#BP « Lucas : une action en questions » par Erwan

A 18h30 le PSG affronte Metz, avec Lucas titulaire.

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien », Erwan nous propose un billet au sujet du Brésilien.

[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]

LUCAS : UNE ACTION EN QUESTIONS

Soir de classico. Nous sommes en 2014 le 2 mars pour être précis. Un Parc bouillant contraste avec le froid de l’hiver, les manches sont longues, les gants sont de sortie mais restent orphelins des écharpes et des bonnets à pompons, trop peu pratique à ce qu’il parait pour jouer au ballon. Lors de cette saison le PSG se dirige vers son deuxième titre consécutif. Il est 21h13 et dans un match où le club de la capitale joue comme d’habitude à sa main et sans forcer, une action détonante va se dérouler.

Á l’entrée de la surface et d’un tacle salvateur, Matuidi frais comme un bon Ricqles, sort le cuir des pieds du faux joueur mais vrai génie selon la presse, le surcoté Dimitri Payet. Tandis qu’un ouf de soulagement parcourt les tribunes, le précieux lui, parcourt son chemin jusqu’aux pieds de l’intrépide et qui plus est brésilien Lucas.

La première touche est annonciatrice et amorce un mouvement pas comme les autres. On en n’a pas encore totalement l’habitude, mais Lucas d’un crochet derrière la jambe d’appui va se repositionner dans l’axe tout en éliminant André Ayew venu défendre. L’axe comme un réflexe. Ce joueur qui a toutes les qualités d’un ailier moderne, rapide, puissant, virevoltant, qui pourrait bouffer la craie à en faire saliver Guy Roux dit Cristaline pour les intimes, passe son temps à revenir perpétuellement dans le cœur du jeu, dans l’entonnoir, dans la circulation. Pourtant le match à Valence, première rencontre de Ligue des Champions pour notre nouveau chouchou Dou Brasil, avait laissé entrevoir de sacrés qualités dans ce registre. Alors questions.

Est ce de la responsabilité d’Ancelotti, Blanc et Emery qui ne l’ont pas fait évoluer comme il le faudrait ? Ou bien tout cela vient-il du joueur ?

Á présent dans sa position préférée, muni d’une course curieuse faite de grandes enjambées et de ballons trop poussés, Moura s’approche du rond central à une vitesse folle ! En deux touches, il résiste au retour d’Ayew aimant décidément l’humiliation comme tout bon Marseillais qui se respecte, tente un tacle désespéré pour finalement voir s’échapper un numéro 29 filant à la vitesse du vent. Car ce Lucas pas encore attaqué par la calvitie savait courir, dynamité. Feu follet capable de dribble et de slalome insensé, parfois pénible mais insouciant, plus percutant que créatif, notre bouffon équilibriste est à présent aux abonnés absents. De ses éclairs, de cette capacité à éliminer un adversaire si furtivement qu’il n’en arrive même pas à faire la faute pour le stopper, de ce Lucas là il ne reste rien. Alors questions.

La faute vient elle d’un football qui ne lui correspond pas ? Trop rigoureux tactiquement où chaque élément a un ordre et un emplacement ? Ou bien tout cela vient-il du joueur ?

Le rond central est passé et le brésilien s’apprête à ouvrir la défense Marseillaise tel un cow-boy qui ouvrirait les portes du saloon. Avec une facilité déconcertante, il passe Romao qui n’a de sud américain que le prénom avant d’enchaîner avec Lucas Mendes, qui n’a ni le talent de Moura et encore moins les qualités d’Eva. Comme si ça n’était pas assez, trop heureux de se faire fouetter, Nicolas N’Koulou, l’homme qui selon certains portait deux Thiago Silva dans chaque jambe, se voit signer un tacle aussi raté que celui de son collègue ghanéen.

Lucas le merveilleux, tel un bulldozer, fait lever les supporters pour le face à face avec Mandanda. D’une balle piquée, en bout de course, le ballon s’apprête à passer la ligne avant que le médiocre mais courageux Fanni dégoûte le Parc pour un but qui serait rentré dans la légende à tout jamais. Plus de buts, de statistiques, plus de passes décisives. C’était son défaut ç’en est maintenant sa force. Avant le brésilien volant était inconstant, trop peu décisif. Maintenant, le contenu n’y est plus, mais les lignes de chiffres sont remplies. Á croire que les deux en même temps sont impossibles pour lui. Arrivé à coup de millions et précédé d’une réputation flatteuse, numéro 2 derrière le bientôt détestable mais formidable Neymar, Lucas Rodrigues Moura Da Silva est attendu comme un crack, une pépite. Alors questions.

Á t-on vraiment compris Lucas ? Avons nous vraiment compris le joueur qu’il est ? N’a t-on pas trop insisté sur le côté efficacité au risque de voir perdre ses qualités ? Á trop lui parler de statistiques, l’avons nous coupé dans son jeu décousu ? Ou bien tout cela vient il du joueur ?

Enfin, je pose ici pour terminer ce billet, deux derniers questionnements de la plus haute importance. Lucas ne doit il pas se raser complètement la tête ? Et en admettant qu’il finisse cette action d’exception, doit on considérer le tacle de Matuidi comme une passe décisive ?

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