PSG : Les failles d’une forteresse

Depuis le début de saison, le PSG s’est construit une vraie forteresse défensivement. Si la fébrilité est présente, les chiffres plaident en faveur du club de la capitale et de son arrière garde. Cependant, comme toutes forteresse, celle en Rouge & Bleu a ses failles, et une plus particulièrement.

Les observateurs et supporters du Paris Saint-Germain tiennent là très certainement le plus gros paradoxe du club de la capitale version 2022-2023. En effet, il sera très aisé de se mettre d’accord au moment de constater la fébrilité défensive dont fait preuve l’arrière garde mise en place par Christophe Galtier. Dans un système à trois ou à quatre, l’animation et l’intensité ne sont pas au rendez-vous. Cependant, la défense du PSG est une des meilleures d’Europe. En championnat, Marquinhos et compères ont préservé leur cage à huit reprises, et encaissé seulement cinq petits buts en douze journées. Un bilan en Ligue 1 Uber Eats qui n’est pas anodin tant les Rouge & Bleu réalisent le troisième meilleur total de buts encaissés sur une saison à ce stade de la compétition (1996-1997 : 4 buts / 1991-1992 : 3 buts). Hier face au Maccabi-Haïfa (victoire 7-2), le Paris Saint-Germain a encaissé deux buts seulement pour la deuxième fois de la saison (13 août dernier, victoire 5-2 face au MHSC). Cependant, le bilan défensif est contrasté en Ligue des Champions. En effet, malgré un parcours européen quasi-parfait, une qualification acquise pour les huitièmes de finale et une première place du groupe H à aller chercher au Juventus Stadium mardi 2 novembre prochain (21h sur Canal +), le PSG a encaissé six buts en cinq rencontres de C1 cette saison. A une exception, toutes les fois où Gianluigi Donnarumma a récupéré le ballon dans ses filets, il a encaissé un but sur un centre (trois dans le jeu et deux sur corner). Un chiffre criant qui pointe du doigt une réelle carence défensive dans le domaine aérien.

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Autopsie de ces errements défensifs

Hier lors de la victoire (7-2) au Parc des Princes face au Maccabi-Haïfa, Christophe Galtier, pour la troisième fois de suite, a aligné une ligne défensive à quatre. Composée de Hakimi, Ramos, Marquinhos et Bernat, cette dernière a remporté au total seulement … deux duels aériens sur six disputés. S’il est compliqué de tirer des conclusions avec un chiffre, celui-ci est cependant très parlant quant à la problématique de l’adversité proposée par les Parisiens à leurs adversaires dans les airs. Comme évoqué précédemment, la question du système est à balayer d’un revers de main. En effet, dans une défense à quatre ou à trois, au PSG, le pressing et l’intensité n’y sont pas, notamment de la part des latéraux plus particulièrement. La distance entre ces derniers et leurs adversaires directs, laisse trop de liberté aux centreurs afin d’ajuster leur ballon à leur convenance. Une fois dans la boite, les centres mettent constamment en danger la défense parisienne qui est en difficulté à chaque fois que le ballon pénètre dans sa surface, et les duels ne sont que très peu remportés.

Pour expliquer cela, on peut parler de la concentration. L’image la plus parlante est la plus récente. Le premier but du Maccabi-Haïfa hier sur coup franc, joué très rapidement et qui a surpris tout le bloc parisien. Un but sur lequel Gianluigi Donnarumma n’est pas exempt de tout reproche tant il a été trop hésitant, comme nous le rappel Jérôme Alonzo, sur le plateau de L’Equipe du Soir dans la foulée de la rencontre : « Il fait deux pas sur un coup franc tendu qui est frappé extérieur par rapport à lui. En fait, c’est une erreur de choix qu’il fait. Il fait le choix d’y aller pour bien faire. Quand tu fais un pas, tu peux t’arrêter et revenir, là, il fait deux pas et c’est fini pour lui. S’il fait le choix de ne pas y aller, il a ensuite les armes pour faire un arrêt sur la ligne. Alors que si tu fais les deux pas, quoi qu’il arrive t’es mort. Je ne parle pas du style de Donnarumma en général, mais sur le premier but spécifiquement, il ne peut pas l’avoir c’est impossible. En revanche, son choix n’est pas le bon« .

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Premier but du Maccabi-Haïfa lors de la victoire du PSG (7-2) en LDC ce 25 octobre

La taille des défenseurs parisiens, qui ont vocation à se retrouver dans les batailles aériennes, n’est également pas un argument qui plaide en la faveur de l’arrière-garde Rouge & Bleu. Les physiques de ces derniers ne pourront suffire à batailler dans les airs : Sergio Ramos (1m84), Marquinhos (1m83), Presnel Kimpembe (1m83), Danilo Pereira (1m88) et Nordi Mukiele (1m87). A souligner que les deux plus grands, sont les deux qui ne sont pas titulaires. En plus de cet aspect physique, le but encaissé au Parc des Princes face à la Juve peut également être pointé du doigt afin de rallier l’argument de la concentration. En effet, le positionnement du corps vis-à-vis de l’adversaire a une grande importance au moment de s’élever dans les airs pour défendre son but. En ce sens, il faut remonter au 6 septembre dernier, à la 53e minute de la première journée des phases de poules de Ligue des Champions, et le but inscrit par Weston McKennie. Le turinois de 24 ans, au duel avec Nuno Mendes, récupère un centre de Kostic, et de la tête, réduit le score. Le positionnement du latéral portugais à ce moment-là, qui fait face à sa cage, ne lui permet pas de voir ce qu’il se passe dans son dos, et de faire face à l’arrivée de McKennie. Une action qui, encore une fois, est entachée par une sortie non maîtrisée de la part de Gianluigi Donnarumma.

Réduction du score de McKennie (2-1) en LDC le 6 septembre dernier

Une image marquante de la campagne européenne du PSG jusque-là, qui illustre parfaitement les carences dans le jeu aérien de la part des joueurs de Chrsitophe Galtier. En plus du travail qui sera certainement effectué au Camp des Loges, cette carence pourrait être un nouvel argument dans les têtes pensantes du côté du Paris Saint-Germain afin de recruter du renfort en défense dès que l’hiver arrivera.

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