D’Ibrahimovic à Neymar, de Di Maria à Alves : comment le PSG a exposé ses stars

Rappelez-vous en 2011, le Paris Saint-Germain frappait un grand coup dans le monde du football en officialisant le rachat clinquant de l’équipe francilienne par des richissimes investisseurs qataris. Depuis, le club de la capitale est sorti de sa léthargie des années 2000 et revient sur le devant de la scène. Par l’intermédiaire de QSI, fond souverain de l’émir du Qatar, le PSG avait l’ambition de devenir un grand club d’Europe. Une nouvelle ère s’annonçait et pour cela les dirigeants n’ont pas hésité à mettre la main au portefeuille pour faire venir des stars dans l’équipe.

Avec 941,15 millions d’euros dépensés en treize mercatos (en comptant celui de 2017/2018 qui n’est pas terminé), le club de la porte de Saint-Cloud s’est créé une image à l’internationale en faisant venir notamment Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Edinson Cavani, Angel Di Maria ou plus récemment Daniel Alves et Neymar. Si certains transferts passent inaperçus, d’autres sont soigneusement mis en scène.

Pastore, le précurseur

Le premier gros coup de ce nouveau PSG étaient les 42 millions d’euros versés pour s’attacher les services de Javier Pastore en provenance de Palerme. l’Argentin a été le premier joueur dont le club de la capitale s’est servi pour montrer son retour au premier plan. C’était le 6 août 2011 au Parc des Princes.

Javier Pastore lors de sa présentation officielle en 2011.

Les Rouge et Bleu débutaient leur première saison sous pavillon qatari, et les dirigeants étaient bien décidés à marquer le coup, ce soir-là, malgré la défaite contre Lorient (0-1). La star de ce mercato était officiellement présentée sous ses nouvelles couleurs devant près de 40 000 personnes. Et ce n’était que le début d’une longue série…

Zlatan à la Tour Eiffel, à la hauteur de l’égo du joueur

Tout le monde y conviendra, le PSG est passé dans une autre dimension avec l’arrivée de Zlatan Ibrahimovic en 2012. 21 millions d’euros déboursés à l’AC Milan et un transfert retentissant dans le monde entier. À cette époque le Suédois était au firmament et c’était un énorme coup de l’attirer à Paris. Alors, le club a mis les petits plats dans les grands pour sa présentation.

Zlatan Ibrahimovic a été présenté dans les jardins de la Tour Eiffel en 2012.

Le rendez-vous était pris au Trocadéro au milieu d’une foule impressionnante, la star habillée en jean-chemise faisait quelques jongles devant le symbole français par excellence : la Tour Eiffel. Le coup de com’ était assuré, les nouveaux propriétaires allient la renommée de la capitale et la mise en avant de ses stars dans ce contexte : « Paris, la plus belle ville du monde ». Clinquant.

Di Maria et sa présentation Shakespearienne

Autre exemple de cette communication contrôlée, la venue d’Angel Di Maria. L’international argentin (82 sélections, 18 buts) quittait Manchester United pour près de 63 millions d’euros en 2015. C’était alors le gros coup de l’été côté parisien, il fallait donc que la présentation soit à la hauteur. Cette fois, c’est un autre symbole de la ville de Paris qui était choisi. Un hôtel de luxe, cinq étoiles donnant sur la Tour Eiffel : Le Shangri-La Hotel.

Angel Di Maria pose avec son nouveau maillot en 2015 au Shangri-La Hotel.

Devant une foule massée pour l’occasion qui entonne des « Ici c’est Paris », la star de ce 6 août 2015 apparait sur un balcon du premier étage de l’hôtel et envoyait sa nouvelle tunique aux supporters qui se l’arrachaient. Encore une fois la mise en scène était parfaite, Di Maria dans le rôle de Juliette et les amoureux du PSG en Roméo déclarant leur flamme pour leur nouvelle idole. Rien n’est laissé au hasard pour susciter l’envie.

Berchiche, Alves : le petit poucet vs le mastodonte

Mais tous n’ont pas cette chance. Faisons un petit comparatif sur la différence de traitement subit pour les deux premières recrues de ce mercato estival version 2017 : Yuri Berchiche et Daniel Alves. L’un vient de la Real Sociedad pour 15 millions d’euros, l’autre débarque libre de la Juventus Turin, finaliste de la dernière Ligue des Champions. Tout les oppose. L’Espagnol vient faire le complément, le Brésilien pour jouer les premiers rôles. Berchiche était presque un inconnu avant d’arriver au PSG alors que Daniel Alves est une superstar connue dans le monde entier. L’arrivée de l’ancien barcelonais a été menée en toute discrétion par Antero Henrique et Maxwell afin de montrer que le club de la capitale est toujours attractif, après une saison décevante en termes de titres remportés.

Daniel Alves a été présenté sur le perron du Parc des Princes devant les supporters.

Berchiche, lui, a fait ses premiers pas à Paris en toute tranquillité, seulement officialisé par les canaux officiels du club. Alors qu’Alves a été présenté en grande pompe par le board parisien : conférence de presse, intronisation officielle devant le Parc des Princes devant un essaim de supporter présent. Le club avait d’ailleurs sollicité ces derniers, afin qu’ils réservent un accueil triomphal au joueur de 34 ans. Le but ? Montrer que le public parisien sait recevoir les stars dans son équipe et qu’ils savent mettre de l’ambiance, comme un grand d’Europe. Berchiche devait être présent ce jour-là pour être également présenté avec les honneurs mais son passeport n’était pas à jour et le latéral gauche a dû rentrer en Espagne pour faire les démarches et ainsi décoller avec sa nouvelle équipe vers les États-Unis. C’est en tout cas la version officielle.

La folie pour une rockstar nommée Neymar

C’est le transfert le plus fou de ce mercato. Les supporters en rêvaient, Nasser Al-Khelaïfi l’a fait. Pour 222 millions d’euros, le PSG a fait sauter la clause du contrat de Neymar au FC Barcelone et convaincu le Brésilien de rejoindre le projet parisien. Le plus gros transfert de l’histoire a eu lieu. L’un des meilleurs joueurs de la planète s’est engagé pour les cinq prochaines saisons avec les Rouge et Bleu. Le Paris Saint-Germain est toujours attractif et il l’a bien le montré avec une présentation hors norme.

Neymar est donc arrivé le 4 août dernier et c’est un véritable marathon qui a animé les deux premiers jours du joueur dans la capitale. Présentation officielle à la presse, bain de foule devant le parvis du stade, premier entraînement avec ses nouveaux coéquipiers et mise au vert avant le match contre Amiens. Le bouquet final de l’arrivée de l’ancien barcelonais avait lieu le jour de la reprise de la Ligue 1 au Parc des Princes. Le début de rencontre contre le promu avait même été décalé à 17h15 pour l’occasion.

Nasser Al-Khelaïfi et Neymar lors de la présentation du joueur au Parc des Princes.

Devant près de 45 000 personnes qui n’avaient d’yeux que pour lui, Nasser Al-Khelaïfi a présenté son nouveau joueur tel une rockstar. Une brève allocution de présentation, un « Ici c’est Paris » lâché par Neymar en français et un tour d’honneur pendant plus de vingt minutes, bercé par les « NeyyyyyMaaaaaaar » entonnés par tout un stade. Une véritable démonstration de force qui montre la nouvelle galaxie dans laquelle est en train de passer le club de la capitale grâce au Brésilien.

Neymar a fait un tour d’honneur pour sa présentation.

Les vices-champions de France savent recevoir et ils n’ont vraiment pas fait les choses à moitié pour la nouvelle figure de proue de leur projet. Et pour que cette arrivée soit encore un peu plus retentissante aux yeux du monde, le club francilien a obtenu l’accord de la mairie de Paris que la Tour Eiffel soit aux couleurs du PSG avec un message de bienvenue pour la nouvelle icône : « Bem-vindo Neymar Jr. Ici c’est Paris ! ». Une mis en scène qui a fait le tour du monde.

À travers le PSG, le Qatar existe

Tout est parfaitement orchestré pour faire exister ce club car si le PSG existe à l’international, c’est aussi le Qatar qui rayonne. Dans sa volonté de développer le football au Moyen-Orient, son investissement massif au Paris Saint-Germain lui sert de vitrine pour une exposition optimale. Et qui mieux que les joueurs qui vendent le plus de maillots, qui ont le plus de followers sur les réseaux sociaux, qui marquent des buts et soulèvent les foules pour accroitre cette côte. Il faut bien distinguer que dans tout ce procédé, il y a le côté sportif et l’aspect marketing mais les deux sont indissociables. Si sportivement ça marche, l’image du club n’en sera que renforcée. L’inverse n’est pas vrai pour autant. Ce qui est sur c’est que la capitale française aide à starifier les joueurs quand ils arrivent.

Nasser Nasser al-Khelaïfi et le Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani dans les tribunes du Parc des Princes.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page