PSG : Christophe Galtier, l’étendard d’une révolution révolue

Le PSG a pris un virage dans son projet sportif l’été dernier avec des mots en totale corrélations avec les actes. Au sortir de ce virage, le club de la capitale est parti à l’aventure avec Luis Campos et Christophe Galtier. L’entraîneur français est le visage de l’anti bling-bling prôné par Nasser Al-Khelaïfi en début de saison, et celui de l’échec du Paris Saint-Germain neuf mois plus tard.

Comme souvent dans le milieu du football, l’homme sur le banc est le premier à être pointé du doigt au moment de traverser des turbulences et d’endosser les responsabilités d’un échec. Au Paris Saint-Germain aujourd’hui, l’échec est irréfutable. Le bilan de Christophe Galtier neuf mois après son arrivée est un des pires pour un coach du PSG sous pavillon qatari. Le technicien français a battu des records bien tristes en moins d’une saison. Sous sa houlette, les Rouge & Bleu ont disputé 18 matchs officiels depuis le début de l’année 2023 comptant 8 défaites. Un total jamais atteint depuis … 2001. Luis Fernandez était sur le banc à l’époque. Autre triste record battu par Christophe Galtier, celui de deux rencontres consécutives au Parc des Princes, sans inscrire le moindre but. Après la défaite face à Rennes (0-2) à domicile puis celle face à l’OL (0-1), les Parisiens n’ont toujours pas fait trembler les filets, cela n’avais jamais été relevé depuis le PSG d’Antoine Kombouaré en 2010. Deux faits qui sont donc inédits depuis l’arrivée de QSI à la tête du Paris Saint-Germain. L’état major du club de la capitale, dans son histoire, a réagi bien plus rapidement face à l’échec.

Ratio de défaites des entraîneurs du PSG sous QSI*

  • 1 – Kombouaré (2009 – 2011) : 21,43%
  • 2 – Galtier (2022 – ) : 19,51%
  • 3 – Pochettino (2021 – 2022) : 16,67%
  • 4 – Tuchel (2018 – 2020) : 14,96%
  • 5 – Ancelotti (2011 – 2013) : 11,69%
  • 6 – Emery (2016 – 2018) : 10,53%
  • 7 – Blanc (2013 – 2016) : 9,25%

*Source : Onze Mondial

Un costume surdimensionné

Le doute premier qui entourait l’arrivée de Christophe Galtier sur le banc du PSG était sa capacité à faire face à un vestiaire comme celui des Rouge & Bleu. Le constat est accablant. L’ancien coach du LOSC ne semble pas s’imposer dans les rangs des joueurs parisiens ni même savoir imposer le respect. En témoigne sa communication face aux médias avec laquelle il est plus facile pour lui de pointer du doigt des erreurs commises par des jeunes joueurs plutôt que de remettre en question les joueurs cadres pas à la hauteur. « El Chadaille est rentré … 17 ans … . Avec un peu plus d’expérience et peut-être un long ballon que l’on doit jouer, ce n’est même pas peut-être, c’est même sûr, pour sortir du pressing munichois, pour sortir du pressing munichois […] Il aurait fallu sauter une ligne, jouer plus long et on se fait piéger sur cette sortie courte« , avait-t-il déclaré au sujet du premier but encaissé sur la pelouse du Bayern Munich et la perte de balle de Marco Verratti. Une sortie dans la foulée de l’élimination en huitième de finale de Ligue des Champions qui sonnait faux, tant les supporters et observateurs pointaient davantage du doigt la prise de risque prise pas le milieu de terrain italien qui avait engendré la situation. Un exemple qui image parfaitement les manques que peut avoir Christophe Galtier en terme de management et de communication sous les cieux parisiens. Quelques jours après la désillusion européenne, nos confrères d’RMC Sport avançaient une certaine sévérité avec les titis parisiens qui n’existerait absolument pas avec les cadres. Un comportement qui étonne au sein du vestiaire.

Le bilan des trois derniers coachs du PSG en comparaison avec Christophe Galtier

  • Galtier : 41 matchs – 28 victoires / 5 nuls / 8 défaites – 2,17 points en moyenne par match
  • Pochettino : 84 matchs – 56 victoires / 13 nuls / 15 défaites – 2,15 points en moyenne par match
  • Tuchel : 127 matchs – 96 victoires / 11 nuls / 20 défaites – 2,35 points en moyenne par match
  • Emery : 114 matchs – 87 victoires / 15 nuls / 12 défaites – 2,42 points en moyenne par match.

Sur le plan sportif, Christophe Galtier est donc à la tête d’un PSG éliminé en huitième de finale de Ligue des Champions face au Bayern Munich, éliminé au même stade de la compétition en Coupe de France face au rival marseillais, puis ne parvient pas à asseoir sa domination en Ligue 1 Uber Eats. En plus de ce bilan factuel, le fond de jeu n’est pas présent. Le coach à qui il a été souvent reproché son inflexibilité tactique durant sa carrière (schéma en 4-4-2 à plat préférentiel), a pourtant su s’adapter à l’effectif du Paris Saint-Germain en mettant en place de façon pérenne un système à trois (ou cinq) défenseurs. Rien d’ingénieux ou révolutionnaire, tant les résultats escomptés ne répondent pas présents. Les attitudes sur le pré ne sont pas bonnes, les automatismes peinent à se mettre en place (même neuf mois après son arrivée), comme l’impression que l’insuffisance est de mise au Camp des Loges. Comme l’impression que Christophe Galtier ne s’attend qu’à des exploits individuels, puis remercie le ciel de coacher Lionel Messi, Kylian Mbappé ou Neymar. Comme l’impression que Christophe Galtier est davantage heureux d’être au Paris Saint-Germain, que de réussir au Paris Saint-Germain. Comme l’impression que le costume est définitivement trop grand, et que les motifs d’espoirs que trop rares. Si l’on peut comprendre, à minima, la direction qu’à souhaité prendre le PSG, il est du ressort d’un grand club d’acté un échec, et d’agir en conséquences. En ce sens, l’histoire entre le Paris Saint-Germain et Christophe Galtier doit impérativement prendre fin si le rêve se veut toujours plus grand.

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