Galtier : « J’ai toujours eu un regard différent sur ce qu’était le PSG »

Après une saison 2021-2022 jugée décevante malgré l’obtention du 10e titre de champion de France de l’histoire du PSG, les dirigeants des Rouge & Bleu ont décidé de mettre en place une nouvelle révolution. Et afin de mener ce nouveau projet, Luis Campos a été nommé conseiller football et Christophe Galtier entraîneur. Après des premiers pas prometteurs dans sa nouvelle fonction, le coach français de 55 ans aura à coeur de remplir les objectifs du club en montrant un visage séduisant. Dans un long entretien accordé au quotidien Le Parisien, Christophe Galtier a évoqué cette nouvelle aventure avec le PSG. Extraits choisis.

Un frein d’avoir des origines marseillaises et d’être accepté par le public parisien ?

« Quand l’opportunité d’entraîner le PSG s’est présentée, ni moi ni ma famille très proche ne nous sommes dits : attention, tu es marseillais. Je suis un entraîneur français et je vais tout donner pour aller le plus haut possible. S’il y a un entraîneur français qui a toujours parlé en bien du PSG, c’est moi. Je l’ai toujours considéré comme la locomotive du football français. »

Avez-vous imaginé un jour entraîner le PSG

« Avec 100 % d’honnêteté, j’ai toujours voulu entraîner le PSG. Demandez à mon environnement familial… Évidemment, en tant que joueur, j’ai joué quelques PSG-OM, il y a aussi eu de belles confrontations quand j’y étais adjoint. Mais pour un Marseillais, j’ai toujours eu un regard différent sur ce qu’était le Paris Saint-Germain. Il n’y a aucune volonté de séduire ou de faire de la com dans ce que je vous dis. Si je ne l’ai jamais dit avant, c’est parce qu’on ne m’avait jamais posé la question. »

Aviez-vous une crainte de rater votre premier rendez-vous avec le PSG ?

« Je ne sais pas si le terme ‘se louper’ est juste. Quand on est au PSG, la pression est énorme. J’ai vite annoncé l’importance de voir le PSG dominer le championnat et toutes les autres compétitions nationales. Mais il ne faut pas banaliser une victoire, ce n’est pas que le Trophée des champions ! Quand le PSG ne le gagne pas, on voit quelles sont les répercussions. On l’a préparé de manière très sérieuse, mais je n’ai pas eu la peur de me louper. J’étais très concentré et déterminé. »

Le scepticisme autour de sa nomination

« C’est une source de motivation incroyable. Je ne le subis pas, je m’appuie dessus. Je comprends que ça puisse être le cas. Après, il y a certains mecs – qui eux ne méritent pas le titre de journaliste – et que je trouve à la fois malpolis et parfois très irrespectueux. Mais ça ne déclenche pas de rancœur, c’est une source de motivation. Je comprends le scepticisme des uns et des autres quand mon nom est apparu : je n’ai pas un parcours international, je suis marseillais… Mais putain, je suis tellement heureux d’être là ! (…) Il y a du scepticisme sur ma gestion des ego et des joueurs stars, mais là où tout le monde a vraiment des doutes me concernant, c’est sur la Ligue des champions. Je respecte ces doutes-là. Mais là, il y a une équipe incroyable. Je n’essaie pas de m’enlever de la pression, mais la Ligue des champions est une compétition tellement irrationnelle (…) On doit avoir l’ambition de la gagner. Mais huit ou dix équipes disent la même chose. Je ne l’attends ni avec impatience ni avec gourmandise, mais j’attends de pouvoir m’exprimer avec un groupe au potentiel extraordinaire. »

L’obligation de parler en français dans le vestiaire ?

« Je vais revenir sur les obligations car tout ce que j’entends m’agace un peu ! Moi, au niveau du groupe, je ne parle qu’en français. Cela n’empêche pas qu’il peut m’arriver de demander à mon staff. de traduire certaines choses pour éviter des malentendus. Mais il n’y a aucune obligation de parler français dans le vestiaire. Il y a des Argentins, des Portugais, des Espagnols… Pourquoi se parleraient-ils en français ? J’ai travaillé à l’étranger. Quand je croisais un francophone, je lui parlais français. Ces obligations-là, c’est du pur fantasme ! J’ai aussi entendu dire que j’interdisais les téléphones à table. C’est faux ! Je leur demande juste de couper les sonneries et de ne pas répondre à table. Mais je ne leur interdis pas de regarder un match de foot en live quand même ou de recevoir un appel urgent. Dans ce cas-là, ils font un signe et s’isolent, il n’y a aucun problème. »

Va-t-il établir une hiérarchie au poste de gardien et le capitanat pour les penaltys ?

« La seule hiérarchie que j’ai établie, c’est le choix du gardien. C’est difficile pour Keylor (Navas) mais c’est mon mode de fonctionnement, je ne voulais aucune ambiguïté. Je préfère choisir un numéro 1, après c’est à lui d’être performant, sachant qu’il (Donnarumma) est poussé par un très grand gardien, au grand palmarès. Concernant le capitanat, il était clair pour moi de continuer avec Marquinhos. Pour les vice-capitaines, je pense plutôt à un groupe de joueurs référents, de ‘leaders’ aux profils, aux parcours et aux connexions différentes dans le vestiaire. Quand j’ai des décisions à prendre sur la vie de groupe ou éventuellement un joueur qui serait sorti du cadre, j’en parle d’abord à mes cadres. »

Son ressenti au moment de l’appel de Luis Campos pour lui annoncer le projet

« Il n’y a pas eu une seconde d’hésitation. Je lui ai fait répéter quand même, pour être sûr qu’il me parle bien du PSG. Surtout qu’au départ, il m’avait juste parlé d’un gros projet. C’est avant la dernière journée de championnat, alors que je suis dans un match décisif pour faire en sorte que l’OGC Nice termine 5e ou mieux, que je reçois l’alerte annonçant Luis Campos au au Paris Saint-Germain. Là, je me dis c’est donc ça le projet (…) Luis et moi, on est complémentaires, et lorsqu’un de nous deux intervient dans le domaine de compétence de l’autre, il le fait avec beaucoup de respect. »

Manque-t-il une densité physique, notamment au milieu de terrain

« Oui, mais quand Danilo entre, il a cet impact-là. Évidemment, je me pose la question d’avoir, sur certains matchs, un peu plus de densité athlétique, que ce soit dans la capacité à gagner les ballons, à apporter de la puissance et de la force que dans le domaine du jeu aérien, notamment sur les coups de pied arrêtés. Danilo peut être ce joueur-là. Après, va-t-il avoir envie de rester ? Va-t-il avoir la crainte de moins jouer ? En cette année de Coupe du monde en plein hiver, tous les joueurs sont dans cette réflexion-là. Mais pour répondre à la question et sans faire de comparaison, j’ai l’image de trois milieux de terrain pas très grands et pas très athlétiques (Xavi, Iniesta, Messi) qui ont gagné les plus grands trophées (rires). »

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