Après Lorient / PSG, zoom sur la performance et la saison folle d’Edinson Cavani

Dimanche soir, le PSG s’est imposé sur la pelouse du Moustoir (2-1), comme pour conjurer le sort, quelques jours seulement après la déroute infligée par des Catalans très remontés (6-1). Une manière aussi d’oublier la léthargie de toute une équipe qui avait été incapable de réagir face à l’adversité.

Alors pour cette « journée d’après », la 29e de la Ligue 1 cette saison, s’il y a un homme qui avait à cœur de démontrer que la grinta faisait toujours partie intégrante de son jeu, c’est bien Edinson Cavani. Frustré contre les Blaugranas, incapable de se voir livrer un ballon correct émanant de l’entrejeu parisien, et amer d’avoir inscrit un but salvateur pour rien, l’Uruguayen avait une petite revanche personnelle à prendre en terre lorientaise. Contre les médias déjà, et pour tourner une page avec ses partenaires, surtout.

Et s’il n’a pas marqué – chose très rare cette saison pour un buteur qui compte au moins un but par match en moyenne toutes compétitions confondues – Edi a surtout fait du Cavani. Pour la faire court : si plus personne ne prête autant attention à la débauche d’énergie qu’il livre chaque semaine sur les terrains de football, elle n’en reste pas moins admirable.

Auteur d’un match extraordinaire au match aller face au Barça, décisif face à Nancy en Ligue 1, il est l’homme qui a qualifié le PSG face à Niort en Coupe de France, et peut être celui qui a sauvé le peu d’honneur qui restait aux siens sur la pelouse du Camp Nou. Et encore ce dimanche soir, même si le mea culpa n’avait pas à venir de lui, le n°9 du PSG a de nouveau mouillé de maillot, s’est montré mort de faim sur chaque ballon, et souvent défenseur inattendu et si précieux dans les contres (Kurzawa et Meunier ont encore pu le remercier d’être souvent en renfort pour récupérer les ballons perdus ou couvrir leurs zones).

Et puis, il ne choisit pas ses matches et ne fait pas de vagues. Comme toujours, dans les zones de turbulences ou d’éclat, l’homme est discret et pudique en dehors des terrains, explosif devant les buts.

D’ailleurs, on souvent tendance a considérer qu’un match durant lequel Cavani ne marque pas est un match raté du Matador. Alors qu’il suffit de remarquer tout l’apport du joueur dans la construction du jeu offensif d’Unai Emery, et sa combativité dans tous les moments de repli défenseur, pour se rendre à l’évidence : il est indispensable, indiscutable, et surtout incritiquable. En témoignent d’ailleurs ses statistiques, puisqu’il est a l’origine, à lui tout seul, de près de la moitié (48 %) des buts plantés par le Paris Saint-Germain en Ligue 1. De quoi faire taire ses détracteurs, encore nostalgique d’un géant Suédois. Et nous donner l’envie de lui filer le brassard, en juste récompense d’efforts trop peu soulignés.

Celui que l’on moquait encore souvent il y a quelques saisons pour ses maladresses face aux buts (n’oublions pas qu’il a longtemps rongé son frein sur l’aile pendant qu’Ibrahimovic s’éclatait en pointe), n’est désormais que l’artificier des éclats parisiens. Combien d’attaquants en Europe peuvent prétendre avoir une telle palette dans leur jeu ? Combien se donnent autant, match après match, pour leur équipe, leurs coéquipiers, et l’honneur de porter leur maillot ?

D’ailleurs, comme pour contredire ceux (ok, on en a tous un peu fait partie) qui ont longtemps dit qu’il n’était pas à la hauteur de la bête qu’il était à Naples, Cavani culmine cette saison à 38 buts… Egalisant ainsi son record personnel, atteint de l’autre côté de la frontière. Sauf qu’à Naples, il avait atteint les 38 buts après un total de 43 matches… Alors que dans la capitale française, la saison est loin d’être finie et il n’en a disputé que 38.

Et Cavani, dans tout ça, semble surtout insatiable. Saisons après saison, épreuves après réussites, critiques après éloges, l’Uruguayen monte son édifice avec les pierres qu’il a pu recevoir. Et n’en démord pas : il ne lâchera rien. Alors, que demande le peuple rouge et bleu ?

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