Analyse CS – L’attaque, un paradoxe tout parisien

En cette trêve internationale, Canal Supporters vous propose un bilan des quatre premiers mois du PSG secteur par secteur. Après les gardiens ce mercredi et le focus sur le milieu de terrain ce jeudi, penchons-nous dès à présent sur l’attaque rouge et bleu.

On le sait, dès le départ, le PSG a mis le paquet afin de posséder une attaque, sur le papier, à la mesure des ambitions du club. Les recrutements de Neymar Jr et Kylian Mbappé, pour un montant record, en 2017 vont en ce sens. Mieux, l’été dernier, le board parisien en a rajouté une bonne couche en faisant venir Lionel Messi libre de tout contrat en provenance du FC Barcelone. Dès lors, le monde entier à les yeux rivés vers le secteur offensif Rouge & Bleu. Oui, mais voilà, depuis l’entame de l’exercice en cours, celle-ci ronronne.

Depuis que le PSG est passé sous pavillon qatari, il existe un réel déséquilibre au sein de l’effectif francilien. Sauf exception, comme l’époque Matuidi – Motta – Verratti, le milieu de terrain n’a jamais été la grande force du club de la capitale. Et ce constat pose les bases d’un problème tout parisien : comment mettre en place un jeu cohérent quand il existe une telle disparité entre l’attaque et l’entrejeu ? Cette saison, la donne est quelque peu différente : si le milieu parisien n’a pas vraiment élevé son niveau avec un empilement de joueurs plutôt moyens. On a eu la surprise de voir des éléments comme Idrissa Gueye ou Ander Herrera se projeter beaucoup plus et, surtout, être décisifs en marquant des buts. Contre le RB Leipzig, c’est Georginio Wijnaldum qui y a été de son doublé.

Forcément, avec des Kylian Mbappé, Neymar, Lionel Messi ou encore Angel Di Maria, les autres ont la latitude nécessaire pour s’incorporer dans les brèches laissées par les adversaires. Une arme bien trop peu utilisée depuis plusieurs années, et c’est au moins cela à rajouter au crédit de Mauricio Pochettino. Néanmoins, ce qu’on peut également accorder au technicien argentin, ce sont ses énormes errances au sein de son animation de jeu. Alors oui, l’opportunité de faire venir une légende comme Lionel Messi ne se refuse pas, mais celle-ci implique aussi d’avoir les reins assez solides pour proposer un tout cohérent. Ce qui n’est pas du tout le cas avec le PSG.

Il faut dire qu’avec des joueurs aussi talentueux, la différence peut se faire à n’importe quel moment. Une passe géniale de Neymar, une accélération fulgurante de Kylian Mbappé ou un enroulé venu d’ailleurs de Lionel Messi… Cependant, lorsqu’on observe les attaques placées du PSG, on est très vite marqué par la dimension statique qui s’en dégage. Peu de dédoublement avec les latéraux, peu de mouvements synchronisés entre les attaquants, une faculté à limiter les appels et les mises en bonne position pour le passeur quand le PSG se trouve dans un temps faible… En bref, une espèce de joyeux Bazard qui ne permet pas à ces phénomènes de s’exprimer pleinement.

De son côté, très souvent critiqué depuis de longs mois, Neymar Jr, même en méforme, reste le dépositaire du jeu parisien. C’est simple, tout passe par ses pieds quand il s’agit de construire ou de créer. Trop peu soutenu dans cette tâche par l’entrejeu, cela l’oblige à faire énormément d’efforts. Car des efforts, l’Auriverde n’en est nullement avare : pressing, soutien à ses milieux, le Ney n’hésite pas à descendre aider son arrière-garde. Quant à lui, Kylian Mbappé a lancé sa saison en boulet de canon avant de connaître un véritable trou d’air avec une série de six matches sans trouver le chemin des filets. Soit sa pire série d’inefficacité depuis qu’il porte la tunique rouge et bleu. Malgré ce, il reste le facteur X francilien dans la zone de vérité, autant dans la peau du passeur que du buteur. Pour sa part, Lionel Messi, souvent positionné sur le couloir droit, poste qu’il n’occupe plus depuis des siècles, peine logiquement à trouver la bonne carburation dans ce marasme tout parisien.

Le résultat de cela est limpide : depuis le 15 septembre, c’est-à-dire le moment où la fameuse MNM a commencé à jouer ensemble, soit très peu de temps en vérité, Neymar, Mbappé et Messi n’ont inscrit que trois buts chacun comme nous vous l’avions mis en exergue il y a peu (voir ici). Alors, oui, on sort d’une période extrêmement particulière avec la Covid-19 et beaucoup n’ont pas pu jouir d’une préparation digne de ce nom du fait de l’Euro et de la Copa America qui ont eu lieu cet été, mais le PSG n’est pas la seule équipe dans ce cas bien précis. Il faut aussi reconnaître que les trêves internationales, au nombre ahurissant d’une par mois depuis septembre, sont également extrêmement handicapantes. Surtout quand des joueurs, blessés depuis plusieurs semaines avec leur club employeur, partent à l’autre bout du globe pour disputer des rencontres de prestiges, bonjour Lionel Messi et Leandro Paredes

Le secteur offensif du PSG est donc extrêmement révélateur des maux franciliens. Le plus risible étant certainement le cas de Mauro Icardi. En effet, déjà que l’effectif parisien ne peut pas vraiment se targuer de posséder un véritable numéro 9, alors en plus si le seul à la disposition du coach est pris dans un imbroglio digne d’une Telenovela, Il y a clairement de quoi se poser des questions. Surtout quand on sait que le jeu parisien, dans des situations bien spécifiques, aurait grandement besoin d’un tel profil, un vrai joueur de surface possédant une excellente qualité de jeu de tête. Pour sa part, Angel Di Maria, qui a plusieurs fois été aligné avec la MNM, notamment face à Rennes, Lyon et Marseille, ne semble pas non plus être une solution privilégiée par Mauricio Pochettino. Dernier épisode en date face aux Girondins de Bordeaux où le technicien argentin a préféré titulariser Julian fantôme Draxler pour accompagner Neymar et Mbappé.

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