IDS de PSG-ASSE : un supporter témoigne
Arnaud sera bientôt IDS. Supporter exemplaire, il fait partie des 247 interpellés avant PSG-ASSE au terme de ce que l’on pourrait trivialement appeler une « couillonnade ». Son récit.

Mais, à y regarder de plus prêt, il semblerait
que les forces de l’ordre aient vraiment ratissé large, et sans
réel motif sérieux. Comme un chalutier traînerait derrière lui 10
km de filet en emprisonnant tout et n’importe quoi, les policiers
ont refermé la nasse sur ce regroupement pacifique et remonté dans
les camions un bel aréopage de supporters ou de badauds qui se sont
retrouvés-là bien malgré eux. Du type qui faisait ses courses aux
provinciaux sans billet égarés dans ce beau bordel qu’est devenue
aujourd’hui la circulation autour du Parc, tout le monde en fut
quitte pour une virée au poste. Témoignage.
« Ce regroupement n’était même pas une manifestation,
nous raconte Arnaud. Il y avait là des supporters de Boulogne mais
aussi d’autres tribunes et des supporters lambda tous venus sans
billets devant le Parc pour montrer de manière pacifique que nous
ne sommes pas d’accord avec le plan Leproux qui vide le stade de
tous ses abonnés sans discernement. Ce rassemblement était
pacifique, je le dis bien. Le message a été clairement passé à tout
le monde et quand deux fumigènes ont été craqués, les plus anciens
de Boulogne ont immédiatement repris les fautifs de volée. On s’est
même assis pour bien montrer que tout se passerait bien, et puis
les flics ne donnaient pas l’impression de vouloir nous déloger,
mais finalement ils sont intervenus. Avec mes amis nous avons levé
les mains pour montrer qu’on était non violents, mais on a quand
même pris des coups de matraque. A côté de moi il y avait un type
en Tongs et bermuda avec ses sacs à provisions qui sortait du
Monop’ en face et qui s’est retrouvé là parce que ça s’est refermé
derrière nous et on s’est retrouvés serrés. J’ai aussi croisé des
gens qui venaient de Saône-et-Loire pour voir le match, mais sans
billet comme nous ils ont été embarqués. Ils se demandaient
vraiment ce qu’ils foutaient là ! ».
Presque drôle, si ne se jouait pas en toile de fond un nouveau
drame autour du PSG, celui des fidèles parmi les fidèles considérés
aujourd’hui comme des pestiférés.
Oui, on le répète à nouveau, il fallait faire
quelque chose pour faire cesser la violence autour du club, mais
devant l’arbitraire et la stigmatisation on ne peut rester
indifférent.
Entre la violence insupportable et le stade
vidé de ses plus sympathiques représentants, il y avait sans doute
une étape intermédiaire que le plan sécuritaire semble avoir
négligée.
Alors, Arnaud et ses semblables sont-ils perdus
pour la cause ? Il semble bien qu’aujourd’hui même les plus mordus
sombrent dans l’écoeurement. On ne souhaite qu’une chose, que la
période transitoire ne dure qu’un temps, et que le Parc aujourd’hui
bien triste, puisse à nouveau accueillir ses plus fervents
supporters qui n’auraient jusque-là pas franchi la ligne blanche.
Car ses dernières années, il faut bien le reconnaître, faute de
résultats, on venait surtout au Parc pour le spectacle en
tribune.
* Le prénom de notre supporter, qui n’a rien à se reprocher et
bientôt IDS, a été modifié pour ne pas nuire à sa (très bonne)
réputation (ndr).