[L’édito de Daniel] « Le silence est-il toujours le meilleur des mépris ? »

Midi, c’est Juampi. Vous avez apprécié les billets de Daniel. Il vous propose désormais un édito du lundi au vendredi, à la mi-journée.

« En quinze ans, je n’ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de m***de. Ce pays ne mérite pas le PSG. » Ces déclarations furent signées Zlatan Ibrahimovic il y a un peu plus d’un an à la sortie d’un match contre Bordeaux. Ces paroles furent certes prononcées dans une extrême colère mais n’en restèrent pas moins inacceptables. On n’insulte pas un pays et encore moins à cause des errements d’un arbitre de football. Zlatan le comprit et s’en excusa dans la foulée tout en expliquant que ses paroles ne visaient nullement les habitants de notre pays. Excuses qui, une fois n’est pas coutume furent exigées par le ministre des Sports lui-même, M. Patrick Kanner. S’en suivit une suspension de 4 matchs ferme à l’encontre du géant suédois infligée par la commission de discipline de la LFP. Suspension qui sera ramenée dans la foulée à 3 match fermes sur une proposition de conciliation du CNOSF. Retenez bien ce détail chers amis nous y reviendront très vite.

Samedi, le président lyonnais Jean-Michel Aulas déclarait en préambule de l’affiche Lyon-Monaco du 7 mai « Le championnat du Qatar étant bien spécifique et réduit à une seule équipe, on va dire que c’est presque un match pour le championnat de France qui va se dérouler samedi contre Monaco ». Puis : « Il y aura un titre de champion de France à la clé car le Qatar ne fait pas partie de la France. C’est ce qu’il faut se mettre dans la tête. Et ça sera merveilleux pour celui qui va gagner. » Tout a été dit sur cette déclaration, que ce soit pour enlever de la pression à ses joueurs, mettre la lumière sur son club ou pour tout autre choses, les paroles de Monsieur Aulas sont au mieux déplacées au pire choquantes. Ayant, après coup, pris conscience de ses propos, le président rhodanien se targua sur Twitter d’un laconique « c’était juste une blague » sans prendre la peine de s’excuser.

Ce matin, aucun signe de protestation de la part d’un politique ou de la commission de discipline de la LFP contrairement à l’incident houleux du stade Chaban-Delmas. Fait encore plus troublant, le PSG lui même n’a pas daigné réagir à cette mauvaise boutade du propriétaire du Parc OL. En effet le PSG est depuis l’affaire Leonardo adepte de la stratégie du « profil bas ». De la stratégie de celui qui n’attise pas les conflits ni ne les envenime pour préserver sa nouvelle image qu’il veut lisse et sans vagues. Si parfois cette posture a du bon, elle peut paraître dans le cas présent inadaptée à la nature et à la force de l’attaque. N’aurait-il pas fallu que Nasser ou tout autre membre de l’institution PSG condamne fermement ces propos ? Condamner les propos d’un Jean-Michel Aulas qui ne s’est jamais gêné pour enfoncer le PSG.

Revenons donc maintenant à l’affaire citée en préambule. La conciliation du CNOSF avait permis à deux joueurs, Dimitri Payet et donc Zlatan Ibrahimovic de voir leurs sanctions suite à des injures envers le corps arbitral réduites d’un match. Jean-Michel Aulas, dont le Lyon était à l’époque au prise avec le PSG dans une lutte très serrée pour le titre, n’hésita pas à déposer un recours contre le CNOSF pour contester cet allègement de peine. Dans sa démarche ce dernier ne se priva pas d’évoquer un possible retrait de points pour les deux clubs concernés s’ils ne respectaient pas la sanction initiale avec dans l’idée finale de bien sur avantager son Olympique Lyonnais dans la course au titre. Personne ne fut dupe de la tactique du lyonnais pour aider son équipe et sa démarche fut fort logiquement vaine. Monsieur Aulas s’est une nouvelle fois servi du PSG pour exister et cela de manière très peu cavalière. La commission de discipline de la LFP n’a jamais épargné le PSG que ce soit dans le cas de l’affaire Thiago Silva qui « touche » un arbitre ou celle de Leonardo qui en bouscule un autre avec des sanctions très lourdes. Voyons voir si elle prendra la peine d’ouvrir un dossier dans le cadre de cette affaire? De même, il aurait été de bon ton que notre club se lance dans un combat juridique tel celui d’Aulas l’année juste histoire de lui rendre la monnaie de ses nombreuses pièces. Si cette réflexion n’est pas très réaliste notre club lui doit néanmoins ne plus laisser passer de tels attaques à son encontre. Un grand club doit savoir faire preuve de grandeur en ne répondant pas à tous les coups bas mais doit savoir aussi, quant les coups portés sont violents et répétés, répondre de manière ferme et adaptée.

Daniel Julian

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