Santini : « Avant de parler de comment embêter Neymar et Mbappé, il faut savoir de quoi et de qui l’on parle »

Vendredi, l’AS Saint-Etienne tentera de vaincre le PSG au Stade de France pour renouer avec un titre en Coupe de France et décrocher une place en Europa League. Pour y parvenir il faudra museler entre autres Neymar Jr et Kylian Mbappé. Plus facile à dire qu’à faire souligne Jacques Santini (68 ans), ex sélectionneur de l’équipe de france, ancien joueur (1969-1981) et entraîneur (1992-1994) de l’ASSE. Mais en tant que technicien il apporte un décryptage sur le PSG.

« Avant de parler de comment les embêter, il faut savoir de quoi et de qui l’on parle, commente le technicien dans France Football. Parfois, dans certaines associations, on a l’espoir que les deux joueurs ne jouent pas la même partition. Mais là, ce n’est pas du tout le cas. Ils ont envie de jouer l’un avec l’autre et ils sont très complémentaires. Neymar est un créateur génial, capable de faire des passes incroyables même en position arrêtée, donc il peut vraiment déclencher n’importe quand. Et Mbappé a un tel pouvoir d’accélération, une telle capacité à prendre l’espace, surtout quand il est servi aussi bien que par le Brésilien, que ça devient terriblement compliqué. On ne peut pas priver Paris du ballon, Neymar non plus car c’est un joueur qui demande en permanence. Mais on sait que Mbappé et lui aiment venir sur leur côté gauche pour combiner. Donc il faut se préparer à réduire au maximum les espaces dans cette zone. Et essayer qu’ils ne reçoivent pas le ballon face au jeu ou de trois quarts face au but mais plutôt dos au jeu ou vers l’extérieur, car s’ils rentrent intérieur ils deviennent vite insaisissables. Cela implique d’être au contact avant qu’ils reçoivent le ballon pour les empêcher de se retourner, et aussi que les partenaires soient très proches car la priorité des priorités, c’est qu’ils ne prennent pas de vitesse sinon ça devient indéfendable. Densifier le système en mettant cinq défenseurs, c’est un peu risqué car Saint-Étienne n’aura que très peu de solutions de relances à la récupération du ballon. Sur un match, ça sera difficilement tenable. En revanche, on peut densifier par de la présence. Par exemple, latéralement resserrer le bloc vers la gauche, quitte à libérer le couloir droit de l’attaque parisienne, d’autant que Meunier n’est plus là et que Di Maria rentre à l’intérieur. Si on ne peut pas couper toute l’alimentation, il faut cibler une certaine alimentation. Je pense à Verratti, dont le dribble est davantage un dribble de conservation pour résister au pressing adverse. S’il est pressé, il a moins la capacité que Neymar à éliminer et trouver une passe en profondeur, il a besoin de davantage de confort, surtout si on ferme son pied droit. Idem pour Di Maria, il faut fermer son pied gauche. C’est très difficile mais il va falloir que chaque Vert, dans la zone de ces deux joueurs, garde en tête ce genre de détails pour retirer un peu de confort aux passeurs parisiens. »

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