#BP « Un supporter n’aurait-il pas le droit lui aussi d’être nuancé ? »

Nous vous proposons depuis plusieurs semaines d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Daniel alias Juanpi nous propose un billet.

Je suis fan de Zlatan pour ses performances sportives sous le maillot parisien. Faire tomber un à un les records et en si peu de temps est irrémédiablement le signe d’un grand, d’un très grand. On se demande comment remplacer Zlatan au mieux en cas de départ mais la réponse est claire : Zlatan est unique, il est irremplaçable. Au-delà des considérations statistiques et purement tactiques, le charisme, l’influence et la rage de vaincre du Suédois sont unique de part son histoire, de part son vécu…

Je suis fan du PSG de Zlatan, ce fameux PSG du projet qatarien. J’ai vibré sur le but de Menez à Gerland nous offrant enfin ce titre de champion qui nous narguait depuis tant d’années. J’ai littéralement frôlé le malaise cardiaque (et ce n’est pas une image) sur le but de Thiago Silva au Bridge nous donnant la qualification pour un quart de finale de C1. J’ai versé ma petite larme au soir de la victoire en Coupe de France face à Auxerre réalisant que cette saison là nous avions tout gagné sur le sol français. Que nous serions pour toujours le premier club à avoir fait ce quadruplé… Et ce n’est pas fini, nous voici le premier club français à enchaîner 4 quarts de finales de C1 à la suite. En tant que supporter je ne pouvais que difficilement imaginer qu’un jour je puisse être aussi comblé…

Mais, je n’oublie pas qu’un certain 18 mars 1993 j’ai vécu un PSG-Réal de Madrid me faisant basculer du statut d’enfant qui aime le football à supporter inconditionnel du PSG. Je n’avais que 8 ans… Je n’oublie pas que le PSG a réalisé 5, oui 5 demi-finales européennes entre 92 et 97. Je n’oublie pas notre quart de folie et les pénaltys de Raï contre le Parme de Stoichkov. Je n’oublie pas cette demi-finale au Riazor de la Corogne de Bebeto où Youri Djorkaeff fraîchement entré sur le terrain eu la bonne idée de nous placer une accélération et une frappe pleine lucarne dont lui seul à le secret… Je n’oublie pas cette finale magique, un soir de mai 1996 dans le stade du roi Baudoin où le PSG devint Champion d’Europe… ce coup franc contré de Bruno Ngotty je le revois comme si c’était hier. Le « yéyéyé yéyéyé » dans le vestiaire avec un Noah accompagnateur d’une semaine de préparation intense, un Luis Fernandez réalisant être le premier entraîneur français à remporter une coupe d’Europe, un Youri allongé sur la table de massage et embrassant cette coupe qu’on avait enfin réussit à gagner…. Que de beaux souvenirs… que je ne pourrais aujourd’hui savourer de la même manière que si pèle-mêle je n’avais pas vécu aussi cette piteuse élimination face à Clermont en Coupe de France, ce titre perdu en 96 au profit d’Auxerre après avoir compté plus de 8 points d’avance, cette correction au Vélodrome 4 buts à 1 m’ayant valu des semaines de chambrage un peu pour la baston entre les deux Leroy, beaucoup pour l’ampleur du score et la célébration humiliante du but de Maurice…

Tant de souvenirs, parfois très bons parfois très mauvais mais ayant fait de moi le supporter que je suis aujourd’hui. Ce supporter capable d’apprécier à sa pleine mesure les exploits d’aujourd’hui ayant vécu les déceptions d’hier…

Mais pourrais-je être d’accord un jour avec ce Zlatan que j’admire tant quand il dit qu’avant le Qatar le PSG n’existait pas vraiment ? Pourrais-je acquiescer quand on me dit que les émotions procurées par le but de Diané à Bonal, la tristesse ressenti lors de la défaite en finale de C2 en 97 face au Barça de Ronaldo ou alors le premier « grand huit » réalisé face au rival marseillais n’était rien du tout au final ?

Impossible. Tout bonnement impossible.

Malgré tout, Zlatan en tant que joueur a le droit de dire ce qu’il pense, de faire de l’humour avec le sujet de son choix. Personne n’a le droit de le mettre au piquet pour ses paroles qui n’engagent que lui et qui ne nuisent pas au demeurant à l’institution PSG.

Inversement, ce droit à l’expression, ce droit à la nuance n’est pas et ne doit pas être uniquement l’apanage de certains. Etre supporter ne veut pas dire être obligé de dire amen à tous les choix émanant de son club de cœur sous peine d’être assimilé à un mauvais supporter.

J’ai vibré sur les buts de Matuidi au Parc contre le Barça ou au Vélodrome pour sa magnifique frappe enroulé du pied droit. J’ai hurlé de joie et ma fierté était à son paroxysme de voir un parisien mettre un but d’anthologie avec le maillot tricolore contre la Serbie. Pourtant je pense que Matuidi n’est pas le meilleur choix pour notre milieu. Cela fait-il donc de moi un mauvais supporter ? Zlatan est-il un joueur ingrat quant-il dit qu’avant le Qatar le PSG n’était rien ? NON ! Dans les deux cas c’est un point de vue qu’on peut discuter mais qui ne fait pas de la personne qui l’émet un mauvais supporter… ou joueur…

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