#BP «  »Parole à la défense » par Daniel alias Juampi

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Daniel alias Juampi nous propose un premier billet.

[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]

« Parole à la défense »

Depuis la fin du match contre Monaco, les diatribes acerbes à l’encontre d’Emery recommencent à pulluler dans la sphère des supporteurs parisiens. L’accalmie de ce début d’année fut donc très brève pour le Basque qui a vu son armoire à « mépris » se remplirent de quelques étagères supplémentaires.

Car, paraît-il, c’est une honte de n’avoir pu faire que match nul contre l’AS Monaco du technicien à la mode du moment Jardim. Une honte telle que certains se sont pris à évoquer avec encore un peu plus de nostalgie les années Blanc comme des années magiques où le PSG écrasait tous les gros que ce soit à domicile où à l’extérieur… C’est souvent quand on perd quelque chose qu’on se rend compte de sa valeur diront certains, mais d’autres, constateront plus lucide qu’on a souvent tendance à ne garder que le meilleur et à très facilement oublier le pire. Car Messieurs ne nous leurrons pas, QSI ou Colony, plus gros budget de France ou pas, Laurent Blanc ou Unai Emery, le PSG n’a plus battu Monaco au Parc depuis 2007 soit 10 ans… Si les séries sont faites justement pour être stoppées (et cela est d’autant plus vrai pour une équipe comme le PSG), il ne faut pas juger Emery plus sévèrement qu’un autre.

Revenons maintenant sur Leonardo Jardim. Quelle prestation dimanche ! Quelle beau pressing de son bloc équipe sur le terrain et quelle intensité dans le jeu ! Le Portugais à insufflé une vraie force collective à son équipe me faisant personnellement penser à l’Atletico Madrid des plus heures de Simeone dans son style de jeu. Je n’oublie pas non plus la force de frappe offensive que l’ex du Sporting a donné à son équipe faisant d’elle la meilleure attaque d’Europe… Cocasse me direz vous pour un entraîneur taxé il y a encore quelques mois « d’ultra défensif et sans ambitions » par nos « experts » du ballon rond Christophe Dugarry en tête (cf. commentaires lors du Monaco-PSG d’il y a deux ans). Quelle belle revanche du Portugais aussi quand on repense à « la finale » perdue au Parc OL l’année dernière pour la deuxième place du championnat qui lui avait valu les pires critiques de quelques théoricien du foot bien pensant agissant sur la chaîne cryptée. Grace au temps et à la patience de ses dirigeants le Portugais est passé du statut de plus célèbre maçon de France de J+1 à celui d’entraîneur capable de sortir le City de Guardiola en huitième de la Champions…

Ce temps qui fait cruellement défaut à Unai comme il le fit en son temps à Carlo Ancelotti. Similitude de situations entre deux entraîneurs ayant triomphé en Europe mais donnant l’impression de ne pas comprendre la Ligue 1. Mais ne nous y trompons pas, l’Italien et le Basque ont hérité de deux équipes débutant un nouveau cycle: l’un devant donné naissance à une grande équipe, l’autre devant lui donner un nouveau souffle suite au départ de son joueur majeur.

Car ne l’oublions pas, le socle de la belle réussite du PSG de Blanc à trouvé son fondement dans les 12 premiers mois d’Ancelotti au PSG. Une mentalité nouvelle de gagnant, l’intégration de nouveaux joueurs et la création d’une identité propre dans le jeu ne s’est pas faite d’un simple coup de baguette magique. Certes aujourd’hui en faisant le bilan intermédiaire d’Emery des points noirs apparaissent comme les sorties de routes à Toulouse, Guingamp ou Montpellier. Mais en son temps, Ancelotti n’avait il pas perdu à Nice, Reims ou Evian ? Devait-il être traité d’escroquerie ou d’entraîneur en carton pour n’avoir pas su remporter le championnat au bout de 6 mois au détriment de Montpellier ? Chacun se fera son avis.

Unai Emery a signé pour apporter une nouvelle dynamique au PSG, une nouvelle identité. Ce dernier a tâtoné, commencé en 4231 puis est revenu au 433, a mis certains cadres sur le banc pour les faire revenir ensuite, a longtemps hésité entre Trapp et Areola mais au final, cet entraîneur si critiqué par certains à remporté la plus belle des batailles, celle qui est essentielle à de bons résultats: l’adhésion de son groupe à sa philosophie !

Malgré tous ces tâtonnements, le PSG si décrié et soi-disant en régression par rapport à l’année dernière est jusqu’à preuve du contraire seulement à 3 points de Monaco, qualifié en C1, finaliste de la Coupe de La Ligue et toujours en lice en Coupe de France. En gros aucunement en retard sur la feuille de route du PSG en mode QSI des 4 dernières années.

Par ailleurs, dire du PSG qu’il régresse ou qu’il n’évolue pas me fait doucement sourire. Le match de Monaco à lui seul résumait selon moi toutes les forces et promesses d’amélioration du PSG nouveau. Un PSG qui a appris à défendre très bas face à des gros pressings adverses sans pour autant exploser. Quand on regarde le tableau de chasse offensif des Monégasques (meilleure attaque d’Europe) que ce soit en C1 ou en L1, on se rend compte que le PSG est prêt à encaisser le choc d’une confrontation face à la MSN. Que ce PSG sait dorénavant faire le dos rond quand sa philosophie de possession est mise à mal par un gros travail d’harcèlement. Deuxièmement, le PSG depuis quelques temps à intégré à sa panoplie une arme redoutable pour réussir au haut niveau: les coups de pied arrêtés. Sur coup franc direct ou sur corner nos joueurs excellent. Enfin, un motif d’espoir réside dans le fait que le PSG va tôt ou tard pouvoir enfin bénéficier de toutes ses forces vives. Je pense à Pastore, Verratti, Krychowiak sans parler des nouvelles recrues Draxler, Lo Celso ou Guedes. Sans refaire l’histoire, je pense qu’un Verratti aligné dimanche à la place de Rabiot aurait bien mieux réussi à sortir du pressing du premier rideau monégasque comme Pastore aurait été plus pertinent dans les transitions attaques défenses que Matuidi. Certains auront surement sourit en lisant le nom de Krycho dans « nos forces vives » mais ce dernier à pour lui un impact physique faisant grandement défaut à Motta ces derniers temps. Entouré de manieurs de ballons comme Pastore ou Verratti, le Polonais serait à mon sens loin d’être le flop que certains se plaisent à annoncer.

Quoi qu’il en soit, je suis comme depuis le début convaincu que le PSG d’Emery triomphera en championnat et qu’il passera le Barça. Je n’écris pas ces mots pour m’auto-persuader, jamais. Le match face à Monaco n’a en rien ébranlé ma confiance, bien au contraire. Certains minimisent encore grandement le niveau tactique et offensif monégasque face auquel nous avons résisté. Les confrontations face à City donneront peut être un peu plus de relief à notre prestation aux yeux de certains supporteurs déçus. Bien entendu le PSG aurait pu voir du gagner dimanche surtout en notre stade. Mais la progression est qu’on le veuille ou non linéaire et nous serons, j’en suis sûr, à plein régime d’ici quelques semaines. Car comme le célèbre adage le dit si bien : il ne sert à rien de courir, il faut arriver à point.

Juampi

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