Pour Bruno Roger-Petit, le « looser » Cavani sauve le « winner » Emery

Bruno Roger-Petit est largement revenu sur son blog sur le match nul du PSG hier face à Ludogorets. Une performance pointée du doigt par le journaliste qui incrimine grandement Emery et ses choix tactiques.

« Il n’y avait pas d’équipe sur la belle pelouse du Parc des Princes contre Ludogorets. Pas d’équipe, mais une superbe vitrine d’individualités qui ne paraissent pas vivre la même histoire. Pour un Cavani, plus que jamais Décimus furieux dans l’arène, combien de Lucas ou Meunier indolents et frivoles ? Pour un Thiago Silva, concentré comme jamais, combien d’intermittents du spectacle parisien à la Di Maria ? Trop. Beaucoup trop. Le stade a sifflé à la mi-temps. Il a sifflé à la fin. Il ne s’est enthousiasmé que pour Cavani, et son but de génie. Il a été séduit et agacé par Ben Arfa, toujours en mode promesse. Il a été désappointé par Di Maria. Enervé par Meunier et ses centres de mauvais U11. Dépité par Marquinhos, coupable du second but bulgare. Soulevé par l’ardeur au combat de Matuidi, comme d’habitude. Mais tout cela ne fait pas une équipe. Le PSG n’est plus un bloc, comme il l’était. Il est une collection. Le nul contre Ludogorets, « ce n’est pas la mort » comme dit Meunier, mais c’est la honte.

Emery en porte le poids. Qu’un spectateur en vienne à le comparer à René Girard, voilà qui en dit long. Cela signifie que personne n’est dupe de l’autorité affichée par l’entraîneur parisien, qui n’est qu’un autoritarisme de pacotille. Parce qu’à la fin, les avocats de l’entraîneur peuvent bien raconter ce qu’ils veulent, la vérité, c’est que leur idole est la première, seule et unique responsable de l’état mental des joueurs parisiens. Si le PSG n’est plus un bloc, la faute en incombe à celui dont le premier devoir est d’être le ciment des joueurs, l’entraîneur. Point barre comme disaient les jeunes au début des années 2010. Le PSG en est là. Qui va devoir se mesurer en huitième de finale de la Ligue des Champions à Barcelone, l’Atletico Madrid, la Juventus, Naples, Leicester, le Real Madrid ou le Borussia Dortmund… Que du léger… Que du facile… Le PSG ne se posera pas la question de savoir s’il doit se risquer sur le tout venant, grâce au match de ce mardi, il se frottera à ce qui se fait de mieux en Europe. Et qu’il ne parait pas capable aujourd’hui, au vu du spectacle de la veille, de surmonter.

Seul Cavani surnage. Seul Cavani sauve Emery de toutes les débâcles possibles. Quelle chose étrange que le commentaire de football… Ceux qui défendent Emery, continuent de dire qu’il faut lui laisser du temps, qu’il est le meilleur, sont aussi bien souvent ceux qui passent leur vie à railler Cavani, ses errements et ses ratages… Et pourtant, aujourd’hui, c’est bien Cavani la vendange, qui permet à Emery de survivre. Le looser sauve le winner. Le monde à l’envers. »

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