Javier Pastore peut-t-il retrouver son meilleur niveau ?

Longtemps miné par les blessures, le milieu de terrain argentin semble avoir enfin retrouvé toutes ses sensations sur les terrains de football. Après une saison 2015-2016 quasi blanche (il a joué moins de 900 minutes en Ligue 1), Javier Pastore avait pourtant débuté l’exercice en cours sur le même schéma, en squattant davantage l’infirmerie que le 11 de départ d’Unai Emery.

Mais depuis le début de l’année 2017, et à chaque fois que le coach basque lui donne l’opportunité de prendre part à une rencontre, El Flaco prouve que l’équipe francilienne peut désormais compter sur lui pour la libérer de situations compliquées.

« Pastore est un joueur différent, un joueur que nous devons bien protéger. Parfois, il a des douleurs. Il faut le protéger des blessures. Il a manqué beaucoup de rencontres cette saison. Mais c’est un joueur spécial », a d’ailleurs expliqué l’entraîneur en conférence de presse après la victoire face à Lyon (2-1).

Petit à petit, minute par minute, Pastore prouve à ceux qui doutaient de la pérennité de son come-back qu’il a désormais le physique et le mental pour devenir l’un des hommes forts du PSG.

Pourtant, l’Argentin part de loin et rien ne lui assurait de retrouver une place dans l’entrejeu parisien, où Matuidi, Verratti et aujourd’hui Rabiot semblent bien souvent indélogeables. De 55 minutes jouées en moyenne par match de championnat la saison passée, il a grimpé à 63 minutes en 2016/2017 : un petit pont pour l’homme, un grand pont pour le PSG. Mais c’est surtout dans l’influence du joueur dans les rencontres souvent ronronnantes de ses coéquipiers que l’Argentin fait la désormais la différence.

Vision du jeu toujours intelligente, déplacement pertinent entre les lignes, passes millimétrées et technique indiscutable : Pastore a ce standing des grands joueurs, qu’on ne voit que trop peu et qu’il est bon de chérir. De ceux qui sont décisifs dans les coulisses de la construction du jeu, et peu dans la lumière des petits filets. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si Emery se plait tant à le faire évoluer dans son vrai poste de prédilection, en numéro 10 derrière les attaquants (généralement dans un 4-2-3-1 concocté spécialement pour lui).

« J’ai joué dans une position que j’aime beaucoup, derrière les trois attaquants. Je me suis senti très bien, j’ai touché beaucoup de ballons pour faire des passes. C’est bien d’avoir gagné pour aller chercher le titre cette année. On avait travaillé le 4-2-3-1 cette semaine, c’est le même système que contre Lyon lors du Trophée des Champions contre Lyon. Le coach aime me faire jouer dans cette position, c’est bien.», a d’ailleurs analysé le Parisien au micro de Canal + après la réception de Lyon. Parce que là où Pastore excelle, c’est dans la liberté de ses mouvements et de ses prises de décision.

En témoigne d’ailleurs son toucher de balle lors de la rencontre face à l’OL, où il a distillé de nombreux ballons très dangereux pour la défense lyonnaise – dont deux passes décisives – et où il n’a cessé d’être en mouvement sur l’ensemble du terrain.

Un peu comme contre Marseille, quand Pastore a réussi à être doublement décisif dans la victoire des Parisiens sur leurs rivaux Marseillais, alors qu’il n’avait plus commencé un match depuis le 20 septembre… D’ailleurs, ce match a bien été le déclic pour l’Argentin, qui s’est enfin relancé, puisqu’avant ce « Classique français », l’Argentin n’avait disputé que 10 petits matches toutes compétitions confondues cette saison (sur les 39 du PSG) pour seulement 4 titularisations. Et c’est aussi dans ce match décisif, que Pastore nous a laissé entrevoir son jeu rapide et imprévisible, avec ces touches rapides si chères à Emery.

« J’aime beaucoup jouer à une touche de balle. Je pourrais jouer tout un match à une touche. J’adore ça. C’est rare qu’à l’entraînement je fasse deux touches. J’aime toucher la balle et me déplacer, toucher la balle et me déplacer. La finition ? Emery sait que j’aime aller dans le cœur du jeu pour donner la bonne passe. J’aime prendre l’espace, et voir le jeu. Il me crie sans cesse dessus pour que pense plus à marquer. Il me demande de plonger si une balle vient à l’opposé. Cela me coûte parce que j’ai plus tendance à décrocher pour faire du jeu. C’est pour ça que quand Emery me place à gauche, il met Matuidi, ainsi quand j’entre à l’intérieur, il prend la profondeur », avait lui-même expliqué Pastore dans les colonnes d’El Pais au début du mois.

Alors oui, Pastore est encore loin de ce que certains attendent d’un « crack » et les supporters parisiens peuvent légitimement demander à en voir plus (il n’a pris part qu’à 15 matches cette saison, contre 47 pour un joueur comme Lucas), et même vouloir faire de lui un buteur qu’il n’est pas (même si c’est vrai qu’il avait marqué 16 buts en 2012).  Mais que peut-on espérer de mieux que ce Pastore là, qui éclaire une rencontre, délivre son équipe et régale ballon collé aux crampons ? D’autant plus que son influence dépasse très largement le simple décompte statistiques, tant son jeu galvanise ses coéquipiers. Voilà donc ce qu’on est en droit d’attendre de Javier Pastore pour ces prochains mois : que son talent bonifie durablement celui de ses partenaires sous le maillot parisien.

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