Jour historique pour le PSG : liberté pour les Ultras, enfin autorisés à s’abonner

C’est un jour historique pour le Paris Saint-Germain et surtout pour son mythique Parc des Princes. Après 7 années d’intenses contestations, les Ultras Parisiens, réunis au sein du Collectif Ultra paris, ont enfin reçu l’autorisation officielle de pouvoir s’abonner pour l’ensemble de la saison des matches du PSG.

Une immense nouvelle pour ces supporters historiques, autrefois interdits de stade, qui ont retrouvé leur stade en septembre 2016, après six ans d’interdictions et pourront désormais s’y abonner comme l’ensemble de leurs membres, dans la tribune Auteuil. Une convention a même été signée entre le PSG et le CUP afin d’entériner ce nouveau pas.

« Symboliquement, le PSG considère ses Ultras bannis par le Plan Leproux non comme de nouveaux abonnés, mais comme des abonnés qui n’auraient jamais dû cesser de l’être (…) Et pour la première fois depuis des années, la bâche officielle d’un groupe de supporters flottera sur le Parc des Princes », précise le communiqué du groupe, conscient de l’avancée considérable.

Pour rappel, depuis le début de la saison passée, le PSG avait pris l’initiative de les réintégrer progressivement, allant contre l’avis de la Préfecture de Paris qui avait alors déclaré : « La préfecture de police prend acte de la volonté du Paris-Saint-Germain d’accueillir en tribune les supporters ultras du club par le biais de ventes individuelles de billets. En cas d’incidents constatés, la préfecture de police s’opposera à la poursuite de cette présence des ultras au sein du Parc des Princes. »

Désormais, la Préfecture a donc officiellement validé leurs retours, le PSG leur a délivré leurs cartes d’abonnement, et le CUP a même reçu au début du mois de juillet l’agrément officiel du Ministère des Sports. Une autre avancée qui va lui permettre d’être représenté au sein de l’Instance Nationale du Supporterisme (dirigée par le Ministère des Sports), qui confère une légitimité dans les discussions pour l’organisation des parcages, des déplacements et des manifestations sportives du club, et le désigne « d’intérêt général ».

Autant de belles nouvelles pour des Ultras, enfin reconnus après des années de négociations acharnées.

« On est fier du travail accompli, et on invite les motivés, les convaincus par notre projet, à nous rejoindre. On est plus qu’heureux que de la tournure de la collaboration que nous entretenons avec le PSG, dans laquelle chacun assume ses responsabilités. C’est une confiance retrouvée. Une liberté, pour les Ultras« , nous a confié Romain Mabille, le président du Collectif, après la communication de la nouvelle.

Le Plan Leproux, c’était quoi déjà ?

En 2010, c’est Robin Leproux, alors président du club francilien, qui avait lancé un ménage drastique des tribunes du stade, suite au décès de Yann Lorence, victime collatérale des affrontements entre groupes rivaux de supporters.

S’en sont suivies sept années d’oppositions entre les supporters, désireux de faire vivre un Parc des Princes ankylosé, et le club, longtemps opposé à un retour, au gré de mesures liberticides. A cette époque, les abonnements dans les tribunes Auteuil et Boulogne sont supprimés, le placement devient aléatoire pour éviter tout regroupement lors de l’achat de billets, une tribune famille est créée et tout matériel voué à faire vivre la tribune est interdit.

Portés par deux même couleurs – ce rouge et bleu si prestigieux – club et amateurs se réservaient leurs émotions, chacun de leur côté, à défaut de partager à l’unisson. Parce qu’il a fallu du temps, au PSG, pour comprendre que les minorités violentes ne faisaient pas la majorité qui supporte, que la pacification totale du stade rimait aussi avec l’éradication de toute forme d’ambiance. Mais aussi, parce que les rares mains tendues par le club ont été des échecs (en témoigne la tentative ratée de célébration du titre en 2013 avec les débordements que l’on connaît).

Comment les Ultras sont-ils revenus ?

Alors après de nombreuses années d’intenses négociations, le PSG avait décidé en 2015 de réouvrir le dialogue, par la voix de son président, Nasser Al-Khelaïfi, qui a parfois dû s’opposer à certains en interne pour ouvrir un peu plus les portes du club aux supporters historiques, et s’est ouvertement affranchi des consignes de la préfecture de police et de son responsable de la sécurité du stade, Jean-Philippe d’Halivillée.

« C’est grâce au président Nasser, il a été à l’origine de tout, même si nos actions pacifiques ont également dû jouer un rôle. Il a réussi à convaincre le préfet d’un retour des Ultras. Sans lui rien n’aurait été possible, il nous a fait confiance, et on le lui rend bien », nous expliquait Wissam, l’un des membres du bureau du CUP, en mars dernier.

De leurs côtés, il y a déjà plus d’un an et demi, les amoureux historiques du Paris Saint-Germain ont décidé de tout mettre en œuvre pour reconstituer une vraie association de supporters, via le Collectif Ultra Paris (réunion de plusieurs groupes parisiens et de supporters) et sous l’impulsion de l’ADAJIS (Association de Défense et d’Assistance Juridique des Intérêts des Supporters).

Et force est de constater que depuis octobre 2016, pieds par pieds, banderoles par banderoles, ce sont d’abord quelques dizaines, puis quelques centaines d’Ultras qui ont pu se réunir du côté de la tribune Auteuil du Parc des Princes, avant que les leaders autrefois refoulés puissent eux aussi revenir à la maison. Désormais, le CUP compte pas moins de 2200 membres prêts à se faire entendre. Comme la renaissance d’un peuple et avec le soutien du PSG, désireux de voir la capitale reprendre de la voix.

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