[L’édito d’Antoine] La plus grande preuve d’un manque de caractère : les réactions d’après match

Midi, c’était Juampi. Antoine Ballet prend la relève. Il vous propose ce mois-ci un édito chaque jour, à la mi-journée.

Après le fiasco Montpellier, la bourde Ludogorets. Au delà du résultat, c’est l’état d’esprit affiché (ou pas, justement) qui pose question. Samedi et hier, Paris a donné l’impression de jouer sans envie, d’accepter ce qui lui arrive sans jamais se révolter. Qui manque de caractère. Et pour cause, personne ne semble capable de le lui insuffler.

Une équipe a besoin de deux types de leaders. Technique d’abord, un joueur qui sache prendre ses responsabilités sur le terrain pour faire bouger les choses. Mental aussi, qui prenne la parole dans le vestiaire pour encourager le groupe. Et le triste constat rendu par ce PSG, c’est qu’il ne dispose ni de l’un, ni de l’autre.

Les dernières saisons, Ibrahimovic endossait les deux costumes. On ne présente plus son aura sur le terrain. Et il savait s’emporter quand il le fallait, recadrer ses coéquipiers, ou même assurer (et assumer) le rôle de bouc émissaire devant le public et les médias.

Si les joueurs aujourd’hui à Paris ont des qualités techniques qui ne font aucun doute, les qualités mentales posent plus de question. Qui est le leader de cette équipe ? Thiago Silva ? Il est certainement un patron défensif, mais il n’ira pas voler dans les plumes d’un coéquipier pour le piquer dans son orgueil. On le dit beaucoup plus effacé dans le vestiaire. Di Maria ? Il n’a pas les qualités d’un leader, il ne l’a jamais été, il n’a pas le mental pour. C’est d’ailleurs probablement pour lui éviter une grosse bronca qu’Emery l’a laissé sur les 90 minutes hier.

La plus grande preuve de ce manque de caractère reste les réactions d’après match. Meunier, Cavani, même Nasser Al-Khelaifi dans une moindre mesure… Tous ont tenu à relativiser, en parlant tout de même de déception. Mais non, ce n’est pas de la déception qu’on veut, c’est de la colère, de la révolte. La déception ne fait pas réagir. La colère oui. Comme quand le Z déclarait à la mi-temps d’un PSG-Troyes en 2012 « Même mes enfants jouent mieux que vous ». Paris, qui menait difficilement 1-0 s’était imposé 4-0. Dans cette équipe, personne ne semble capable de piquer les joueurs comme ça. Et si même les résultats ne s’en chargent pas, on court au devant de matchs difficiles. On n’ose imaginer la réaction qu’aurait eu Ibra après un tel match.

Sur le terrain aussi ce manque de leader se ressent. Le trio Lucas – Ben Arfa – Di Maria a tenté de tout faire tout seul. Je prends la balle, je fais mes grigris, je la perds, et je ne défends pas (Lucas excepté). A chaque perte de balle, ils ont semblé plus accablé les uns que les autres, mais pas de réaction. Le seul joueur aujourd’hui capable de prendre les rennes du jeu à des fins collectives, c’est Javier Pastore. Les autres donnent l’impression (et ça se confirme dans les résultats) de ne pas savoir débloquer des situations. Reviens nous vite Javier.

Finalement, ce n’est pas tant le déchet technique, ça arrive, le manque d’animation offensive, ça se travaille, qui risque de porter préjudice au PSG cette saison, mais bien si personne ne fait rien son manque de caractère. Emery avait compris que le seul moyen de tirer le meilleur de Ben Arfa était de le piquer dans son ego. Espérons que d’autres joueurs comprennent que parfois il faut savoir s’arracher les tripes pour gagner, même contre la modeste équipe de Ludogorets.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page