Galtier : « J’ai eu le grand privilège d’avoir vécu une saison comme entraîneur du PSG »

Entraîneur du PSG durant une saison (2022-2023), Christophe Galtier retient énormément de positif de son expérience sur le banc parisien.

Il sera resté une seule saison sur le banc du PSG avec un Trophée des Champions glané et un championnat de France remporté. Mais, Christophe Galtier ne laissera pas un souvenir impérissable aux supporters parisiens. Actuellement coach d’Al-Duhail, au Qatar, le technicien français a accordé un entretien au quotidien L’Equipe. L’occasion pour lui d’évoquer son actualité mais aussi de revenir sur son expérience sur le banc parisien. Et le coach de 57 ans gardera un très bon souvenir de son passage chez les Rouge & Bleu, dans une saison qui a été particulière à ses yeux. Extraits choisis.

Que retient-il de son passage au PSG ?

« On a gagné le Trophée des champions (4-0 face à Nantes) et le titre de champion de France. Ce fut un réel plaisir d’entraîner ce groupe, ces joueurs et de côtoyer au quotidien le président Nasser et tous les gens dans ce club auquel ils sont dévoués vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Évidemment qu’à partir de mi-avril, les choses furent beaucoup moins agréables, avec le début de l’affaire. Quoique les gens puissent en penser, ce fut une saison très particulière. »

Une saison particulière en raison de la Coupe du monde 2022 en hiver ?

« Oui. Jamais, des joueurs n’auront autant joué en si peu de temps, en Europe. Après un parcours quasi parfait, patatras ! Treize ou quatorze joueurs du Paris-SG ont participé à la Coupe du monde. Il n’y a pas eu de cassure dans l’équipe. Il a fallu surtout la digérer. Elle a généré de la fatigue, physique et mentale, des blessures – et des importantes, comme la cheville de Neymar, la perte de ‘Kim’ (Presnel Kimpembe) ou celle des Portugais -, de la frustration pour certains, de la tristesse pour d’autres. Je savais que ce serait compliqué. Mais pas à ce point-là. Je ne conteste pas le jugement de cette saison, mais les analyses. Les gens ont oublié ce qu’il s’est passé lors des premiers mois. D’accord, on n’était pas dans un groupe très relevé, en Ligue des champions. On va gagner à la Juventus (2-1), le Benfica en met six au Maccabi Haïfa (6-1) et on finit deuxième de notre groupe sur un septième critère : le plus grand nombre de buts marqués à l’extérieur. Ce n’était encore jamais arrivé, dans l’histoire de la C1. Il faut bien une première à tout. Après, sur la double confrontation en huitièmes de finale face au Bayern Munich (0-1, 0-2), je ne disposais pas d’un effectif au complet. Loin de là. On a été malheureux, dans cette compétition. »

Avec du recul, qu’est-ce qu’il aurait pu changer ?

« Le problème, c’était la fraîcheur. Comment en avoir ? Grâce aux fameuses rotations. Je suis très heureux de ce qui arrive actuellement aux joueurs, au club, au président et à l’entraîneur, Luis Enrique. Comment vais-je dire ça, sans passer pour prétentieux ? Si on compare avec la saison précédente, le Paris-SG comptait deux points de plus à la 31e journée et Lens a fini à fond (six victoires d’affilée). On n’avait donc pas de marge, en Ligue 1. De plus, certains joueurs n’avaient pas le rendement qu’ils ont, aujourd’hui. À l’image de Vitinha ? Il avait réalisé un très bon début de saison et il a souffert, après la Coupe du monde. Fabian Ruiz a connu des problèmes physiques, en arrivant. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus performants, dans une équipe qui paraît plus équilibrée. »

Le trio offensif Messi-Neymar-Mbappé

« Les trois devaient être associés et jouer ensemble. C’était mon obsession. Je pense qu’on ne reverra plus jamais ça, en France. Ils étaient très performants, dans le jeu et dans l’investissement, mais on a perdu Neymar (en février). Cela aussi, tout le monde l’a oublié. Est-ce si particulier d’entraîner ce type de joueurs ? (Il réfléchit…) Non. Mais le management est différent. Les échanges se font dans un bureau, en tête à tête. Ils sont très individuels. Avec ce profil de joueurs hors norme, la moindre réaction, le moindre regard, un sourire déplacé, un clin d’oeil ou un geste prend des proportions internationales, mondiales (…) Quand j’ai commencé à les entraîner, je me suis dit : qu’est-ce que ces mecs ont de comparable à des gens normaux ? Rien. Tu dois juste les accompagner. »

Son passage au PSG lui a-t-il laissé un goût d’inachevé ?

« Bien évidemment, j’aurais aimé rester une deuxième saison. Mais j’ai eu le grand privilège d’avoir vécu une saison comme entraîneur du Paris-SG et d’y avoir consacré 200 % de ce que j’avais à donner. Je suis content de voir jouer Warren Zaïre-Emery à droite. Cela me réconforte sur ce que j’ai pu faire avec lui. S’il a la plus grande part dans sa réussite, j’ai la mienne aussi. Je ne ressens donc aucune frustration. »

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