#BP « Pas sûr que l’on reste attrayants » par Harvey

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Sovan alias Harvey PSG nous propose un nouveau billet.

Tout gagner les doigts dans le nez, ça nous arrange ?

Dominer sans partage comme on le fait depuis quelques saisons, c’est bien, c’est beau, c’est magnifique pour tout supporter parisienNous voir ramasser tous les trophées nationaux nous procure un sentiment d’immense plénitude. Cela dit, il flotte comme une sensation de lassitude. Comme si ces trophées, au final, n’avaient plus le même goût qu’auparavant. Gagner le championnat en 2013, après 19 ans de disette fut d’une joie immense. Une libération. A l’image de ce que furent les festivités du Trocadéro. Incroyables.

Gagner la Coupe de France en 2006 et 2010 avait dans nos bouches une saveur particulière. Mais aujourd’hui ?

On gagne une Coupe de la Ligue, une Coupe de France et demain on oublie. On passe à autre chose. Nous avons nos yeux rivés sur la Ligue des Champions. The Next Step. Comme si les trophées nationaux n’avaient plus la même valeur qu’hier. Comme si au final, ces trophées n’étaient là que pour de la « figuration ».

Comment peut il en être autrement ? Le PSG bataille dans un championnat de Ligue 1 qui n’a jamais été aussi faible. Si demain nous devions enlever notre club de notre chère Ligue 1, où se situerait celle-ci comparée aux autres championnats européens ? Sûrement derrière le championnat portugais. Au coude à coude avec l’Eredivisie…

En 2012, le PSG recrute Thiago Silva, l’un des meilleurs défenseurs centraux actuels et Zlatan Ibrahimovic, un joueur qui concentre à lui tout seul une force de frappe footballistique et médiatique. L’ascension rapide notre club a notamment été facilité par la perte de vitesse de la Serie A. Une fuite des talents. Derrière ces recrutements, des noms ronflants du football européen: Carlo Ancelotti, Leonardo. deux figures du football italien. L’objectif de la direction est clair et net à l’époque: Dominer le football français et gagner la Ligue des Champions en 5 ans. Le projet est ambitieux et attractif malgré un championnat français quelconque.

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Quatres années ont passé avec 4 quarts de finale en Champions League. C’est à la fois remarquable mais notamment insuffisant, compte tenu de notre budget annuel trustant le top 4 européen. La suite est du conditionnel. Un sentiment personnel que je ressens et qui m’inquiète.

Oui, pour un footballeur la perspective de vivre à Paris, l’une des plus belles villes du monde, de faire partie d’un projet sportif qui ambitionne de gagner la Ligue des Champions est séduisant. Mais il ne faut pas oublier la Ligue 1 de l’équation. Passé l’effet de nouveauté dont le PSG a pu bénéficier en 2012, la réalité quotidienne, c’est la Ligue 1. Jouer les mêmes matchs chaque week-end contre des équipes défensives, génial. C’est le pied.

Sur 38 matchs de championnat, le PSG va disputer 4 affiches contre l’OL et Monaco. Et encore… Je suis optimiste.

On pourra toujours dire que la perspective de gagner la Ligue des Champions est suffisante pour nous rendre attrayant. Oui il y a 2 ans, 3 ans. Maintenant cela fait 4 ans que l’on s’arrête en quarts. Pas sûr que l’on reste attrayants. Le PSG, qu’on le veuille ou non, aura toujours la Ligue 1 comme point noir.

Un championnat devenu trop facile qui pourrait à long terme pousser nos joueurs les plus jeunes et les plus talentueux à aller chercher d’autres challenges plus excitants. Je pense à Marquinhos. Même à Verratti. Quel joueur ne rêve pas de jouer contre le Real, le Barça, l’Atletico, Séville, Bilbao, Valence… Que d’affiches… Et je ne parle même pas des autres championnats majeurs… Qu’on les aime ou qu’on les déteste, je souhaite un OL fort. Très fort. Capable de recruter de grands joueurs d’ici quelques années. Pareil pour l’Olympique de Marseille. Vivement un rachat et un projet sérieux à même de retrouver l’Europe. Vivement le retour des « classicos ». Les vrais. Oui je souhaite le retour de la passion, de la ferveur autour des matchs. Le retour de l’incertitude des rencontres.

C’est ce qui nous fait vibrer. C’est ce qui nous fait aimer ce sport. A nous mais aussi nos joueurs. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »

Notre salut à court terme viendrait d’une qualification en demi-finale de C1, histoire de ne plus se lasser. De relancer la machine à rêves. Capable d’attirer de très grands joueurs. Enfin passer ce cap des quarts de finale. Mais ne soyons pas dupe, cela va devenir plus compliqué ces prochaines saisons. On va voir un nouveau Manchester United, un Manchester City transformé. Le retour des cadors anglais. They are back. On verra bien ce que vont donner les prochains « derniers carrés de C1 ». Tâchons d’abord de créer un collectif huilé, et de passer ces foutus quarts. Ensuite on pourra recruter une nouvelle fois des top joueurs. Et pas seulement des joueurs d’avenir, des paris.

HarveyPSG

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