DOSSIER – Quel joueur le PSG peut-il recruter pour renforcer son attaque ?

Plus le mercato estival approche, et plus la situation du PSG interroge. Déjà, parce que quelques joueurs semblent ouvrir la porte à un départ (Verratti, Marquinhos ou encore Matuidi), mais aussi parce que le club francilien va devoir s’activer pour réaliser de belles opérations de transferts, au risque de recevoir une pluie de critiques.

Il faut dire que pour la saison actuelle, la direction francilienne s’est raccrochée aux branches comme elle le pouvait, sans vraiment combler ses lacunes. Tant en défense où David Luiz n’a pas été remplacé, qu’en attaque, où aucune doublure de Cavani digne de ce nom n’a su être débauchée depuis qu’il a lui-même remplacé Ibrahimovic dans l’axe. Cet hiver, Patrick Kluivert annonçait pourtant dans les colonnes du JDD : « Je confirme que je cherche un buteur. On analyse la situation pour faire le meilleur choix. » En vain, même si l’arrivée de Draxler a redonné du souffle à ses coéquipiers sur les ailes et que le club a recruté les profils offensifs à tour de bras, de Ben Arfa à Lo Celso en passant par Guedes, sans évoquer le flop Jesé, déjà reparti en prêt.

Mais cette fois, le président Nasser Al-Khelaïfi a prévenu, le club va « travailler pour envoyer dès cet été des signaux forts qui montreront à quel point (les) ambitions sont grandes. »

Dans son entretien accordé à nos confrères du Parisien, le dirigeant a d’ailleurs expliqué qu’il comptait bien miser sur des joueurs de calibre pour la saison prochaine : « Nous avons une grande équipe, un stade magnifique avec une ambiance de plus en plus belle, nous avons l’ambition de nous doter dans les prochaines années du meilleur centre d’entraînement du monde. Un grand joueur sera toujours sensible à tout cela. »

Mais alors, qui pourrait vraiment venir étoffer l’attaque parisienne ? A l’heure actuelle, le trio offensif se compose tout naturellement de Julian Draxler, d’Angel Di Maria et d’Edinson Cavani. Les deux premiers étant déjà en concurrence avec Lucas, et dans une moindre mesure avec Guedes et Ben Arfa. Il s’agira donc surtout de trouver une doublure de renom à l’avant-centre Uruguayen. L’ancien buteur de Naples est d’ailleurs le joueur le plus utilisé par Unai Emery cette saison, avec pas moins de 42 matches déjà disputés (39 officiels) sous le maillot rouge et bleu. Autant dire que si le PSG peut bien se féliciter d’une chose cette saison, c’est que son Matador se soit toujours rendu disponible pour disputer toutes les compétitions dans lesquelles il était engagé.

Pour récapituler, le PSG aura besoin de dénicher un attaquant qui se contentera de disputer quelques matches dans l’ombre de l’Uruguayen, et de cirer le banc de touche la plupart du temps. Mais aussi de s’aligner sur les standards imposés par le PSG et qui sera à la hauteur des performances de Cavani. Bref, la tâche s’annonce difficile.

«Si Cavani se blesse, il faudra un joueur capable de jouer au PSG. Le critère, c’est de recruter un bon élément pour un grand club comme Paris »,avait même déjà réaffirmé Emery dans un entretien alors accordé à L’Equipe. En vain.

Difficile, dans ces conditions, de convaincre un top joueur européen ? C’est un peu la question que toutes les grandes écuries européennes se posent, mais certaines ont plus d’un tour dans leur sac pour contourner le problème. C’est le cas du Real Madrid, qui avait judicieusement fait revenir Morata de la Juve l’été dernier (alors qu’il était titulaire chez les Bianconeri), pour venir concurrencer un Karim Benzema indélogeable.

Au PSG, la recherche du joueur idéal semble un peu plus laborieuse, comme en témoigne l’effet domino de l’été dernier : tour à tour, la direction francilienne aurait sondé quelques « top joueurs » et se serait confrontée à des portes fermées. D’abord auprès des plus convoités de la planète foot, de Cristiano Ronaldo à Neymar en passant par Eden Hazard, Robert Lewandowski ou Antoine Griezmann.

L’agent du Français avait d’ailleurs affirmé :«Il y a eu des rencontres avec le PSG. Le projet était très attrayant», avant que l’international tricolore annonce lui-même la couleur :«Le PSG ? Il y a plein de clubs que j’aime bien, mais où je ne me vois pas jouer.» Et cette saison, le Colchonero a été encore plus tranchant dans sa décision. « J’aimerai bien jouer avec Cavani, mais pas au PSG », a-t-il déclaré auprès de L’Equipe, avant de confirmer à France Football :« Si je viens jouer en Ligue 1, ce sera à Lyon ou à Marseille. »

« Le PSG, ce n’est pas dans mes projets », avait de son côté décliné Hazard, tandis que Lewandowski renouvelait son contrat en Bavière et déclarait : « C’est flatteur que les dirigeants du PSG pensent à moi, mais je suis concentré sur mon travail, ici, au Bayern Munich. »

Entre temps, ce sont d’autres attaquants qui ont prolongé ou ont signé ailleurs que dans la capitale française : Icardi a poursuivi son ascension à l’Inter, Higuain a été séduit par le projet de la Juventus, Gabriel Jesus a rejoint Manchester City, Immobile est parti se relancer à la Lazio et Aubameyang est bien resté à Dortmund.

Alors aujourd’hui, le PSG dispose de plusieurs options différentes 

  • Soit il puise dans ses ressources internes, et il compte faire confiance aux joueurs dont il dispose, comme Hatem Ben Arfa ou Gonçalo Guedes. L’attaquant portugais, décrit comme un futur crack au Portugal, pourrait d’ailleurs évoluer dans l’ombre de l’Uruguayen et commencer à grappiller du temps de jeu et de l’expérience la saison prochaine.
  • Soit il déniche un talent déjà convoité mais pas encore débauché par la concurrence continentale, et il mise sur le futur grand joueur qui incarnera le projet du PSG pour l’après-Cavani (sous réserve qu’il excelle déjà en tant que doublure). Il y a quelques jours, nous évoquions d’ailleurs la piste menant à Kylian Mbappé… Mais la nouvelle pépite du foot français aurait-elle la patience d’apprendre dans l’ombre de Cavani alors que les plus grands clubs européens le convoitent déjà ? Nous nous posions la question ici. Le club de la capitale suivrait également de près d’autres jeunes pousses, comme Luan Vieira (Gremio) ou Andrea Belotti, la jeune pépite du Torino qui surclasse tous les autres attaquants en Serie A.
  • Soit il recrute un attaquant déjà reconnu pour ses qualités, mais qui n’aurait pas la prétention d’évoluer dans un top club concurrent, et ne coûterait pas plus de 60 millions d’euros (c’est déjà pas mal). Des profils comme Daniel Sturridge, qui peine à retrouver ses sensations du côté de Liverpool, Lucas Alario de River Plate, Romelu Lukaku, qui tend des perches pour quitter Everton ou Alexandre Lacazette. Pour ce dernier, la question se pose, même aux yeux de Jean-Michel Aulas qui déclarait la saison dernière : « Si Paris, pour gagner la Ligue des champions, doit avoir Alexandre et qu’il a les moyens de l’acheter, je ne dis pas non », avant de prévenir le club de la capitale : « Si le PSG continue de lui faire des propositions pour qu’il soit le remplaçant de Cavani, cela ne va pas lui plaire. »
  • Soit il parie sur un joueur en fin de carrière, qui ne sera pas gourmand en temps de jeu, mais aura déjà l’expérience et le standing nécessaire pour prétendre à évoluer au PSG (sous réserve qu’il n’ait pas l’égo d’un Ibrahimovic). Un joueur comme Robin Van Persie, par exemple, qui entamera la dernière année de son contrat du côté de Fenerbahçe, ou du calibre de Mario Gomez, à qui il reste deux ans de contrat à Wolfsburg, à défaut d’avoir pu attirer Carlos Tevez avant qu’il ne s’envole pour la Chine.
  • Soit il mise sur un joueur polyvalent, capable d’évoluer dans l’attaque aux côtés de Cavani, et à sa place en cas de pépin.

Pour cette dernière option, le profil idéal semble se trouver de l’autre côté de la Manche, en la personne d’Alexis Sanchez. Homme à tout faire dans l’attaque des Gunners, le Chilien serait l’une des cibles prioritaires des dirigeants parisiens à l’approche du mercato estival. D’autant plus qu’un chèque de plus de 70 millions est d’ores et déjà évoqué, et qu’Arsenal ne serait pas disposé à céder l’un des meilleurs joueurs de Premier League à un concurrent anglais comme City ou Chelsea. À un an de la fin de son contrat, Arsenal sera même contraint de le vendre pour ne pas faire une croix sur les 38 millions d’euros investis sur la star de la sélection chilienne en 2014 et le laisser filer gratuitement la saison prochaine. Enfin, si la Juve, l’Inter ou le Bayern se seraient également montrés intéressés, le PSG aurait l’avantage de pouvoir s’aligner sur les 12 millions d’euros de salaires annuels exigés par le joueur.

Dans la lignée des attaquants féroces, Diego Costa ferait aussi figure de cible sérieuse. D’ailleurs, l’Hispano-brésilien a lui-même tendu une perche au club francilien, au micro de TF1 :« Le PSG tout le monde sait que c’est une équipe respectée en Europe. (…) La Ligue 1 se développe bien, je suis content à Chelsea et dans le foot tout peut se passer. Alors, la France, je n’y suis jamais allé, je n’ai jamais joué donc pourquoi pas. »

Enfin, le dossier Carlos Bacca pourrait faire son grand retour sur le bureau des dirigeants parisiens. L’été dernier, il était resté à Milan pour une raison simple, qu’Unai Emery avait lui-même expliqué :« Bacca ? Il est extracommunautaire… ». Toutefois, avec la fin de contrat imminente de Maxwell, une place devrait se libérer dans l’effectif parisien… Et s’il était temps de recruter le Milanais ? Buteur d’expérience (20 buts minimum sur ses six dernières saisons) il retrouverait notamment Unai Emery à Paris, qu’il a côtoyé à Séville…

Bref, autant dire que la liste est à la fois longue et complexe pour le PSG, qui devra recruter malin, miser sur un joueur d’avenir ou au CV déjà bien garni, le tout sans qu’il ne soit trop exigeant.

Mission impossible, vous avez dit ? Réponse cet été !

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