Analyse CS – Le 4-2-4, un système à oublier ?

Ce dimanche, à l’heure où beaucoup se mettent à table du traditionnel repas familial dominical, le PSG a, lui, connu son premier revers de la saison sur la pelouse du Stade Rennais. Une contreperformance qui fait légèrement tâche, surtout après le succès face à Manchester City quelques jours plus tôt. Si beaucoup s’accorderont à dire que ce résultat n’est, finalement, pas si inquiétant que cela au vu du contexte, certaines interrogations se voient néanmoins mises en exergue, à l’image du système de jeu.

Le PSG se présentait du côté de Rennes avec un ratio plutôt impressionnant de huit victoires en autant de rencontres. Mieux, les hommes de Mauricio Pochettino venaient le mardi précédent de se défaire de Manchester City sur le score de 2-0, lançant définitivement leur campagne continentale par la même occasion après des débuts contrariés à Bruges (1-1). Ajoutez à cela un onze parisien paraissant très proche de celui type, et vous comprendrez que la neuvième victoire de rang était attendue ce dimanche. Pourtant, malgré plus d’une demi-heure de domination incontestable, le PSG s’est fait surprendre à deux reprises, à chaque fois au pire des moments : juste avant la pause, Gaetan Laborde catapultait la sphère au fond des filets parisiens ; juste après la pause, Flavien Thet s’en allait tromper Gianluigi Donnarumma pour le break. En quelques minutes, Paris flanche et Rennes s’envole.

La suite ? C’est un PSG qui tente, mais bien trop brouillon pour espérer quoi que ce soit. Un état de fait qui est symbolisé par l’agacement visible de Kylian Mbappé, l’imprécision désormais coutumière d’un Neymar, la maladresse de Di Maria, ou la baisse de régime de Messi au fil des minutes. Quatre joueurs offensifs alignés pour la deuxième fois, la première étant contre l’Olympique Lyonnais, mais qu’on ne devrait certainement pas revoir de sitôt lors d’une grosse échéance.

Il n’est pas l’heure, le mercredi 6 octobre, de tirer des conclusions hâtives sur quoi que ce soit, mais des questions méritent d’être posées. Concrètement, est-ce qu’il est si judicieux que cela de mettre en place un système en 4-2-4 étant donné le profil des joueurs sur le terrain ? Car oui, même si le PSG a globalement été dominé face à Manchester City, et que la « Baraka » a pu sauver Gianluigi Donnarumma, le fait est que le système mis en place par Mauricio Pochettino était très cohérent. Une formation en 4-3-3 avec un milieu Verratti – Gueye – Herrera, le petit italien étant positionné en pointe basse. Avec des latéraux autant portés vers l’avant, Gueye et Herrera assuraient l’aspect défensif en cas de besoin. Plus libre, Il Gufetto jouait le rôle de rampe de lancement, grâce notamment à sa faculté de se défaire du pressing adverse. Devant, si les automatismes ne sont pas encore au point, la « MMN » a finalement su faire la différence. Or, toute cette cohérence, le PSG l’a perdu face au Stade Rennais.

En décidant d’incorporer Angel Di Maria au sein de la ligne d’attaque, Mauricio Pochettino a ajouté un élément fragilisant l’équilibre de l’équipe. Avec un Neymar peu inspiré, un Lionel Messi qui cherche encore ses marques et un Kylian Mbappé bien moins tranchant qu’en début de saison dans la zone de vérité, El Fideo a ajouté au brouillon collectif rouge et bleu. Surtout, au-delà de la question de l’équilibre, aligné autant de profils similaires dans les quatre de devant semble totalement contreproductif. Et pour cause, Neymar, Mbappé et Di Maria sont, avant tout, des « gratteurs de ballon ». Des joueurs qui ne lâchent pas facilement la sphère. Un état de fait qui nous pousse à une conclusion : dans ce schéma avec ces éléments, les attaquants parisiens ont tendance à se marcher dessus.

Quitte à aligner un système en 4-2-4 sur le rectangle vert, le profil d’un joueur comme Mauro Icardi semble indispensable. Car, même s’il a beau avoir des statistiques ahurissantes, Kylian Mbappé ne possède pas le profil d’une vraie pointe. Que ce soit par sa présence dans la surface ou par son jeu de tête, le natif de Bondy parait bien plus à l’aise sur le couloir gauche quand il peut multiplier ses débordements ou ses appels croisés. En outre, avec un milieu de terrain plus fourni, le PSG peut proposer un bloc équipe plus compact plus aisément, alors que cela est bien plus complexe avec quatre joueurs offensifs surtout avec leurs caractéristiques. Le PSG peut également se targuer de posséder des latéraux aux qualités offensives certaines, un schéma en 4-3-3 ou 3-5-2 pourrait permettre au club parisien de réellement en profiter.

De son côté, loin d’être impressionnant depuis de longs mois, l’ancien « Goleador » de l’Inter Milan est certainement ce qui se fait de mieux comme avant-centre dans l’effectif actuel du PSG. Le relancer pourrait être la clé qui permettrait à Mauricio Pochettino d’aligner un 4-2-4 réellement cohérent. Mais est-ce que ce 4-2-4 serait si intelligent que cela ? Au vu des forces en présence, on a du mal à croire que le technicien argentin décidera de garder ce schéma au sein de ses futures compositions d’équipes. Du moins, pas à long terme. Et le joueur qui devrait en faire les frais n’est autre qu’Angel Di Maria.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page