La semaine dernière encore, c’est Ronaldinho lui-même qui se confiait à Canal Supporters sur son ancien coéquipier : « S’il y a un joueur qui m’impressionne et que j’admire dans cette équipe, c’est Thiago Motta. C’est la classe… »
Car Motta ne tacle pas beaucoup, intercepte peut-être moins de ballons, mais il réfléchit, élabore et temporise le jeu de l’équipe francilienne. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est cette saison le troisième joueur le plus utilisé par Unai Emery en Ligue 1, avec un total de 20 matches déjà disputés (derrière Lucas Moura avec 22 matches et Matuidi avec 21 apparitions).
Il est aussi le Parisien qui touche le plus de ballons en championnat depuis le début de la saison (2048 au total), bien loin devant ses coéquipiers (Verratti 1664, Silva 1543, Marquinhos 1589, Moura 1291…), preuve de son implication de tous les instants dans la construction du jeu demandé par Emery. Et puis Motta est celui qui joue ce rôle de dernier rempart parisien devant la défense, puisqu’il a déjà réalisé 30 dégagements défensifs depuis le début de la saison de Ligue 1, bien plus que ses coéquipiers au milieu, occupés à d’autres tâches (Matuidi en a réalisé 16, Rabiot 15 et Verratti 7).
Source Stats : PSG.fr
Sans aucun doute, Motta est revenu dans la course. Une course d’endurance, où l’intelligence de jeu et la malice ont raison sur la statistique. Après s’être déjà fait renouvelé l’été dernier, est-ce un calcul, de la part du joueur, de se rendre à nouveau indispensable à six mois de la fin de son contrat ? Son agent, Alessandro Canovi, balaye l’argument de la main, dans un entretien accordé à Canal Supporters.
« Thiago c’est un joueur spécial, il est à six mois de la fin de son contrat et il donne tout de lui-même avec tout son cœur, sans calculer. Ça dit tout du joueur et de la personne qu’il est. Normalement, à la fin de leurs contrats, les joueurs sont accusés de lever le pied, de traîner, et Thiago, c’est tout le contraire. Il pense toujours au PSG, avant de penser à lui-même. Il se donne entièrement, et quand il dit ‘le PSG c’est ma maison’, c’est bien plus que ça », nous a expliqué l’agent italien, conquis par les récentes performances de son poulain.
« On perdrait un très grand milieu de terrain »
À quelques mois de la fin de l’aventure, et après 5 années passées dans la capitale française, le trentenaire est-il donc prêt à vraiment abandonner le maillot rouge et bleu ? Rien n’est moins sûr, d’autant que le PSG a conscience qu’il perdrait un joueur de qualité, un mentor pour la génération dorée comme Rabiot ou Callegari, et un homme de vestiaire, prêt à se reconvertir en potentiel entraîneur pour continuer l’aventure parisienne.
Alors, si Thiago Motta n’a jamais caché son désir de devenir coach à l’avenir, pas sûr toutefois qu’il ne négocie pas une nouvelle année de contrat en tant que joueur, pour une ultime pige ambitieuse. Alessandro Canovi, de son côté, ne semble en tout cas pas se résoudre à l’idée de le voir raccrocher les crampons.
« Vous savez, il n’y a pas que moi qui l’apprécie. Tout le championnat apprécie Motta. Honnêtement, on perdrait un très grand milieu de terrain. Moi je parle encore de lui comme d’un très grand joueur. Pour moi il peut encore jouer… Après, ce sera à lui de me confirmer ou non s’il souhaite le faire. Et puis vous savez, tout le monde regarde Thiago Motta, il n’y a pas que le PSG qui voit son niveau et comment il joue. Il y a beaucoup personnes qui le regardent », nous a-t-il expliqué, envoyant un message aux dirigeants du club francilien.
Alors, rester pour jouer, intégrer le staff, partir pour jouer ou entraîneur ailleurs ? Si son agent ne souhaite pas encore tout dire, il assure que la décision de continuer ou non à écrire l’histoire du club se prendra en étroite discussion avec son président : « Selon moi, son avenir, c’est à lui de décider ce qu’il en fera, mais moi mon travail c’est de lui donner des possibilités pour le futur, et d’être a ses côtés pour l’aider dans ses choix. Il m’a dit qu’il déciderait avec le président Nasser, vraiment en harmonie avec lui. Donc quand le moment sera venu, c’est avec Nasser qu’ils prendront la décision. »