Le transfert de Verratti au Qatar expliqué par un économiste du sport

Au coeur d’un été 2023 plus que jamais attractif pour le Moyen-Orient, notamment à travers le transfert de Marco Verratti à Al Arabi, quels profits peuvent tirer les dirigeants du Paris Saint-Germain de vendre ses joueurs au Qatar ? C’est la question que s’est posée le quotidien, Le Parisien.

Face à l’extraordinaire recrutement de l’Arabie Saoudite pendant cette période d’été, la plus modeste « Qatar Stars League«  ne s’est pas cachée pour autant. Parmi les joueurs qui ont évolué dans le championnat français (Thiago Mendes, Romain Saïss ou encore Andy Delort), ce sont deux Parisiens qui se sont envolés vers le Qatar : Abdou Diallo et Marco Verratti. Mais alors que les caisses du club de la Capitale vont percevoir un chèque s’approchant des 70 millions pour les deux ventes, quel est l’intérêt pour le PSG, investi par QSI, d’envoyer ses joueurs au Qatar ?

Sportivement intéressant

Le média francilien, Le Parisien, s’est penché sur cette question et les liens étroits qui peuvent unir les différents deals conclus entre le Paris Saint-Germain et de clubs qataris, en plus de s’interroger sur un potentiel conflit d’intérêt dans ces opérations au vu du FPF. Pour cela, le quotidien a interrogé Jean-Baptiste Guégan, géopolitologue et auteur de « Qatar, dominer par le sport« , qui fait le point sur cette situation : « C’est l’avantage de travailler avec soi-même. Ça pose la question des parties liées et des conflits d’intérêts. Vous fixez vous-mêmes les prix, ça peut arranger au niveau du fair-play financier… Est-ce que c’est forcément une façon malveillante de jouer avec les règles ? La question, c’est surtout l’inaction des instances sur ce type de questions. »

« Pour Paris, transférer des joueurs au Qatar est une forme de MCO (pour « multi-club ownership », multipropriété de clubs), sans la structure qui va avec. Ça fait quasiment sept ans que le PSG devrait avoir des clubs filiales et construire l’équivalent du City Groupe. Là, tu n’as pas de lien même si, de fait, tu possèdes les deux clubs », explique Jean-Baptiste Guégan. Il n’y a donc aucun lien direct sur l’aspect sportif entre le PSG et Al Arabi, club d’accueil des ex-parisiens.

Un avantage financier ?

Seule la question financière peut alors être relevée dans ces transferts. Pour Maxence Franceschi, spécialiste en économie du sport et de la valorisation marchande dans le football, c’est une frontière incertaine : « C’est toujours compliqué de dire : C’est vendu trop cher ou pas assez cher. Il faut faire la distinction entre la valeur de marché et la valeur d’usage. Chaque club a une valeur d’usage pour un joueur et si Al-Arabi dit : Pour moi, il vaut tant parce qu’on va mieux jouer, vendre des maillots, se positionner sur la scène internationale… C’est subjectif. Ces montants sont choisis à la libre discrétion des clubs. » À titre de comparaison avec le prix de vente de Neymar (90 millions vers Al-Hilal), les sommes envoyées pour l’achat de Marco Verratti et Abdou Diallo correspondent à leur valeur estimée (40 millions d’euros pour le milieu italien et 10 millions d’euros pour l’international sénégalais).

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