Jean-Pierre Dogliani, leader technique et charismatique

Jean-Pierre Dogliani, natif de Marseille, décédé à Fourqueux (Yvelines) et, entre temps, pilier du PSG au début de son histoire. Une carrière nationalement méconnue auprès des observateurs non avertis mais pourtant, Jean-Pierre Dogliani a soulevé le cœur des plus anciens des supporters Rouge et Bleu par son talent, son aisance technique, sa hargne, son caractère bien trempé, sa gentillesse et sa passion. Né le 17 octobre 1942 à Marseille, l’attaquant, voire milieu offensif, débute sa carrière à l’OM en 1961 lors d’un match face à Cannes. 22 buts et 71 matchs plus tard, le Phocéen s’envole direction Angers où il passe 7 ans. Il dispute 199 matches sous le maillot du SCO d’Angers et inscrit 63 buts. Pilier du jeu angevin, il devient international français en 1967 et inscrit son unique but lors de sa seule sélection en Bleu, c’était contre la Roumanie (défaite 1-2).

Jugé trop rebelle, il ne sera plus jamais sélectionné. C’est à Angers qu’il explose en devenant meilleur buteur du club en D2, à égalité avec Jean Deloffre qu’il retrouvera à Paris. Il part ensuite au SC Bastia, deux saisons, et participe à 62 matches puis inscrit 20 buts, de quoi attirer les regards de l’AS Monaco. Avant de rejoindre le club monégasque, Dogliani se fait remarquer lors d’un match face à Nîmes. Son entraîneur, Pierre Cahuzac (le grand-père de l’actuel capitaine bastiais) tente de le remplacer mais le joueur refuse, tel David Luiz face à l’OM. L’entraîneur corse appelle à l’aide l’arbitre qui lui répond gentiment que cela ne le regardait pas. Finalement, Dogliani jouera toute la rencontre. Le club corse sanctionnera son joueur par une suspension de trois matches, mais en réalité ce sont les Bastiais sur le terrain qui ont demandé à Dogliani de ne pas quitter le rectangle vert. Ils voulaient voire leur leader rester sur la pelouse. Sur le Rocher, il ne réalise pas sa meilleure saison et marque 5 buts en 29 matches. C’est donc lors de l’été 1973 qu’il rejoindra le PSG, jeune club qui cherche à se renforcer en enrôlant des valeurs sûres du championnat. Il disputera 100 matches avec le club de la capitale, et marquera 26 buts.

Le PSG lui doit beaucoup, énormément même. Le club de la capitale accède à la première division en 1974 grâce à un doublé du capitaine Dogliani face à Valenciennes en barrage. Venu à Paris pour rejoindre son ami Justo Fontaine, Dogliani a marqué de son empreinte l’histoire du club. Tellement désireux de rejoindre le PSG, le joueur acceptera lui-même de payer sa dernière année de contrat à Monaco pour rejoindre la capitale. En juin 1975, il aura même l’honneur de jouer avec Johan Cruyff sous le maillot parisien, et sera donc, le temps de deux matches, le capitaine du mythique Hollandais. Malheureusement, l’amitié entre Dogliani et Fontaine tournera au vinaigre quand, une fois en D1, Fontaine décide de jouer plus prudemment, moins offensivement, ce qui contrariat fortement Dogliani. Les deux amis mettent fin à leur amitié un fameux soir de PSG-Lens où, malgré un doublé inscrit, le joueur se brouilla fortement avec son entraîneur. Malheureusement pour Dogliani, il se blesse gravement au genou peu de temps après et doit mette fin à sa carrière. Il refoulera une fois la pelouse, lors de son jubilé. Un jubilé organisé contre le Boca Juniors de…Diego Maradona!

Après sa carrière, Dogliani devint entraîneur, avec plus ou moins de succès. Il a pris en main le FC Draguignan de 1979 à 1980, puis le RC Strasboug en 1988 dont il était le directeur sportif depuis 1986 et s’engagea ensuite sur le banc du RC Versailles dont il entraînait les jeunes. Après un passage en tant que superviseur à Montpellier, il rejoint le PSG en 1996 pour qui il devient recruteur jusqu’en 2001. Peu de temps avant de nous quitter en 2003 d’une longue maladie, le légendaire joueur déclara:  “On me demande souvent si j’ai eu des regrets. Mais j’ai toujours été heureux. Si je n’avais pas été footballeur, j’aurais aimé l’être.” Devenu maire-adjoint chargé des sport à Fourqueux, un office religieux lui aura été consacré le mercredi 23 avril 2003.