Libération traite à sa façon le dossier Neymar

Le trio Nicolas Dhinaut, Ramses Kéfi et Grégory Schneider propose ce jeudi dans Libération un long article sur le dossier Neymar. Avec un angle éditorial assez clair. Que l’on pourrait qualifier globalement d’hostile. Extraits choisis.

« Oui, le clan de Neymar a lui-même pris contact avec le PSG pour lui signifier qu’il pourrait palper ce qu’il reluque. Un crack, capable de mettre but sur but, de décomplexer ses coéquipiers et de transformer chacune de ses sorties médiatiques en séquence de biopic – comme jongler avec Justin Bieber en vacances. »

« Un club maintes fois éconduit par les mégastars du foot – même Antoine Griezmann a un jour confessé ne pas se voir une seconde à Paris – et qui s’est fait une raison… avant de voir, stupéfait, la plus séduisante de toutes revenir lui faire du gringue sans savoir si c’est du lard ou du cochon. Le club sous mandature qatarie parle le même langage que le Brésilien : faute de prestige et d’attractivité parmi les plus grands joueurs du monde, les dirigeants parisiens n’ont jamais eu d’autre choix que de payer des blindes pour les arracher à leurs clubs, grimpant même aux rideaux pour des joueurs dont leur entraîneur ne savait pourtant plus quoi faire, Angel Di Maria, David Luiz ».

« Le clan Neymar est d’une avidité proverbiale, lit-on encore. Certains, au club, peuvent bien avoir des doutes sur les bénéfices sportifs d’une opération qui imposerait, fair-play financier oblige, de se délester d’un paquet de joueurs (Di Maria, Lucas, Hatem Ben Arfa, Marco Verratti…), le Brésilien resterait une prise de guerre d’un prestige inouï aux yeux de Doha, un coup de tonnerre mondialisé. La voracité du clan Neymar et ce fichu fair-play financier peuvent cependant pousser le club à la limite de la loi : droits d’images gonflés artificiellement par rapport au salaire puis défiscalisés dans des paradis fiscaux, rôle d’ambassadeur du Mondial 2022 au Qatar payé somptuairement pour que le PSG supporte le coût d’un salaire moindre, prestations annexes (une tournée du FC Barcelone financée par Doha, par exemple) surpayées pour faire basculer une partie du montant du transfert sur un tiers sans que le PSG ait directement à y voir… Un coup à figurer dans les Football Leaks de 2020. »

« Les Qataris sont déterminés à faire sauter la clause libératoire de manière unilatérale. On imaginerait presque Nasser, le président, devant le siège du Barça, l’argent sous un drap dans le coffre de la voiture et son index tapotant le cadran de sa montre. […] Jusque-là, on est pourtant sûr d’une chose. Et une seule : Neymar n’a rien dit. »

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