Thomas Tuchel débutera avec le PSG en terrain miné

Reparlera-t-on cette année de la crise de novembre ? Le PSG de Thomas Tuchel va-t-il réussir à éviter les premières parties de saison « loupées » du club Rouge et Bleu après des compétitions internationales (Copa America, Euro, Coupe du Monde) ? Les années paires sous l’ère QSI – suivant les compétitions internationales donc – sont pour le Paris-Saint-Germain un véritable défi, des années difficiles sur le plan sportif et l’histoire récente le montre avec des phases aller en championnat de 38 à 39 points seulement.

En effet, après l’Euro 2012, le PSG sous l’égide de Carlo Ancelotti n’est arrivé à la première place du Championnat de France qu’après 9 journées, avec notamment trois matchs nuls lors des trois premières journées de Ligue 1 face à Lorient, Ajaccio et Bordeaux. Après 19 journées, Paris était premier du championnat avec 38 points comme l’OL et l’OM. De même qu’après la Coupe du Monde 2014 au Brésil, le PSG de Laurent Blanc était troisième de Ligue 1 à la mi- saison avec 38 points également et huit matchs nuls face à des équipes de seconde zone tel que Reims, Evian, Toulouse ou encore Montpellier, sans jamais atteindre la première place ; position que le PSG n’atteignit que lors de la 30ème journée aux dépens de l’Olympique Lyonnais. Ce problème se posa également sous Unai Emery, qui, lors de sa première saison au PSG en 2016-2017, après l’Euro en France, avait dû composer avec un effectif à moitié complet pour le début de saison. Le PSG avait notamment perdu à quatre reprises lors de la phase aller du championnat face à l’AS Monaco, Toulouse, Montpellier et Guingamp et était en troisième position de la Ligue 1 avec 39 points derrière l’OGC Nice et l’AS Monaco.

Les phases « aller » du PSG

Le contraste avec les années impaires est flagrant. En effet, 2013-2014, le PSG était au terme de la phase aller premier et champion d’automne avec 44 points et avait 4 points d’avance sur Monaco, alors deuxième. En 2015-2016, après 19 journées, l’équipe alors entraînée par Laurent Blanc avait 51 points alors que Monaco, deuxième, ne comptabilisait que 32 points. Cette avance permis au PSG d’être sacré champion au bout de la 30ème journée (victoire 0-9 à Troyes) et de terminer la saison avec 31 points d’avance sur le deuxième. Enfin, lors de la saison 2017-2018 le PSG avait 50 points et était largement premier à la mi-saison avec 9 points d’avance sur son dauphin, l’AS Monaco.

L’explication ce contraste ? Après les tournois entre sélections, les joueurs sont fatigués physiquement, souvent absents psychologiquement. Les internationaux sélectionnés, en vacances au moment de la reprise du club, ont des préparations tronquées. Et puis ils peinent parfois à être motivés en Ligue 1. Sans parler des blessures plus courantes.

Gommer ce contraste, tel sera donc le défi de Thomas Tuchel. Autrement dit, assurer l’essentiel jusqu’à la trêve internationale sur le plan hexagonal et lors de la phase de groupes de la Champions League. L’arrivée du tacticien allemand s’inscrit dans le contexte post-Mondial (du 14 juin au 15 juillet 2018) où il va devoir travailler sans une grande partie de l’effectif parisien lors de la reprise de l’entrainement le 4 juillet au Camp des Loges. Au total treize à quatorze joueurs parisiens de l’effectif actuel s’envoleront pour la Russie (Neymar Jr, Thiago Silva, Marquinhos, Cavani, Lo Celso, Di Maria, Meunier, Areola, Kimpembe, Mbappé, Trapp, Draxler, Krychowiak, Guedes). Cela constitue un premier handicap pour le coach parisien et l’histoire montre que les saisons suivant une compétition internationale ne réussissent pas au club de la capitale.

Interviewé par SFR Sport, Leonardo Jardim , entraîneur de l’AS Monaco, a envoyé, jeudi, un message au nouvel entraîneur parisien : « Qu’il soit tranquille parce qu’avec l’équipe qu’il aura, il n’aura pas trop de problèmes dans le championnat de France, ni en Coupe de France, ni en Coupe de la Ligue. Il ne doit se préoccuper que de la Ligue des Champions. » Cela n’est pas forcément vrai… vous l’aurez compris. Et le technicien portugais ne le sait que trop bien.

Si le PSG se prend les pieds dans le tapis comme de coutume lors des secondes parties d’années paires, Thomas Tuchel sera, on peut s’en douter, critiqué assez rapidement par les « observateurs ». On s’interrogera sur sa capacité à entraîner un club comme le Paris-Saint-Germain, avec des objectifs élevés. On pointera sa méthode, sa « patte », sa « touche », comme avec Unai Emery. On dira que « la greffe ne prend pas » avec le vestiaire. On rappellera son maigre palmarès (une Coupe d’Allemagne). Bref, on mettra en doute trop rapidement ses qualités sans assez se souvenir d’un contexte connu avec Carlo Ancelotti en 2012, Laurent Blanc en 2014 ou son prédécesseur en 2016…

A moins qu’en 2018 Paris ne vacille pas. Et là, on pourra dire que Thomas Tuchel est… épatant.

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