Bruno Roger-Petit rappelle les bourdes de Trapp et cite César pour défendre Areola

Ce soir, Kevin Trapp pourrait être titulaire aux dépens d’Alphonse Areola, en deçà ces dernières semaines. Une situation que ne comprend pas Bruno Roger-Petit qui explique sur son blog pourquoi Areola devrait rester titulaire.

« Dans la série, les statistiques on leur fait dire ce qu’on veut, en voici une belle. Sur les 11 derniers tirs cadrés adressés vers son but, le gardien du PSG, Areola a encaissé 10 buts. 10% d’arrêts. Depuis qu’elle est rabâchée partout, les commentateurs qui ont encore foi en Kevin, les moines trappistes qui entendent préserver la virginité de la cage du PSG, se déchaînent, trop heureux de disposer enfin d’une arme de destruction massive envers Areola, et Emery. C’est que le trappiste, vénérant Trapp, sort assez peu de son cloître éditorial. Ignorant des choses du monde, il a la mémoire courte. A ses yeux, Kevin Trapp, son idole, a été victime d’un injustice commise par Emery au profit d’Alphonse. Du coup, la statistique survient à point pour le trappiste qui sait attendre. 11 tirs, 10 buts, c’est inadmissible. Areola la misère. La honte. Le naufrage. Le plus mauvais gardien de Ligue 1. Indigne du PSG. Rendez-nous Trapp. Et pourquoi pas, faites revenir Sirigu !

Sauf que cette statistique ne veut rien dire. Comme la plupart des statistiques en football. Elle est désincarnée. Déshumanisée. Décontextualisée. Areola a encaissé dix buts sur onze tirs, et alors ? […] Cela ne dit pas si Areola est coupable sur chacun de ces buts. Cela ne dit pas les erreurs de Marquinhos ou Thiago Silva. Les errements de Meunier. Les bourdes de Kurzawa… Comme le disait Ernst Happel : « S’il n’y avait jamais d’erreur de défense, il n’y aurait jamais de but ». Du bon sens. Rien que du bon sens. Mais qui parait échapper aux trappistes, partisans hébétés du retour de la farce à Trapp dans les buts de Paris. A la fin, osons la question qui cloue les trappistes : sur les dix derniers buts encaissés par Areola, ont-ils le souvenir de l’avoir vu commettre une bourde de historique, appelée à devenir légende, aussi grotesque et inoubliable que celles commises par Trapp l’an passé ? En vérité, quand on les interpelle là-dessus, les trappistes demeurent bouche béé, comme frappés de stupeur. Et pour cause.

[…] En vérité, le procès qui est fait au jeune gardien du PSG est bien injuste. Procès de l’instant. Procès du temps court. Procès mené par des procureurs impulsifs et des jurés inconsistants. Il faut être aveugle comme la foule qui devient meute pour ne pas saisir qu’entre Areola et Trapp, il n’y a pas photo. De guerre des goals au PSG, il ne peut y avoir, parce qu’Areola l’a déjà gagnée. Les trappistes ont besoin de se voir rafraîchir une mémoire, à l’évidence défaillante. Trapp est le gardien des petites causes, grands effets, des battements d’aile de papillon qui provoque un enchaînement de catastrophes. Et puisque que l’on parle guerre des goals, citons César parlant des Gaulois qui ressemblent tant aux supporters enfiévrés de Kevin Trapp : « Ils ne se rappelaient pas combien de tout petits motifs avaient souvent occasionné de grandes pertes ». »

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