Décryptage : Comment Luis Enrique a dominé le RC Lens (3-1)

Match très attendu, le PSG ne devait pas se manquer dans ce rendez-vous. Après deux matchs nuls et aucun but dans le jeu, Lens s’annonçait comme le premier gros test. Un test que Luis Enrique a su brillamment passer.

Champion de France face au vice-champion de France. Un choc au sommet de la Ligue 1 entre deux équipes qui n’ont toujours pas gagné le moindre match. Le PSG cherche à remporter sa première victoire et aussi à marquer son premier but dans le jeu. Le club de la capitale fait face à un calendrier compliqué et se devait de glaner ses premiers points. C’est dans ce contexte que Luis Enrique était particulièrement attendu face à un adversaire de taille qui a toujours su poser des problèmes au Paris Saint-Germain.

Première mi-temps mitigée

Le Paris Saint-Germain a abordé ce match dans un système inédit suite aux titularisations conjointes de Mbappé et Dembélé. L’arrière garde reste inchangée avec Gianluigi Donnarumma dans les buts, et Achraf Hakimi, Milan Skriniar, Marquinhos et Lucas Hernandez pour composer la défense. C’est dans l’entrejeu qu’il y a eu le plus de changements. On pouvait observer un système en 4-1-4-1 avec Manuel Ugarte, esseulé en pointe basse, et Vitinha ainsi que Zaïre-Emery respectivement sur la même ligne que Mbappé et Dembélé. Luis Enrique justifie cette idée en conférence de presse par la nécessité de créer des espaces pour les deux champions du monde 2018.

Luis Enrique conférence de presse après Lens
Luis Enrique en conférence de presse – BeIn Sports

L’équipe du technicien espagnol a eu du mal à s’imprégner de ce système sur les 40 premières minutes, la faute notamment à un bon pressing lensois. En effet, Frank Haise a mis en place une pression en zone bloquant la première relance parisienne et forçant les centraux à trouver du jeu long. Conséquence immédiate avec un PSG qui avait du mal à faire la transition entre le premier tiers et le centre du terrain. En plus de Vitinha et Zaïre-Emery très hauts sur le terrain, Ugarte était le seul relais court pour la défense. Paris gagnait donc très majoritairement des mètres par le dribble, puisque les circuits de passes étaient coupés. Plusieurs fois, on observait l’Uruguayen au milieu de 4 Lensois à bloquer les possibilités de passes depuis la charnière. Ce scénario s’est répété plusieurs fois et qui se reflète dans les chiffres de la première période :

  • Passes longues : 12/21
  • Duels remportés : 19/44
  • Duels aériens remportés : 2/6
  • Interceptions : 2/6
  • Tacles : 7/21
Ugarte CS
Manuel Ugarte face au FC Lorient

Malgré ça, il y a quand même eu des motifs de satisfactions : La première étant Manuel Ugarte. Auteur d’une nouvelle grande performance, l’Uruguayen a réalisé pas moins de 10 récupérations, 7 tacles et surtout 75% de passes longues réussies. Un chiffre qui fait écho aux problématiques soulevées plus tôt et surtout, qui rassure. Alors que le joueur a lui-même annoncé ne pas être excellent balle au pied, Ugarte montre des choses plus que rassurantes sur ce mois d’août. L’autre point positif avant le but d’Asensio, c’est la solidité défensive. Malgré 6 tirs concédés, aucun n’a été cadré et seulement 2 se sont fait dans la surface. Sur les 5 corners concédés, tous les duels aériens ont été remporté par les Rouge & Bleu. Au total, les actions des Sang & Or n’ont amené que 0,21xG sur la première période, preuve d’un secteur défensif solide du côté du PSG.

Le déclic tactique venu de Luis Enrique

Pochettino et Galtier nous avaient fait oublier ce qu’est un coach interventionniste. Luis Enrique n’a pas attendu la 85′ avant de faire ses premiers réajustements tactiques. Le tacticien espagnol a fait de Vitinha la clé de voute de son système sur ce match. Passé la demi-heure de jeu, Vitinha qui était très haut sur le terrain a commencé à beaucoup décrocher pour apporter un relais technique à la relance. Ce simple choix a permis à la charnière et à Ugarte d’avoir un joueur de plus entre les lignes pour faire progresser le ballon. Luis Enrique a su vite répondre à la question posée par Frank Haise et a vite trouvé l’inconnue de l’équation pour atteindre le but lensois. Quelques minutes plus tard, Vitinha décroche pour apporter une solution et amène au premier but parisien.

Ce but témoigne aussi d’une autre chose importante : la rupture avec le stéréotype du jeu espagnol aux 1000 passes. « Lucho » fait étalage de son adaptabilité et sur sa lecture de match. Les mouvement de Vitinha entre les lignes ont beaucoup déstabilisé la structure lensoise. Avec l’association Warren Zaïre-Emery et Manuel Ugarte dans l’entrejeu, Paris a repris le contrôle du milieu et cette impression visuelle se traduit par les chiffres. En seconde période, le RC Lens a perdu plus de ballons (62) et a vu le PSG remporter plus de duels (30 contre 25 pour Lens). Frank Haise avouera en conférence de presse d’après-match qu’il y avait « deux classes d’écarts » entre les deux équipes.

Luis Enrique
Image : psg.fr

Il est important ici de relever la non-passivité de Luis Enrique. Ce qui en apparence est une chose banale témoigne avant tout d’un coach actif sur son banc de touche. Un collectif fort transcendé par des individualités supérieures, Mbappé a su apporter un danger permanent sur la défense lensoise. Dembélé lui plus timide, a malgré tout apporté de la variété dans les attaques et aurait pu être passeur décisif en première mi-temps. Le bilan que l’on peut tirer de ce match résulte dans ce 4-1-4-1 modulable qui a montré beaucoup de qualités avec également ses quelques défauts. Une équipe capable d’évoluer en transition grâce à ses flèches sur les ailes et très forte au contre-pressing dès la perte de balle. Un collectif qui peut avoir également du mal à la première relance dans sa partie de terrain dû aux manques de présence dans l’entrejeu. Un équilibre devra être trouvé, nul doute que Luis Enrique travaillera ces défauts pour continuer à voir le PSG monter en puissance.

Youtube : Canal Supporters Paris

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page