Shirley Cruz : « Difficile de laisser un projet sans remporter le moindre trophée »

Les Parisiennes se sont inclinées au bout de la nuit galloise face à Lyon aux tirs au but (0-0, puis 7-6). Déçue mais pas abattue, la capitaine du PSG, Shirley Cruz, s’est confiée après la rencontre pour le quotidien costaricain La Nación. Elle revient sur son occasion ratée en première période et évoque ce qu’il manque à la section féminine du club de la capitale selon elle.

Quel est votre ressenti sur le match ?

Lyon est une très bonne équipe, c’est pour ça qu’on a essayé de jouer avec tout ce que nous avions. L’adversaire a  beaucoup eu le ballon et nous a fatigué. Moi j’ai eu une occasion je n’est pas su la mettre au fond.

Que s’est-il passé lors de la première mi-temps, celle où vous auriez dû marquer ?

J’ai eu une action, une coéquipière en a eu une autre, mais on a pas su concrétiser. Dans les finales il faut savoir finaliser et concrétiser. Aujourd’hui il nous reste plus qu’à pleurer.

Vous êtes sortie du terrain blessée ?

Cela fait trois semaines que je joue avec une tendinite et ça a été très compliqué, parce que pour soigner cela il faut seulement du repos. Mon entraîneur connaissait ma condition physique. En championnat j’ai reçu un carton rouge et ils m’ont suspendu quatre matches, ça m’a privé de rythme. J’ai tenté de tout donner, et aux penaltys il se passe ce qu’il doit se passer.

Comment évaluez-vous votre saison ?

Comparé aux grandes équipes, nous n’avons pas une structure; à présent il y a sept joueuses qui partent et d’autres qui viennent. Ce qu’il nous manque c’est de s’améliorer et de créer un projet.

Quel critère doit avoir une latine pour réussir en Europe ?

C’est du travail, parce que cela fait dix ans que je suis en Europe; ce serait super qu’une autre costaricaine puisse être ici en train de vivre ces moments. Ce n’est pas facile. Quand on arrive à ce stade de la compétition, ou on gagne, ou on pleur.

Avez-vous été déçue d’être remplacée ?

L’entraineur me connait, ça fait déjà quelques années que je joue avec lui et si je ne pouvais pas faire plus, il vaut mieux faire entrer une autre coéquipière pour tenter de remporter la partie. A l’arrivée on pleur.

Vous pensez qu’il peut y avoir une autre costaricaine qui suive vos pas ?

Tout dépend de la joueuse, être plus de dix ans en Europe dépend de la continuité, être loin de la maison, seule et que ça se passe mal, ce serait plus difficile, mais grâce à Dieu j’ai pu continuer à être titulaire. Je crois que tout dépendra d’elle.

Mais pensez-vous qu’il y ait du talent (en Amérique latine, ndlr) ?

Bien sûr, du talent il y en a, mais le problème c’est que ça dure trois ou quatre mois, et il faut avoir de la continuité. Je sais que chez les masculins il ramènent les familles, mais ici non, la famille ce sont les joueuses. C’est la solidarité qui caractérise cette équipe, c’est pour cela que quand notre coéquipière a raté le penalty , on s’est toutes rapprochées et on s’est réunies.

C’est plus douloureux de perdre aux penaltys ?

Bien sûr, à l’arrivée c’est difficile pour la gardienne parce qu’elle est la principale concernée (Katarzyna Kiedrzynek, sauve un tir au but et rate l’ultime tir au but qui fait gagner Lyon, ndlr), mais elle nous a aussi sauvé. C’est difficile d’arriver à ce stade et de perdre. Il nous reste plus qu’à nous améliorer.

Comment est votre vie en France ?

Je suis une personne très tranquille. J’aide beaucoup mes coéquipières et tout le monde. Je ne suis pas compliquée et si on m’invite quelque part, j’y vais. Je remercie Dieu pour toutes ces années de football, mais je reste la même personne.

Comment voyez-vous votre futur ?

Il me reste une saison au PSG, c’est difficile de laisser un projet sans remporter le moindre trophée. Aujourd’hui on arrive en finale et ça a été dur. L’année prochaine sera un autre projet.

>> Traduction Canal Supporters ©

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