
La victoire du PSG en Ligue des Champions, un « soulagement » pour Marco Verratti
C’est depuis Doha, ville où il réside et joue désormais, que la légende du PSG, Marco Verratti, a accordé un entretien à nos confrères de Foot Mercato. L’occasion pour l’Italien de revenir sur le sacre du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions, le départ de Gianluigi Donnarumma ou encore les comparaisons avec Vitinha. Extraits choisis.
La victoire du PSG en Ligue des Champions ? De l’amertume de ne pas y être ?
« Je n’ai jamais eu cette chose en tête, de me dire que je ne voulais pas que le PSG la gagne parce que je ne l’avais pas gagné à mon époque. La vérité, c’est que je suis vraiment très proche de toutes les personnes qui ont fait grandir le Paris Saint-Germain et surtout maintenant que je suis au Qatar, je vois encore plus toutes ces personnes. Je sais toutes les choses qui sont faites et je suis vraiment content parce qu’à la fin, je pense que chacun de nous avons mis une petite pierre pour faire grandir ce club. La manière dont ils l’ont gagné est magnifique parce qu’ils l’ont mérité, ils ont gagné avec un jeu magnifique. Avant, j’avais un peu l’impression qu’à l’étranger, le PSG était vu comme l’équipe qui achetait des joueurs avec l’obligation de gagner tout de suite, là ils ont gagné avec une équipe jeune qui joue bien. Même les gens qui avaient un peu de haine contre le Paris Saint-Germain, je pense qu’ils ont été contents ».
Le PSG guéri de ses traumatismes ?
« C’était comme un soulagement même pour moi, alors que je ne joue plus au PSG. Je pense que le projet va partir sur de grandes bases. C’est plus facile de la regagner quand tu l’as gagné une première fois, parce que tu sais que tu as réussi, tu sais qu’avec le travail, tout peut arriver. Même pour les nouveaux jeunes français, je pense qu’avant, ils ne voulaient pas jouer pour le PSG. Ils préféraient jouer à l’étranger, pour Madrid et Barcelone. Aujourd’hui, je pense que ça va être une équipe qui va faire rêver pas mal de joueur ».
Les différences entre le PSG de son époque et celui d’aujourd’hui ?
« Aujourd’hui c’est tellement différent. Comme on dit toujours, l’équipe vient avant tout. Je ne suis pas à l’entraînement, je ne sais pas comment ça se passe, mais de l’extérieur, je ressens cette sensation que si un joueur se blesse, l’autre rentre et ça ne change rien. Ce ne sont pas les joueurs individuellement qui sont les plus importants, mais c’est le collectif et ça se ressent. Après bien sûr, ils ont de très grands joueurs comme Dembélé et Kvaratskhelia. Mais je pense qu’avant tout, ils aident l’équipe. Comme je l’ai dit avant, si un jour Dembélé est blessé ou un autre joueur, ils vont quand même faire un grand match ».
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Comment analyse-t-il le PSG aujourd’hui ? Et que pense-t-il de la comparaison avec Vitinha ?
« Je pense que ça ne sert à rien de faire des comparaisons, parce que c’est un autre style de jeu. Ce n’était pas le même Paris Saint-Germain avant. On avait un autre style de jeu et une autre équipe. Je pense que les comparaisons ne servent pas à beaucoup de choses. Ce sont des situations complètement différentes. Je pense qu’ils ont fait une saison magnifique, surtout Fabian, Vitinha et João Neves. Fabian avait passé des moments un peu difficiles. Aujourd’hui, c’est un joueur que tout le monde respecte. Quand j’étais à Paris, tout le monde disait que Fabian n’était pas un joueur pour le Paris Saint-Germain. Mais je le voyais tous les jours, c’est un joueur très intelligent pour le football d’aujourd’hui, surtout dans une équipe de Luis Enrique. C’est un joueur incroyable, parce qu’il sait attaquer les espaces, il a le tempo du jeu, il connaît le foot. Ils ont été très importants pour le PSG. Dans le football d’aujourd’hui, le milieu est très important. Ils sont magnifiques dans les phases avec ou sans le ballon ».
A propos de Gianluigi Donnarumma et son départ du PSG
« Je parlais avec lui pendant qu’il y avait cette rumeur. Je pense qu’il était un peu déçu. C’est normal. Il venait de gagner la Champions League en étant un des joueurs les plus importants de la saison. Quand tu gagnes la Champions League, on parle souvent de chance, mais ce n’est pas vraiment de la chance, parce qu’ils ont bien joué. Mais il y a eu des moments où il fallait répondre présent avec un arrêt décisif, et il l’a fait, pas seulement une fois. C’est ça être un grand gardien, parce que c’est impossible de gagner la Champions League avec les 4-5 dernières équipes qui sont quasiment toutes pareilles. C’est difficile de gagner 3-0 et d’avoir des matchs à sens unique. Et lui, il a répondu présent dans les matchs où ils en avaient besoin. Je pense que même nous, on a gagné l’Euro grâce à lui. Je pense qu’ils ont gagné une Champions League beaucoup grâce à lui. Mais après, c’est aussi la décision de Luis Enrique. Il veut toujours changer. Il veut toujours montrer que personne n’est intouchable. Je pense qu’il est bien tombé à Manchester City en Premier League, un nouveau championnat. Il a déjà connu trois championnats. Je pense que pour son expérience, ça va être incroyable ».
Son avenir, un challenge à Pescara, son club d’origine dont il est propriétaire aujourd’hui ?
« Je n’y avais jamais vraiment pensé, mais les derniers temps, j’y pense de plus en plus. J’ai acheté mon équipe où j’ai grandi. Je voulais remonter cette équipe. On est en Serie B maintenant. C’est une chose qui m’intéresse beaucoup. Je voulais redonner quelque chose à la ville qui m’a permis de faire tout ce que je fais aujourd’hui. C’est grâce à eux que j’ai joué au Paris Saint-Germain. C’est grâce à eux que j’ai pu jouer pour la sélection. C’était la façon la plus pratique et la plus simple pour montrer que je voulais m’investir dans cette équipe pour la faire grandir, pour essayer de la remonter. C’est ce que j’ai appris dans ma carrière. Pour le foot, je ne sais pas, je réfléchis année après année. Je me sens très bien. Je pense que jamais, je me suis senti aussi bien. Je pense aussi que c’est parce qu’il y a un peu moins de matchs. J’ai beaucoup de temps pour moi, je fais quasiment deux entraînements par jour. Je me sens bien et on va voir ce que l’on va faire l’année prochaine ».





