#BlogueurParisien : « Et maintenant ? »

Nous vous proposons depuis plusieurs semaines d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Daniel alias Juanpi nous propose un nouveau billet.

Voilà le verdict est tombé et à notre grand malheur le PSG s’est vu une quatrième fois d’affilée sortir au stade des quarts de finale de la C1. Un réveil digne d’un lendemain de cuite mémorable accompagne la journée des fans inconditionnels que nous sommes. Encore une fois nous allons devoir composer avec ce sentiment d’échec, de gâchis. Encore une fois nous allons devoir supporter les quolibets de supporters adverses jaloux qui avaient déjà préparés des montages et autres phrases téléphonées afin d’achever le peu de moral et de fierté qu’il nous reste alors que le coup de sifflet final n’avait pas encore retenti…

Gâchis, voilà le premier mot qui vient à l’esprit ce matin. Le PSG de QSI censé être le meilleur de l’histoire n’est toujours pas capable de passer le stade des quarts de finale d’une compétition que son aîné de Canal+, désigné par certains comme moins fort, avait pourtant réussi… Un sentiment de gâchis qui se matérialise lors de l’analyse de ces éliminations successives.  Passer en année 1 du projet  d’une élimination sur le fil et avec le mérite face au grand Barça à une piteuse élimination en année 4 du projet face à un Manchester City qui n’avait pourtant rien d’un épouvantail n’est pas acceptable. Les supporters n’ont jamais pu observer la progression à laquelle ils pouvaient légitimement s’attendre au vue des sommes investies et de l’expérience emmagasinée…

Le mal est fait et le temps de se poser « enfin » les bonnes questions est venu. Il convient comme l’ont justement souligné Nasser et Thiago Silva de réfléchir à l’après. Cependant, et contrairement aux dernières années, la question du « comment » réussir ne doit pas être notre unique leitmotiv; l’analyse du « pourquoi » de l’échec doit aussi et surtout être sérieusement considérée :

Le levier d’action premier utilisé pour changer concernera surement les joueurs. La fin d’un cycle contrairement à ce que prétend Nasser est arrivée. Les Van der Wiel, Maxwell, Sirigu, Cavani et possiblement Ibrahimovic voire Motta ont sans doute vécu leur dernière campagne de Ligue des Champions sous les couleurs du PSG. Avec eux va disparaître le socle du projet de base de QSI. Nombreuses sont ce matin les diatribes acerbes sur Ibrahimovic ou sur Motta. Mais convenons-en, ces joueurs si ils n’ont pas réussi à nous faire franchir le pallier des quarts, nous ont quand même offert une foison de titres nationaux, de records et par moments des soirées magiques. Il serait injuste pour ne pas dire ingrat de ne garder d’eux que le souvenir d’une génération incapable de passer les quarts. Malgré tout, leurs départs et la régénération du groupe semble être aujourd’hui une nécessité pour la progression européenne du PSG.

Concernant Laurent Blanc, il apparaît évident qu’il est l’un des principaux responsables de ces échecs pour ne pas dire le premier. L’argument d’un PSG habitué aux quarts de finales de C1 pour justifier le statut de favori face à un City qui y accédait pour la première fois a été largement repris. Cette expérience censée être la clé de la réussite d’une campagne de C1… Mais au-delà de l’équipe, quelle était la réelle expérience intrinsèque de Blanc face à Pellegrini ? Le Chilien, au passage ancien entraîneur du Real, a déjà mené par le passé Villareal en demi-finale de C1. Blanc, lui, ne l’a jamais fait avec des moyens  et un effectif autrement plus conséquent… De ce point de vue là, l’expérience n’était finalement pas du côté que l’on se complaisait à croire…

Les quelques personnes m’ayant fait l’honneur de me lire savent que j’ai toujours reproché à Blanc l’absence de variantes dans sa tactique. Hier pour le coup, Blanc a changé. Mais est-ce raisonnable d’avoir tenté un pari si risqué pour la première fois dans un match décisif ? N’aurait-il pas fallu tester cette tactique en Ligue 1 pendant des matchs sans enjeux ? Ou tout simplement n’aurait-il pas fallu pendant les entraînements ou durant des matchs aux scores déjà acquis mettre en pratique ces variantes tactiques ? Les réponses sont clairement « Oui ». Blanc a joué, a tenté et malheureusement à l’image de son pari en quart de finale de l’euro face à l’Espagne a clairement échoué. Cependant pour être objectif sur son cas il est nécessaire de rappeler que son effectif n’était pas au complet. Mais cela était déjà le cas l’année dernière et rien ne nous dit que ça ne sera  pas encore le cas l’année prochaine. Blanc n’a jamais cherché à modifier son jeu qui est clairement dépendant de Verratti. Nombreux ont été les matchs comme à Lyon, à Sainté ou à Marseille laissant apparaître de grosses anomalies en absence de l’Italien… Un grand club ne peut pas, ne doit pas être l’otage de la blessure d’un joueur unique sous peine de voir toute sa philosophie de jeu tomber à néant…

Malgré tout, sa récente prolongation laisse (malheureusement ?) présager d’une possible présence de Blanc sur le banc du PSG l’année prochaine. Dès lors, Il conviendrait de réfléchir sérieusement  à la composition du staff de Blanc qui, depuis le départ de Carlo Ancellotti a perdu en nombre, en qualité et en variété. Jean-Louis Gasset fait du bon boulot mais est trop seul dans ce rôle d’adjoint, Papus étant lui novice et d’autre part plus utilisé comme lien entre les joueurs et l’entraîneur que comme tacticien. Il serait  ainsi peut être judicieux de la part de Blanc de demander à enrichir son staff avec un nouvel entraîneur adjoint (un peu comme Carlo avec Paul Clement, Angelo Castelazzi et Claude Makelele) qui en plus d’apporter une vision  différente du duo Gasset/Blanc, pourrait pourquoi pas être un ancien de la maison.

Par ailleurs, la place laissée vacante par Leonardo n’a jamais vraiment été remplacée. Olivier Letang est bien là et fait ce qu’on lui demande mais son relatif silence dans les médias et surtout son titre de « Directeur sportif adjoint » sonnent comme des preuves de la  limite de son poids et de son influence. A l’heure de la titularisation surprise d’Aurier ou du malaise Marquinhos, Blanc a dû constamment s’expliquer sur ses choix et de manière très maladroite empirant la situation face aux journalistes. Un Directeur sportif maîtrisant sa communication aurait pu soulager Blanc, lui interdire ou non le retour d’Aurier et surtout prendre le relais face à la presse laissant l’entraîneur à des considérations purement tactiques. Un Directeur sportif ayant un poids face à Nasser et dont les paroles seraient écoutées tant sur le plan de la vie de groupe ou sur les orientations du futur mercato  car qu’on le veuille ou non le Qatari est certes un bon communiquant mais ses connaissances footballistiques ne feront jamais de lui un Directeur sportif. Cela aurait pu empêcher notamment l’achat d’un David Luiz en période de restrictions liées au Fair-Play Financier à un poste ou Marquinhos était déjà là par exemple…

Le candidat idéal aurait ainsi un profil ayant pour lui le respect du groupe, de Blanc et des médias tout en ayant un carnet d’adresse bien rempli et une vision globale du football lui permettant de comprendre par exemple qu’un Cavani en position d’ailier dans un 433 de possession ne fonctionnera jamais… Pas facile de trouver un profil répondant à tous ses critères autre que Leonardo mais certains anciens du clubs peuvent s’en approcher. Je pense notamment à Rai, David Beckham ou encore David Ginola…

Quoi qu’il en soit cet été sera riche en changement et bouleversement du côté du Camp des Loges. Pour ma part la saison est terminé et aucunes festivités ni célébrations avec Hexagoal ou éventuellement les coupes nationales ne me fera oublier ma déception.

Cher membres du PSG sachez le votre « rêvons plus grand » ou « dream bigger » que vous nous servez à toutes les sauces depuis cinq ans nous donne ce matin plus la nausée qu’autre chose…

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