Analyse CS – Comment expliquer la stérilité du jeu parisien ?

Tous les dimanches, Canal Supporters par son journaliste Valentin Devillaire, revient sur un fait tactique autour du PSG. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la stérilité du jeu parisien cette saison. Depuis l’arrivée de Mauricio Pochettino en janvier 2021, le Paris Saint-Germain n’a jamais réellement adopté de style de jeu propre. Malgré la qualité des joueurs de l’effectif, l’équipe se retrouve souvent en difficulté, même contre des équipes abordables. Comment peut-on expliquer ce manque de créativité sur le terrain ? Analyse.

Une question d’animation

L’important n’est pas forcément l’organisation de l’équipe. Ce qui importe c’est l’animation. C’est à l’entraîneur de mettre l’accent dessus, de faire en sorte que l’animation soit réfléchie et cohérente pour tout le monde. Dans les années 1990, l’équipe nantaise de Coco Suaudeau n’était pas supérieure aux autres techniquement. Il fallait donc surprendre et donc jouer sur la vitesse. Il faut apprendre aux parisiens à jouer ensemble et tout en vitesse. Aujourd’hui, les Parisiens sont tombés dans le même piège que le Real des « Galactiques ». Zidane, Figo, Beckham et Ronaldo étaient tellement forts techniquement qu’ils jouaient trop dans les pieds. Et quand c’est le cas, tu ne surprends plus personne. Une équipe malade, c’est une équipe statique. Même si une équipe a de grosses individualités, il faut respecter le minimum vital : le mouvement. Le PSG d’aujourd’hui possède des joueurs d’exception mais on ne voit aucune vitesse. Au final, c’est une question de volonté et non pas de moyen.

Le rôle de l’entraîneur est d’additionner les talents en mettant l’individualisme au profit du collectif. Le spectateur doit assister à un orchestre. Le joueur du PSG doit être comparable à un violoniste qui sait intervenir lors d’un moment précis de la partition. Nous sommes en février 2022 et chaque joueur semble jouer dans son coin, non pas par égoïsme mais par manque d’automatisme. Une situation qui ne plaît pas aux supporters parisiens à neuf jours du match contre le Real Madrid. Vous l’avez bien compris, dans cet article nous ne parlons pas de système de jeu mais bien de comportement et d’animation. Et pour exploiter le talent de ce collectif, il est nécessaire que les joueurs de champ puissent faciliter la tâche du porteur du ballon.

Le jeu sans ballon

Lorsque la possession de balle est parisienne, le porteur du ballon a très peu de solution face à lui. Ce n’est pas forcément la faute de celui qui a le cuir entre les pieds mais plutôt du comportement des autres joueurs. Le football ne se joue pas toujours avec le ballon. Il faut des joueurs dans les intervalles capables de proposer des solutions de passe. C’est le mouvement des joueurs qui permet de déclencher une passe, pas l’inverse. Dans ce PSG, on ne voit aucun mouvement entre les lignes, pas de propositions. Et donc il y a des difficultés à jouer verticalement et vers l’avant. Résultat, tout le monde est dans le camp adverse et personne ne bouge. Le bloc en face a le temps de se former et d’analyser ce que va entreprendre le PSG. Le club de la capitale s’entête à garder le jeu et à jouer sur la patience mais ça ne lui réussit pas. Des joueurs comme Neymar et Messi peuvent débloquer des situations à partir du coeur du jeu. Mais la coordination est inexistante avec leurs coéquipiers.

On ne surprend pas l’adversaire puisqu’il n’y a pas de jeu en une touche de balle. On ne demande pas aux joueurs de déplacer des montagnes. Ils peuvent faire la différence en jouant simple. Comme disait Coco Suaudeau « la simplicité c’est le génie ». Si tu ne surprend pas, tu ne peux pas prendre le dessus sur l’adversaire. Les joueurs qui n’ont pas le ballon doivent faire en sorte, par le mouvement, de mettre dans les meilleures conditions celui qui va le recevoir. La création d’espace va permettre à ce dernier de jouer en une touche et d’accélérer le jeu. Mais le dire de cette manière parait facile et pour que l’équipe puisse l’appliquer sur le terrain, elle a besoin d’acquérir une intelligence collective. À l’heure actuelle, on est très loin du compte…

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page