Focus #11 : Pierre Ducrocq, Rouge et Bleu devant l’Eternel

Pierre Ducrocq est né le 18 décembre 1976 à Pontoise dans le Val-d’Oise. C’est âgé de quinze ans qu’il se lance dans le foot en rejoignant l’équipe de jeunes du PSG aux côtés de joueurs tels que Nicolas Anelka, Didier Domi et Sylvain Distin. Quatre ans plus tard, il découvre le monde professionnel en participant à son premier match officiel, quelques mois après avoir participé à la Coupe d’Europe des moins de 16 ans avec l’Equipe de France. Ce fut le 24 janvier 1995, au Parc des Princes, face à l’Olympique Lyonnais pour le compte des huitièmes de finale de Coupe de la Ligue (victoire 2-1), lui permettant ainsi de s’octroyer son premier trophée en participant à deux rencontres lors de cette compétition. Cette même saison, il participe également à deux matches de Division 1 dont le premier le 14 avril 1995 face à Montpellier (victoire 3-0). Il ne participe toutefois à aucun match de Coupe de France, remportée par le PSG cette année-là. Sa seconde saison est du même acabit puisque, sous les ordres de Luis Fernandez, le polyvalent milieu de terrain défensif ne joue que trois matches (un match de D1 et deux matches de Coupe). Trop peu pour ce parisien de cœur qui veut s’imposer au PSG. Le joueur se fait donc prêter au Stade Lavallois, alors en Division 2.  En Mayenne, il peut enfin s’exprimer, dispute 39 matches et en profite pour inscrire son premier but professionnel.

Fort de cette expérience réussie, Pierre Ducrocq rentre à la maison la saison suivante et petit à petit devient un visage connu et récurrent sur la pelouse du Parc des Princes. En l’espace de quatre ans, il participe à 135 matches dont 11 en Ligue des Champions. Sous les ordres du duo Ricardo-Bats, Ducrocq réalise de très bonnes performances. Et malgré les changements récurrents d’entraîneur (Giresse, Jorge, Bergeroo), tous lui font confiance. Il participe d’ailleurs à un Classico très tendu où, après s’être fait attrapé la cheville par un Dugarry à terre, Pierre Ducrocq se retrouve tête à tête avec Ravanelli. Les Marseillais ont voulu faire craquer le jeune parisien, en vain. Pierre Ducrocq convainc mais, une nouvelle fois, va devoir faire face à l’intransigeance pas toujours fondée d’un certain entraîneur. Luis Fernandez revient en décembre 2000 et le temps de jeu du milieu se réduit à peau de chagrin. De juillet à octobre 2001, il ne dispute que 56 minutes de jeu et se fait donc prêter, avec option d’achat, le 15 octobre au club anglais de Derby County. Avec seulement 5 points, le club des Midlands de l’Est pointe à une triste 18ème place et l’arrivée de Ducrocq ne changera malheureusement pas grand chose puisque, malgré les 19 apparitions du Français, Derby County finira 19ème avec 30 points et descendra en seconde division. Le club anglais fait donc l’impasse sur l’option d’achat de Ducrocq, son prêt s’achève et la présence au PSG de Luis Fernandez incite Pierre Ducrocq à quitter son club de cœur. C’est donc après 149 matches et trois buts sous le maillot parisien qu’il quitte Paris pour rejoindre Le Havre, alors encore en Ligue 1.

Ducrocq pose donc ses valises en Normandie, pour y découvrir l’un des tous meilleurs clubs formateurs de France, le HAC, aux côtés de son grand ami Grégory Paisley. Dès sa première saison, Ducrocq imprime sa patte et s’impose chez les Ciel et Marine, mais n’empêche pas la relégation du club en Ligue 2 en fin de saison. Toutefois, rien entache la passion du foot qui réside en Pierre Ducrocq qui, durant 4 ans, restera au Havre pour tenter d’aider le club à remonter. En vain. Il y laissera d’ailleurs une excellente image à en juger par ce que nous a confié un membre des HAC Fans : « Sportivement, un très bon joueur. Ce genre de joueur qui se fait rare. Pas bling bling, il ne court pas après l’argent mais vit le football à travers sa passion. Son style de poste ne se fait plus. C’est un stoppeur, un adversaire coriace. Les Parisiens l’ont remarqué lors du Classico et l’épisode avec Ravanelli. C’est un bon capitaine, un leader. Il joue les coups à fond malgré une certaine lenteur. Un joueur respecté et adoré. Qu’importe son âge, il ne lâchait rien. Ses capes sont indiscutables. »

Et c’est donc après cinq ans que le joueur traverse la France sur la largeur en rejoignant le RC Strasbourg. Il revient donc en Ligue 1, où il retrouve Gregory Paisley, malgré des approches du Maccabi-Tel-Aviv et de Bursaspor. Pourtant, Pierre Ducrocq joue peu (16 matches) et ne peut empêcher la relégation du mythique club alsacien. Il ne quittera pas pour autant le navire puisqu’il assistera les hommes de Jean-Marc Furlan encore une année. La montée était toute proche mais une défaite lors de l’ultime journée contre Montpellier empêchera le club alsacien de remonter immédiatement dans l’élite. C’est sur cette déconvenue que Pierre Ducrocq décide de s’envoler pour sa dernière aventure, à l’étranger, loin de son Val-d’Oise natal.

Malgré la grave crise financière qui heurte de plein fouet la Grèce, Pierre Ducrocq rejoint les terres où la démocratie à vu le jour. Quand certains Marseillais vont à Mykonos, le milieu voire défenseur rejoint le club de l’AO Kavala. Jeune promu, fraîchement sorti de seconde division grecque (la Beta Ethniki), le club basé en Macédoine-Occidentale-et-Thrace compte bien faire valoir ses droits et espère donc profiter de l’expérience de Pierre Ducrocq. Chose réussie puisque dès sa première saison parmi l’élite, le club termine 6ème, soit le meilleur promu de la saison mais loin derrière le Panathinaikos de Djibril Cissé, alors meilleur buteur de la compétition. Performance réitérée la saison suivante puisque l’AO Kavala termine septième du championnat, jusqu’au scandale. La fin de saison en Grèce est marquée par un vaste scandale de matches truqués dont fait partie l’AO Kavala, immédiatement relégué en quatrième division (Delta Ethniki), contraignant Pierre Ducrocq à quitter la Grèce à l’aube de sa troisième saison, et donc de mettre un terme définitif à sa longue carrière professionnelle, souffrant de surcroît d’une hernie discale.

Pour se rendre compte de son parcours à Paris, voici un témoignage des titisduPSG qui ont vu grandir le joueur : « Si l’on devait élire le XI de l’histoire de la formation du PSG, Pierre pourrait y porter à coup sûr le n°6… Certes, des joueurs comme Fernandez, Chantôme voire Rabiot pourrait le concurrencer, mes ses 145 matches sous la tunique rouge et bleu parlent en sa faveur ! Infatigable ratisseur de ballons, il fallait avoir une technique hors du commun pour franchir le mur qu’il était… Il s’est imposé dans tous les clubs où il a œuvré et y a laissé une image plus que positive. Avec Pierre, tu sais que tu pouvais aller à la guerre sereinement, le parfait soldat qui au fil des ans a gagné en charisme au point de devenir capitaine au Havre… Pierre est également un véritable amoureux du PSG, normal il y fut formé ! Un vrai Titi notre Pierrot ! D’ailleurs, lors de toutes ses animations sur France Bleu 107.1, il n’a jamais manqué de nous donner la parole pour mettre en avant les jeunes du club ! Il n’a pas manqué un seul Jubilé des Titis ! Un mec qui a su rester authentique, proche des supporters et objectif dans toutes ses interventions médiatiques. Titi Forever ! »

Merci à Quentin V., grand connaisseur du HAC, et au site Les Titis du PSG pour les opinions livrées.

Les précédents « focus » sur les anciens parisiens
Focus #6 : Patrick Mboma, le Lion devenu Roi au Pays du Soleil Levant (avec sa participation)
Focus #7 : Michel Bibard, le Canari du Parc des Princes (avec sa participation)
Focus #8 : Georges Weah, un Ballon d’Or au Parc des Princes
Focus #9 : Julio César Dely Valdés, buteur aux dents en or
Focus #10 : Jérôme Alonzo, une histoire de famille

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