Mbappé est « convaincu » qu’il peut remporter le Ballon d’Or au PSG

Seul joueur du PSG figurant dans le top 30 du Ballon d’Or dévoilé ce vendredi soir, Kylian Mbappé a accordé un long entretien à France Football. Le numéro 7 parisien profite de l’occasion pour afficher son ambition de soulever, un jour, le trophée individuel suprême du football et en profite pour dévoiler son top 3 de cette édition 2022. Extraits choisis.

Ce que le Ballon d’Or représente pour lui 

« C’est très simple : c’est la preuve indiscutable que tu es le meilleur joueur du monde. Pendant longtemps, il n’y a pas eu trop de débat : c’était soit Leo, soit Cristiano. Ce n’était pas lassant parce qu’ils étaient légitimes et intouchables. Le Ballon d’Or, pour moi, c’est un vrai baromètre. Il n’y a qu’à voir le palmarès, il n’y a pas d’intrus ni d’escrocs. Ils ont tous laissé, chacun à leur façon, une trace dans l’histoire du foot. Ils peuvent être parfois discutables sur l’année de l’obtention, mais jamais sur leurs qualités intrinsèques. Ce ne sont que des légendes. »

Ce que ça englobe pour lui d’être le meilleur joueur au monde

« Tu es une évidence pour un plus grand nombre. T’es différent et tu impressionnes tout le monde : adversaires, supporters, observateurs, connaisseurs. Et même les non-connaisseurs. Tu as tellement brûlé la rétine que beaucoup ne voient que toi. Il n’y a qu’à regarder le trophée pour comprendre : il faut être brillant pour se montrer à la hauteur de la tradition et de la réputation du Ballon d’Or. »

À partir de quand s’est-il imaginé remporter un Ballon d’or

« Très tôt. Quand tu es jeune, il ne faut pas limiter ses rêves. Petit, tu ne rêves pas « petit » ou de remporter la Coupe départementale. Moi, en tout cas, j’ai toujours rêvé très haut. Et, forcément, j’ai eu très vite envie d’un Ballon d’Or. Comme beaucoup de gamins, j’en suis sûr. Sauf qu’il n’y en a peut-être pas beaucoup qui osent l’avouer… (Il pouffe.) Mais moi, ça ne me gêne pas. »

Sa réaction la première fois qu’il a intégré le top 10 (arrivé 7e en 2017)

« Franchement, j’étais super fier. À peine majeur, j’étais déjà associé à ces « gros noms ». Ça peut paraître anecdotique, mais pour moi, c’était un truc sérieux. Une vraie étape. Un peu comme un message envoyé au milieu du foot : « Bon, ben maintenant, je suis là. Je fais partie des meilleurs. » Je recevais mon certificat de grand joueur. C’était officiel. Tu entres dans une première catégorie : ceux qui ont un jour fait partie des trente meilleurs joueurs du monde. Ça commence à devenir sérieux. Tu appartiens à une élite, à une caste. Il y a ceux qui en font partie et les autres. Et moi, j’en faisais partie, à 18 ans. »

Comment expliquer qu’il ne soit toujours pas arrivé sur le podium

« Je considère que ma période 18-21 ans m’a permis de me stabiliser dans le Top 10. Je n’étais pas un joueur suffisamment « impactant ». Depuis deux ans, je pense en revanche que j’ai franchi un palier, j’ai un statut plus affirmé sur un terrain, je me débrouille mieux dans les matches couperets. Bref, je suis un candidat plus crédible, plus sérieux. Avant, j’étais une curiosité, et ma place dans le Top 10 était une récompense. Maintenant, j’ai envie, forcément, de plus. C’est un long processus. Je crois que désormais je fais partie des quatre-cinq noms qui reviennent régulièrement. »

Une grande hypocrisie autour du Ballon d’Or

« Comment expliquer qu’en public, les joueurs assurent ne pas trop s’intéresser au BO alors qu’en réalité, c’est parfois une obsession pour certains d’entre eux ? On est dans l’hypocrisie totale car tous les amoureux du foot, quand approchent les résultats, ne pensent qu’à ça, mais, nous, les joueurs, n’aurions pas le droit d’y penser publiquement ? À une période, Cristiano, lui, assumait. Mais ça ne passait pas trop. Alors, chacun camoufle son impatience et ses ambitions pour un trophée individuel afin d’éviter de passer pour un orgueilleux. On parle de collectif, d’équipe, et les gens sont contents quand tu réponds à côté. C’est bizarre, mais c’est un petit jeu qui n’a rien de méchant et qui participe au mystère du trophée. « Il y pense ou pas, lui ? » »

S’il a déjà parlé du Ballon d’Or avec Leo Messi

« Oui, le matin de la dernière cérémonie. Il était super nerveux alors qu’il allait chercher son septième trophée quelques heures plus tard. On pourrait penser qu’il avait l’habitude et qu’il était tranquille avant une telle soirée. Mais pas lui. Peut-être qu’il pensait à ce qu’il allait dire, comment il allait soulever son trophée. Je lui ai dit : « Mais ce n’est pas possible ! Moi, après six victoires, je viens avec un cigare à la soirée. » Ça prouve qu’il a gardé cette âme d’enfant et que l’approche d’une telle remise l’excite encore. Il n’est pas blasé. »

S’il a réfléchi au Ballon d’Or lors de sa prolongation au PSG

« Oui, forcément. Le Real, c’est une machine à Ballons d’Or, il faut le reconnaître. Il y a un vrai savoir-faire. Mais le plus important reste le terrain. Ce n’est pas ton club qui va aller chercher ton Ballon d’Or, mais c’est d’abord toi. Et je reste convaincu que je pourrai le gagner un jour à Paris. »

Si le Ballon d’Or est un sujet abordé quand on négocie un contrat

« Pour être honnête, non. Le seul moment où on l’aborde, c’est pour évoquer les bonus liés à une victoire. Bien sûr que j’en ai négocié un, comme pour tous les joueurs dont le club pense qu’il a une chance d’aller en chercher un. On te rajoute une carotte. Mais, franchement, si un jour je gagnais le Ballon d’Or, ma prime, ça serait la dernière chose à laquelle je penserais. »

Son top 3 de la saison 

« (Longue réflexion.) Je dirais Karim Benzema, moi et Sadio Mané. »

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