Thiago Motta : « Mon objectif est d’entraîner un jour le PSG »

A 35 ans, Thiago Motta pense à la suite, après six ans et demi sous le maillot du PSG. Son avenir est toujours au club. En tant qu’entraîneur des U19 pour commencer. A la tête de l’équipre première demain. Extraits choisis du long entretien accordé par le milieu de terrain du PSG à L’Equipe.

Fin de votre carrière
Je le vis très bien même si je suis un peu triste de finir ma carrière. Si je fais un bilan, il est très positif. Le fait de trouver, la saison passée, un accord pour prolonger d’un an puis enchaîner avec une reconversion m’a donné beaucoup de tranquillité. Même si je change de vie, je suis content de le faire. Je préfère être maître des choses. Je peux apporter d’autres choses, mais plus comme protagoniste.  Je ne m’attendais pas à vivre une saison comme celle-là. Je n’ai pas eu de vacances l’été dernier. Cela m’a perturbé et je me suis blessé au ménisque.

Le PSG
Le club a beaucoup changé, on a construit une équipe phénoménale et pratiqué un très bon football. J’ai passé ici des années très agréables et, dans mon esprit, ça devait être mon dernier club. Avec le président, il y a une admiration et un respect mutuel. Il a toujours une grande vision des choses et quand il a quelque chose en tête…

Pourquoi le PSG n’y arrive-t-il pas en Ligue des champions ?
C’est une bonne question. On est un peu loin et en même temps pas si loin que cela des équipes qui gagnent. Celles qui y sont arrivées jouent de la même manière toute la saison. Nous, on dit souvent que l’on peut jouer d‘une façon en L 1 et d’une autre en C 1. Je ne parle pas de système tactique, mais de ce que l’on veut faire. Nous, si on n’a pas le ballon, on est en difficulté. À mon avis, on ne peut pas changer notre philosophie de jeu quand on affronte le Real Madrid. Si on possède une idée, on s’y tient, il faut juste que tout le monde en soit convaincu. Le Real, cette année, ça m’a fait mal. Mais je pense plutôt à Chelsea, en 2013-2014, quand on est éliminés. On avait fait une seconde période à l’aller (3-1) qui est pour moi l’une de nos meilleures. Et au retour là-bas, on a attendu de nous-mêmes, alors que ce n’était pas une consigne du coach. Ce n’est pas ça le PSG. Il attaque toujours, il essaye de créer des occasions et de marquer. […] On voulait battre le Real, mais on ne savait pas comment faire. Il faut que l’on pense tous de la même manière. Ce n’était donc pas le cas…

Coach
Responsabiliser, c’est une manière de travailler, de gérer un groupe. Carlo (Ancelotti) était capable de me dire : “Aujourd’hui, contrôle le milieu de terrain.” Là, tu te sens impliqué et, si ça se passe mal, c’est de ta faute, pas de celle du coach. Si l’entraîneur travaille différemment, il faut l’accepter. Ce n’est pas une critique envers Unai (Emery), il aime tout contrôler. Ça peut être bien aussi, mais on ne peut pas dire ensuite qu’il n’y a pas de leader. […] Si je vais m’inspirer d’un entraîneur en particulier ? Non. Je serai quelqu’un de calme qui saura, je le souhaite, faire passer ses messages et convaincre ses joueurs du bien-fondé de ses décisions. Il faudra de la discipline, mais aussi un esprit positif, c’est très important. Il faudra que les joueurs soient tous concernés. J’ai des choses en tête, après il faudra que j’arrive à les leur transmettre. Si j’y arrive, je devrais réussir. […] Je serai content si je peux entraîner et former des jeunes pour l’équipe première du PSG. On peut aider un peu, après c’est le joueur qui doit avoir envie. Je pense que commencer avec les jeunes c’est plus simple, aussi parce que je suis tout neuf comme entraîneur. J’ai envie de leur donner quelque chose. Eux aussi vont beaucoup me donner. […] Mon objectif est d’entraîner un jour le PSG. Après, il peut se passer beaucoup de choses. Je vais avancer étape par étape, mais je ne vais pas me cacher, j’ai ça dans un coin de ma tête, même si c’est encore loin. Comme j’avais, au début de ma carrière de joueur, d’évoluer au Barça.

Rabiot le successeur ?
Je n’aime pas dire ça, mais il peut faire mieux que moi. Au même âge, je n’étais pas aussi fort. II a un potentiel énorme et peut jouer partout, en sentinelle et même défenseur central. Il comprend bien le football. Il doit améliorer certaines choses pour le poste de sentinelle et aussi garder sa liberté d’arriver dans la surface, car il marque. Il doit parfaire son positionnement et se gérer quand il a le ballon en s’appuyant sur ses partenaires. Il faut lui expliquer comment le faire. Il n’aime pas évoluer devant la défense… J’ai réfléchi à la situation d’Adrien, et on en a beaucoup parlé. Je l’apprécie beaucoup, comme joueur et garçon. Il est intelligent. Après ça dépend comment tu lui expliques les choses. Ce n’est pas quelqu’un à qui tu dis “fais ça ou ci” et basta. On ne peut pas le lui imposer. Il jouera, mais il ne sera qu’à 60 %. Pour être à 100 %, il doit être convaincu que c’est le mieux pour lui et l’équipe.

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