Edinson Cavani, le joueur clivant

Edinson Cavani, depuis son arrivée au PSG, ne cesse de diviser. L’Uruguayen oscille entre adoration et rejet. Si ses buts parlent pour lui, son taux de déchet également. Sans s’attarder sur ses précédentes saisons, concentrons nous sur sa prestation face au FC Metz.

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Attendu comme le buteur du PSG cette saison, El Matador a éveillé, ou plutôt réveillé, de vieilles craintes. Celle d’un buteur qui n’est pas si buteur que ça. Si le PSG n’a gagné « que » 3-0, c’est bien à cause de lui, il faut l’admettre. Brouillon, inefficace, malchanceux, autant d’adjectifs qui correspondent tous à la fois à sa prestation d’hier. Les occasions les plus simples ont été ratées. A la peine dans le dernier geste,  Cavani n’a pas su concrétiser le grand nombres d’occasions qui lui ont été offertes. Dans un match qui semblait idéal pour lui, face à un promu, le buteur aurait dû l’être, buteur. Mais il a été un poids pour son équipe. Les joueurs, cherchant à tout prix à lui faire inscrire ce but qui l’aurait délivré, ont du coup annihilé de bonnes occasions individuelles, privilégiant un certain altruisme amical. Des loupés qui font planer sur lui l’ombre de ses mauvaises prestations des saisons précédentes où le joueur, positionné dans l’axe, ne satisfaisait pas la confiance qui lui était due. Confiance qu’il réclamait pourtant. Déjà à Naples l’attaquant marquait beaucoup, mais ratait aussi énormément. Peu après le match, les gens peu avertis évoquait l’ombre d’un Zlatan qui n’est plus là, qui est loin et qui n’a aucun rapport avec Cavani. Ce n’est pas le même style, pas le même joueur. Mais face au peu de réussite de l’Uruguayen, les comparaisons, même les plus étranges, apparaissent logiques. Et ce genre de prestation risque de convaincre les dirigeants de dénicher un buteur supplémentaire, un attaquant à lui mettre dans les pattes, dans les pattes d’un joueur qui pourtant fonctionne à la confiance.

Cavani

Malgré tout, il ne faut pas oublier que Cavani revenait de blessure. Les automatismes il les a, mais ce n’est plus le même PSG, plus le même style. Et certaines actions permettaient de croire en un avenir radieux. Des dédoublements et des passes bien senties avec Di Maria, une envie de bien faire restée intacte. Le joueur a tenté de conjurer le sort à tout prix. Il a souhaité marquer, comme pour s’excuser de sa prestation. Edinson Cavani reste un grand attaquant, capable en une frappe d’inverser la tendance. Une grinta qui lui est propre, une activité incessante. Le joueur marquera c’est sûr. Mais trop de gens ont tendance à copier sur lui les statistiques parisiennes de Zlatan Ibrahimovic. C’est un attaquant qui porte en lui un bagage de centaines de buts. Les buts, les chiffres, les Sud-Americains aiment ça. Ils aiment jeter un œil sur le passé et voir leur efficacité. Edinson Cavani n’est pas joueur à accepter le déchet. Il l’accepte par contre bien plus s’il le conclut par un but. C’est un joueur qui donnera toute son énergie pour marquer, et pour que son équipe ne prenne pas de buts. Les sifflets d’un Parc si versatile, au public pas toujours connaisseur, il faut l´admettre, ne l’ont pas atteint. Cavani marquera, et marquera beaucoup.

Pour conclure, tout porte à croire qu’il suffira d’un but pour délivrer le canonnier qu’il est, à l’image d’un Cristian (toute proportion gardée) qui, en 1999, a eu toutes les peines du monde pour inscrire son premier but. Avant d’en inscrire toute une rimbambelle. En tout cas, c’est ce que l’on attend de lui.

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