Procès Yann Lorence : Jour 1

Nous sommes le dimanche 28 février 2010 et dans quelques heures sera lancé le coup d’envoi du classique PSG-OM au Parc des Princes. Pourtant personne, ne gardera un souvenir du résultat, seule la violence restera dans les mémoires.

Ce soir là, Yann Lorence, un supporter du Paris Saint-Germain et notamment un habitué de la tribune Boulogne va être roué de coups avant d’être laissé pour mort. Inanimé et souffrant d’un traumatisme crânien, Lorence sera hospitalisé à Clichy avant de décéder le 17 mars 2010. Cet événement fut l’élément déclencheur de la série noire de répression qui allait s’abattre sur le PSG.

Robin Leproux, alors Président du Paris Saint-Germain souhaite pacifier et restaurer l’image du Club. Il décide alors de supprimer les abonnements en tribune pour une durée de six mois. De son côté, le gouvernement décide de dissoudre par décret cinq associations de supporteurs des tribunes Boulogne et Auteuil. Aujourd’hui, deux hommes : Romain.L et Jerémy.B sont renvoyés devant la cour d’assises pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner alors que trois autres ont bénéficié d’un non-lieu.

Près de 45 minutes avant le début de l’audience, un grand nombre de supporters sont déjà présents. Aucun signe distinctif est apparent, néanmoins l’ambiance est pesante. L’audience se déroulant dans une salle très étroite, la plupart des supporters ont dû se résigner à patienter à l’extérieur. Soudainement, une altercation entre supporters éclate, les forces de l’ordre se pressent de séparer les protagonistes. En cette première matinée de procès, Romain.L est présent dans le box des accusés. Vêtu d’une tenue sobre, une chemise de couleur bordeaux qui laisse transparaître ses nombreux tatouages sur les avant-bras. Les cheveux tirés en queue de cheval, il semble serein. Après avoir rappelé les faits, le Président de la Cour fait état des différents témoignages.

lorence-parcCe soir du 28 février 2010, il est 18h30 quand un ami de Yann Lorence l’aperçoit traverser, une bière à la main avant de se faire charger violemment par un groupe de supporters. D’autres témoins du Kop of Boulogne assistent également impuissants à la scène surréaliste, Yann Lorence au sol recevant des coups de pieds. Placé sous contrôle judiciaire en mai 2012, suite à la mise en accusation concernant l’affaire Lorence, Romain.L écope d’une interdiction de stade ainsi qu’une interdiction d’être en contact avec des supporters du PSG. Néanmoins le 26 septembre 2015, Romain L. doit répondre à de nouveaux chefs d’accusation : violences en réunion à l’occasion du match PSG-Malmö s’étant déroulé le 15 septembre 2015. La Cour cherche alors à comprendre quels sont les motifs ayant pu amener Romain.L à commettre de nouvelles infractions doutant alors de sa qualité réelle de « supporter ». L’avocat Général lui demande alors si il était présent lors de la rencontre de PSG-Malmö ? Romain.L répondra : « Je suis innocent » faisant référence à l’affaire Lorence, mais face à l’incompréhension de sa réponse il explique qu’étant interdit de stade il avait dû se résigner à suivre ce match dans un bar. Lors de cette journée d’audience, Romain.L explique qu’il fut « supporter » chez les Supras depuis 1995/96 avant de devenir indépendant suite à une altercation avec un de ses amis. D’après ce dernier, Romain L. ne correspondait plus aux valeurs du groupe. Étrange fut sa réponse lorsque l’avocate générale lui demande « Justement parlez- nous de ces valeurs » ? Romain.L répond alors : « Chanter et faire des tifos…» L’avocate général lui demande alors de développer son passé et sa relation avec le football: Romain.L: « En étant Parisien, je n’aurais jamais pu supporter Marseille. Je me rends dans les stades depuis 1992 et de fil en aiguille, l’ambiance dans les tribunes m’a fait aimer le foot et j’y ai également joué ». Suite à son interdiction de stade, l’auteur présumé prétend avoir supporté les Red Star. Romain.L s’exprime alors au sujet de son groupe de supporters : « C’était une passion, c’est 10 ans d’amitié, un peu comme une famille qui vieillit ensemble». Jusqu’au lundi 28 novembre, la Cour d’assise va tenter de mettre en lumière les discordances ayant entraîné « une cassure » au sein des tribunes du Paris Saint-Germain. Demain, Robin Leproux est attendu à l’audience.

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