Analyse CS – Focus sur la problématique des latéraux parisiens

Le PSG réalise un début d’exercice 2021-2022 excellent d’un point de vue comptable. Première en Ligue 1 avec 7 points d’avance sur le RC Lens, l’équipe coachée par Mauricio Pochettino est également en tête de son groupe de Ligue des Champions devant Manchester City. Pourtant, cela fait les choux gras de la presse ou l’exaspération des supporters franciliens, le jeu pratiqué est extrêmement loin de ce qu’on pourrait attendre d’un club comme Paris. De fait, énormément de questions demeurent concernant l’utilisation de certains éléments. Et aujourd’hui nous allons nous pencher sur un secteur en particulier, les latéraux.

Le club de la capitale a mis le paquet cet été pour se renforcer sur ses couloirs défensifs. Impressionnant avec l’Inter l’an passé, Achraf Hakimi a été le premier gros coup Rouge et Bleu sur le marché. Malgré des pourparlers à rallonge, le PSG a su conclure le deal pour 60 millions d’euros, hors bonus. Avec l’international marocain, Paris peut se targuer de posséder un latéral droit qui, à 22 ans seulement, représente le présent et le futur à ce poste. Cependant les décideurs parisiens, qui avaient encore fort faim malgré les recrutements de Wijnaldum, Donnarumma, Sergio Ramos, Lionel Messi et donc Achraf Hakimi, ont également mis le grappin sur Nuno Mendes afin de se doter d’un latéral gauche solide pour la saison à venir. Prêté par le Sporting CP, avec option d’achat, l’espoir portugais de 19 ans arrivait à Paris avec l’étiquette de nouveau phénomène à son poste. En prime, même s’il n’a effectué qu’une seule saison chez les professionnels avant de poser ses bagages dans la ville lumière, la dernière recrue estampillée Leonardo possédait une petite expérience puisqu’il est déjà international.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les débuts des deux nouveaux pistons Rouge et Bleu ont été très intéressants. Ayant effectué toute la préparation avec ses coéquipiers, Achraf Hakimi est apparu affuté très rapidement. Aussi, il s’est montré décisif en inscrivant son premier but sous ses nouvelles couleurs lors du match d’ouverture de Ligue 1 face à Troyes 1-2). La suite ? Ce sont deux assists et une activité incessante sur son flanc droit. Pour ce qui est de Nuno Mendes, s’il n’a pas été décisif dans la zone de vérité à l’image d’Hakimi, le gaucher a tout de même montré de très belles choses dès ses premiers pas avec le PSG. Incisif, n’hésitant pas à monter au pressing et extrêmement vif, son insouciance et sa hargne ont impressionné. Ajoutez à cela une qualité de centre très intéressante, et vous comprenez pourquoi la hype est montée crescendo.

Pourtant, après les belles promesses viennent, comme souvent avec Paris, un amoncellement de grisailles. Car oui, ce n’est pas un long fleuve tranquille de porter la tunique parisienne. L’allant offensif observé chez les deux néo parisiens a, depuis, été en régression constante. Alors certes, nous ne sommes qu’à la fin octobre, mais le relief qui existe entre les débuts virevoltants et le présent plutôt terne est à mettre en exergue, surtout dans le cas d’Achraf Hakimi. Une méforme qui peut s’expliquer par différents facteurs et arguments, le premier étant les choix tactiques de Mauricio Pochettino.

En effet, que ce soit par son dispositif ou par les instructions distillées aux deux hommes, on a senti très vite que le profil propre à Mendes et Hakimi semblait être un réel frein pour le technicien argentin. Contre une équipe regroupée et avec un milieu plus fourni capable de couvrir leurs arrières, les deux pistons, car ce sont bien des pistons avant tout, ont pu laisser transparaitre leurs qualités indéniables de contre-attaquant. En revanche, en choisissant d’aligner quatre joueurs offensifs, les principaux protagonistes de ce papier s’en voient fortement bridés. Même constat lors de certains gros matches.

Contre Manchester City par exemple, Mauricio Pochettino avait décidé d’opter pour un schéma plus classique en 4-3-3. Profitant, en prime, de l’état de grâce dans lequel se trouvait Idrissa Gueye et Ander Herrera, placés en purs relayeurs devant un Marco Verratti organisateur, le système parisien avait tout de cohérent. Cependant même si dans certaines phases de jeu, le bloc coulissait parfaitement laissant toute la latitude à Hakimi et Mendes de se projeter sans trop de risque, leurs montées n’ont été que trop rares. Dès lors, difficile d’omettre l’hypothèse que cet état de fait était une consigne du coach francilien.

Et si c’est bien le cas, une question doit être posée : avec autant de qualités dans le secteur offensif, était-il vraiment nécessaire de miser sur deux joueurs avec un tel profil ? Avec les velléités démontrées par Mauricio Pochettino, la réponse parait être, à l’heure où sont écrites ces lignes, négative. À quoi sert de miser autant de moyens sur deux éléments avec des qualités offensives aussi marquées, pour, au final, ne profiter de celles-ci qu’avec parcimonie ? Si Achraf Hakimi a bien été formé en tant que latéral droit, il a surtout excellé comme piston du côté de l’Inter. De son côté, même s’il a pu jouer comme arrière gauche au sein de la jeunesse du Sporting comme nous l’a confié en exclusivité Nicolas Vilas, le constat est identique concernant Nuno Mendes.

Alors, nous ne sommes pas, à Canal Supporters, des coaches professionnels, mais nous osons nous demander, tout de même, quel système pourrait convenir à ces deux joueurs ? Et la réponse, nullement besoin d’être Arigo Sacchi pour la marteler puisque tout le monde en parle depuis l’entame de l’exercice en cours, semble être le 3-5-2 ou 3-4-3. En effet, avec ce dispositif, le PSG pourrait densifier son milieu de terrain, secteur qui peut souvent être mis à mal, et laisser la place nécessaire à Mendes et Hakimi pour se régaler sur leur couloir. De plus, en totale méforme depuis son arrivée en terre parisienne, cela pourrait permettre de relancer un joueur comme Georginio Wijnaldum qui devrait, dans ce système, jouer l’électron libre, entre les lignes. Il en a la faculté et les qualités. Le tout sera de parvenir à le mettre enfin dans les bonnes conditions pour briller et redevenir la machine qu’il a pu être à Liverpool.

Maintenant, il faut également se confronter aux réalités intrinsèques à l’effectif du PSG. En ce sens, une énième fois, des interrogations sont à soulever en ce qui concerne un hypothétique système à trois centraux. Dont la principale : quels joueurs choisir pour former cette défense axiale ? Deux places sur trois sont, d’ores et déjà, définie, Marquinhos et Kimpembe étant difficilement déboulonnables. Pour les accompagner, faut-il opter pour un Sergio Ramos toujours hors de forme ? Sur un Thilo Kehrer plus qu’inconstant ? Ou sur un Abdou Diallo trop peu régulier ? À cela s’ajoute la problématique, de riches, des trois superstars offensives NeymarMbappéMessi. Or, difficile de croire que Mauricio Pochettino composera son XI sans ces trois-là. Et de ce fait, difficile également d’imaginer un tel schéma avec seulement deux récupérateurs, le problème serait le même. Non, tout porte à croire que la seule solution crédible serait de rester sur un 4-3-3 classique. Et pour en revenir à la problématique principale de ce papier, c’est-à-dire de mettre Achraf Hakimi et Nuno Mendes dans les meilleures conditions possibles, un 4-3-1-2 avec un Neymar placé derrière un Messi recentré et un Mbappé plus libre, parait être la solution à privilégier. Ainsi, Les couloirs seraient plus facilement accessibles. En outre, le milieu, plus équilibré, pourrait, comme vue face à City, aisément compenser leurs montées.

N.B : Merci d’avoir lu ce papier jusqu’au bout. J’ai conscience de la difficulté de faire évoluer une telle équipe. Ici, j’ai juste voulu donner, en toute humilité, mon ressenti personnel et subjectif. N’hésitez pas à me donner votre propre avis dans les commentaires, avec respect et bienveillance bien entendu. Bonne soirée à vous les Csiens 😉

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