L’affaire Hamraoui-Diallo, son éviction, Didier Ollé-Nicolle se confie

Entraîneur des Féminines du PSG la saison dernière, Didier Ollé-Nicolle a été mis à pied suite à des soupçons d’agression sexuelle sur une de ses joueuses. Il a officiellement quitté les Rouge & Bleu le 1er août dernier, remplacé par Gérard Prêcheur. Plusieurs mois après sa mise à l’écart, Ollé-Nicolle est sorti du silence auprès de l’Equipe.

« Je sors d’une situation qui était irréelle »

« Je respire. Je sors d’une situation qui était irréelle, très violente, qui m’a fait très mal et a fait très mal à ma famille. C’est grâce à elle que j’ai pu surmonter cette souffrance. Cela a été très dur. J’ai des joueuses qui m’ont dit qu’elles me considéraient comme leur père. Je suis un père et un grand-père, j’ai des valeurs profondément ancrées et j’ai dû affronter cette histoire, pratiquement tout seul professionnellement. Cette affaire que je vais retenir de mon passage au PSG ? Pas du tout. J’ai beaucoup de fierté par rapport au PSG. Ce fut très intéressant pour moi en termes d’émotions et sur le plan managérial. Je retiens une année très forte en termes de résultats. On a disputé 26 matches sur le plan national (jusqu’à sa mise à l’écart le 25 mai), connu qu’une seule défaite contre Lyon, la semaine de l’agression de Kheira Hamraoui (1-6, le 14 novembre). Cette affaire avait engendré un climat très particulier dans les jours précédant cette rencontre… On a aussi atteint le dernier carré de la Ligue des champions (2-3, 1-2 contre Lyon), on a gagné la Coupe de France.« 

« J’ai senti qu’elles se haïssaient. L’une, plus que l’autre »

L’ancien entraîneur du PSG est aussi revenu sur l’affaire Kheira Hamraoui-Aminata Diallo.

« L’affaire a été bien gérée ? Je ne sais pas. Quand je vois les résultats, je dirais oui. Ça n’a pas été facile. Je ne veux pas porter de jugement car il y avait une enquête judiciaire et on ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer. J’ai pris la décision, à ce moment-là, d’entraîner Hamraoui et (Aminata) Diallo seules pendant une semaine. Puis ensemble la deuxième semaine. Sept jours terribles parce que les deux filles ne se parlaient pas. J’ai senti qu’elles se haïssaient. L’une, plus que l’autre… Et la troisième semaine, j’ai décidé de les réintégrer au groupe en espérant que la trêve hivernale permette à tout le monde de repartir de zéro. Jusqu’au clash, ça a tenu. Je reste très fier de ne pas avoir cédé à la pression de l’entourage de certaines joueuses et d’avoir toujours fait jouer Hamraoui, qui méritait sa place sur le terrain. Dans mon esprit, c’était très clair : avec Kheira, Grace Geyoro et Sara Däbritz, on avait le meilleur milieu de terrain de France.« 

« J’ai pris un coup de poignard dans le dos »

Il est également revenu sur les accusations de comportement déplacé avec une de ses joueuses.

« Je suis arrivé au centre d’entraînement un matin et on m’a prévenu de ces accusations. C’était tellement irréel… Le ciel m’est tombé sur la tête. J’ai pris un coup de poignard dans le dos. Heureusement, et très rapidement, nous avons demandé, avec mon avocat, à être entendus par la police pour que les choses soient très claires. J’ai donc été entendu sous le régime de l’audition libre à la PJ de Versailles. C‘était un énorme soulagement en sortant parce qu’ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de plainte contre moi, et ils m’ont fait comprendre qu’aucun fait précis ne m’était reproché. Dans le même temps, le PSG avait ouvert une enquête interne de deux mois. À la fin de cette procédure, ils ont annoncé qu’aucun manquement ni aucune faute n’avaient été retenus contre moi.« 

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