Comment Neymar secoue le cœur des amoureux du PSG

Sans l’être concrètement, le mercato du Paris Saint-Germain est finalement beaucoup plus mouvementé que prévu. Non pas par l’avalanche de signatures, mais bien par l’abondance de rumeurs toutes plus folles les unes que les autres qui ponctuent l’été du club. Une chose est sûre, et le message est passé : la direction francilienne veut pêcher un gros poisson dans les eaux troubles du mercato. Un très gros poisson.

Forcément, les ambitions visiblement grandioses du PSG ont de quoi faire frissonner une capitale encore endeuillée par une saison plutôt douloureuse (malgré trois titres, rappelons-le). Et surtout, un club qui a besoin de renouer avec son immense projet européen, de filer du spectacle sur le terrain et des émotions en tribune. Bref, Paris a besoin de rêver plus grand, et dès cet été.

Et Neymar, potentiel Ballon d’Or, joueur aux pieds d’argent et au sourire ultra bright, est plus que l’homme idéal. Incarnation même du Joga Bonito, du jeu fantastique hérité d’une génération surdouée venue de Rio, le joueur du Barça voit grand, très grand, et Paris veut lui offrir ce dont il rêve, en échange de son talent (et de son image). Neymar, c’est l’un des joueurs les plus adulés de la planète, l’ombre de Messi mais le soleil de la Seleçao. Le voir à Paris, pour beaucoup, est inimaginable parce qu’il incarne tout ce que le football mondial a de meilleur. Et pourtant…

Pourtant, aussi surréaliste que cela puisse paraître, les négociations ont bien été entamées pour que le prodige brésilien débarque avec ses crampons colorés dans la capitale et fasse valser le Parc des Princes aux airs de Samba. Rien qu’à cette idée, on a le cœur qui bat la chamade. Et surtout, on se demande à juste titre si le PSG ne va pas juste servir d’appât pour lui permettre de décrocher le gros lot tout en restant en Catalogne. Ce n’est pas comme s’il n’avait pas déjà fait faux bond aux Parisiens pour s’offrir le luxe d’un nouveau contrat espagnol.

Mais Marcelo Bechler, le journaliste par qui la bombe de l’accord est tombée de l’autre côté de l’Atlantique, s’amuse visiblement à distiller les infos au compte-goutte comme pour nous maintenir dans cette petite léthargie à peine douloureuse.

Et puis à Paris, les preuves s’accumulent, les indices continuent de pulluler et surtout, les faits sont là : oui, Neymar envisage de rejoindre Paris, et Paris envisage de mettre le paquet pour celui qui pourrait briser tous les records ici. D’ailleurs, même sa venue en serait un, puisque le n°11 deviendrait de très TRÈS loin le joueur le plus cher du monde. Mais après tout, quand on rêve, on ne compte pas non ?

Et à Paris, on veut rêver. On veut grandir. On veut tourner quelques pages et en écrire de plus belles. On veut ressortir l’histoire Rouge et Bleu et la perpétuer avec l’accent brésilien. Le sang Auriverde coule dans l’ADN du PSG et qui de mieux qu’un leader aussi charismatique que Neymar pour nous rappeler combien Valdo ou Leonardo ont volé nos frissons, combien Raï a fait couler des larmes et comment Ronnie a soulevé des foules ?

Aujourd’hui, la « mafia brésilienne » du vestiaire brésilien (Lucas, Marquinhos, Silva, Alves) attend de pieds fermes Neymar. Et l’entourage du joueur en joue, nous torturant à coups d’infos et d’indices que l’on se plait tous à sur-interpréter.

Chaque jour, l’ancienne pépite de Santos s’amuse à aller « liker » sur Instagram les posts des joueurs Parisiens, comme pour titiller nos émotions. Sur Twitter, il a carrément effacé la mention « joueur du FC Barcelone » de sa description.

Et puis voilà qu’il remet des photos de lui, perplexe, comme pour illustrer sa réflexion sur son avenir. Le tout, commenté par Nêné, éternel amoureux du club et aussi énigmatique que son compatriote.

 

 

 

 

Autant d’indices que de futilités qui n’auraient pas franchement de quoi maintenir la capitale sous pression, si elle n’était pas affamée du moindre signe positif. D’ailleurs, même la venue de son père et agent sur son yacht, lors de son jour de repos, a remué toute la presse hispanique, qui y décryptait un vif échange, étrangement le même jour que l’explosion des rumeurs de négociations.

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Mais visiblement, Neymar aime ça et en joue. Il n’en fallait pas plus qu’une rumeur évoquant une rencontre Papa Neymar – Nasser Al-Khelaïfi pour que le joueur publie une photo de son cher paternel en expliquant que ce dernier était son meilleur ami, son allié… L’homme fort de ses décisions. Bref, assez pour nous faire tourner la tête. Comme le poker menteur des dirigeants du Barça, qui jonglent entre assurance et panique à peine dissimulée.

Et face à la presse, même combat : on joue avec nos nerfs comme avec un ballon de foot entre les crampons du Brésilien. Un coup Neymar déclare qu’il est heureux à Barcelone, un coup il préfère ne rien commenter face à la cascade de cameras braquées sur lui. Le tout, en refusant visiblement de publier un démenti exigé par son propre club. Et puis, Leonardo, qui s’amuse à lancer un appel aux Parisiens en pleine secousse nerveuse, comme une cerise sur le gâteau de nos émotions.

Autant dire qu’avec nos enflammades, on tend le bâton pour se faire battre. On nous permet de voir grand, haut, et version luxe. La chute pourrait être terrible, et la déception à la hauteur de l’espoir placé en ces négociations. Et puis c’est pas comme si l’ascenseur émotionnel n’était pas une habitude, au PSG. Et même si ça fait partie du jeu, on tente de se rassurer, comme on peut : « De toute façon, rien que d’avoir emmerdé Barcelone, c’est jouissif » « Et puis s’il négocie une prolongation au Barça, ce sera déjà ça de gagné pour les piquer ». Mais derrière ces excuses de façade, on veut du concret, et on s’en fiche de ce qu’il se passe chez les autres, tant qu’on a du génie sur notre pelouse.

Bref, c’est à toi que je m’adresse, Paris : il faut faire vite. Faites le signer avant que le rythme cardiaque de la capitale atteigne son paroxysme. À toi, PSG, désormais, de faire chavirer l’Histoire, d’offrir le mariage de rêve entre un Parc et un Prince.
À toi, de donner envie de se ruiner en achetant un maillot dont personne ne voulait et qui pourrait devenir inoubliable. De laisser la moitié de la capitale aller courir nu place de l’étoile (oui oui, je sais que vous êtes nombreux à avoir vendu votre âme au diable) après avoir parié sur l’invraisemblable et pourtant réalisable. Et de permettre aux Parisiens de simplement continuer à être fiers, de porter haut les couleurs de cette équipe pas comme les autres.

PS : Et puis surtout, sache que les indices, ça marche moyen, parce que nous, on n’y croira que quand on le verra embrasser le blason du PSG après un slalom fou contre Dijon.

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