Callegari : « On voit qu’ils se sont refocalisés sur la formation »
Formé au PSG, Lorenzo Callegari n’a pas la carrière qu’il lui était promis. Actuellement au FX Wanderers, en D1 canadienne, le milieu de terrain (26 ans), a évoqué la gestion de ses titis du club de la capitale.
Le PSG possède l’un des meilleurs centres de formation de France. Malheureusement pour les titis, très peu arrivent à se faire une place dans l’équipe professionnelle. Beaucoup préfèrent quitter leur club formateur pour tenter de lancer leur carrière. C’est le cas de Lorenzo Callegari. Le milieu de terrain (26 ans) a joué une rencontre avec son club formateur, le 30 novembre 2016 contre Angers. Il quittera son club formateur à la fin de son contrat, en juin 2018, pour s’engager au Genoa. Depuis sa carrière, n’est pas celle dont il rêvait. Dans une interview accordée à l’Equipe, l’actuel joueur des FX Wanderers en D1 canadienne, est revenu sur la gestion du PSG avec ses jeunes, qui a changé selon lui entre sa période au centre et ces dernières années.
Son seul match officiel avec le PSG
« Le 30 novembre 2016 ? C’est ma seule apparition en Ligue 1 (contre Angers, 2-0). Pour un jeune formé au PSG, c’est le plus beau moment je pense. Tu te dis que tu entres dans le grand bain. C’était très rapide (entré à la 87e). Déjà, je me dis « Fais pas de conneries, essaie de jouer simple ». J’ai touché deux ballons, j’en donne un à Lucas. Tu rentres à la maison, tu as plein de messages. Mais je savais que le foot, ça va vite. Je ne voulais pas m’enflammer. On m’a collé l’étiquette « le nouveau Motta » mais y’en a qu’un ! Tu ne peux pas comparer un jeune à un pro confirmé, ça ne rend pas service. Moi, je n’avais rien fait et je savais que je devais confirmer. Certains ont besoin de plus de temps. »
La gestion des jeunes à son époque
« Je savais bien que je n’allais pas être titulaire devant Motta, Verratti et Matuidi. Mon but était de regarder, apprendre. On s’entraînait avec les pros et on jouait avec la réserve. Puis, du jour au lendemain on nous a demandé de prendre nos affaires et de traverser la rue, comme des enfants. On retourne en N2 et là, plus de nouvelles. La formation était soi-disant importante dans la politique du club mais quand tu vois ce qu’ils faisaient avec nous… Était-ce juste un coup de com ? On aurait aimé avoir une explication. On était dans le flou total. À un moment, j’ai eu un entretien avec Emery qui me dit que ça va être compliqué pour avoir temps de jeu, évoque un prêt. En 2017, je parle avec Roberto Mancini au téléphone. Il me dit : je connais ton profil, je veux que tu viennes au Zenit, je vais te faire progresser. Je me dis que je dois foncer. Mais le club m’a bloqué sans que je sache pourquoi. »
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La gestion actuelle des jeunes
« Si tu te mets à la place du club et que tu vois des Mike Maignan, Christopher Nkunku, Odsonne Édouard, Jonathan Ikoné, Moussa Diaby, Boubakary Soumaré… Il y en a tellement qui n’ont pas eu leur chance à Paris. Je sais que c’est compliqué, il y a de tels objectifs. Mais on voit qu’ils se sont refocalisés sur la formation. Je suis sûr que le club a tiré des leçons de ce qui s’est passé avec les générations précédentes. Regardez Warren Zaïre-Emery. On lui fait confiance et il répond présent. Des Warren, il n’en sort pas tous les jours, il est vraiment fort. Mais pour un jeune, il faut de la patience, l’intégrer. Et s’il n’y a pas d’ouverture, le laisser partir. Même en Ligue 2, ça permet de se forger. À côté de la gestion et des histoires de contrats, on est super bien formés à Paris, je ne pouvais rêver mieux. »