Messi a-t-il raté ses débuts en C1 ?

Super star d’un mercato de légende, Leo Messi était particulièrement attendu pour sa première titularisation au PSG. Aligné d’entrée aux côtés de Neymar et Mbappé, la magie qui nous était promise a rapidement laissé place au doute ainsi qu’à la frustration de voir une équipe parisienne dominée par la fougue brugeoise (1-1). Muette face au but, la « MNM » a n’a pas convaincu. Loin du potentiel qu’affiche un tel trio, l’attaque Rouge et Bleu reflète l’ensemble de la problématique à laquelle Paris est sujette, celle d’une équipe déséquilibrée et largement perfectible. 

Un peu plus d’un an après son Final 8, la donne n’a pas changé, le plan de jeu de l’équipe reste approximatif et se repose sur le génie de son avant garde, qui en état de grâce suffirait à masquer le désordre collectif dont fait preuve le Paris Saint Germain. Ainsi, ce match face au Club Brugge fait office de piqûre de rappel avant les plus grands rendez-vous, où il ne faudra pas tout miser sur une somme d’individualités. Et pour cause, placer l’un des meilleurs joueurs de l’histoire aux côtés de Mbappé, Neymar ou encore Hakimi n’a pas suffi à renverser l’entrain ainsi que le pressing haut proposé par une équipe belge finalement bien plus motivée. 

Alors qu’un équilibre se doit d’être trouvé au plus vite, certains observateurs s’interrogent déjà quant au rôle et l’implication de la Pulga au sein du onze francilien. Explosif une fois le ballon dans les pieds, Messi n’a pas dérogé à sa propre règle, ne contribuant que très peu au repli défensif. Du Léo dans le texte, qui s’est malgré une première assez discrète, procuré une bonne poignée d’occasions franches. Cantonné sur son côté droit, Messi s’est dans un premier temps appliqué à jouer simple, peut être trop simple pour trouver ses coéquipiers en une touche dans la verticalité. En quête de nouveaux automatismes, l’homme aux 120 buts en C1 a perdu beaucoup de ballons mais figure comme l’un des rares joueurs parisiens à s’efforcer de chercher des solutions vers l’avant pour enfin trouver Mbappé, seul face au but qui aurait du mieux faire pour tromper Mignolet. A l’image d’un Neymar qui tente généralement beaucoup de gestes techniques, Messi, lui a cherché à réaliser bon nombre de passes clés, générant une marge d’erreur presque inévitable pour l’Argentin (23 ballons perdus). Pas aidé par Paredes, Wijnaldum ainsi que leurs remplaçants Danilo et Draxler, Messi s’est ensuite vu repiquer dans l’axe comme il en a l’habitude avec l’Albiceleste et Barcelone. Un replacement bénéfique pour fluidifier le jeu parisien, libérant notamment Hakimi sur son côté

Le numéro 30 du PSG n’a peut être pas couru autant que Neymar et ses 10,2 km mais il s’est révélé comme étant l’attaquant le plus dangereux du club de la capitale. Auteur de 3 occasions franches, Messi manque notamment la lucarne de quelques centimètres et bute sur la barre pour conclure un mouvement dont il a le secret. Nul doute que l’ancien Barcelonais saura rectifier le tir au sein d’une équipe qu’il doit apprendre à connaître sur le terrain, dirigée par un entraîneur qui devra trouver la formule pour lancer son joyau dans les meilleurs conditions

En recrutant Messi, Paris a saisi une opportunité de rêver plus grand mais prend aussi le pari de révolutionner sa manière de jouer. Compter le sextuple Ballon d’Or dans ses rangs nécessite certaines concessions et une attention particulière portée sur son influence sur le jeu de l’équipe. En replaçant Messi dans l’axe, l’électron libre de Rosario devrait avoir davantage de facilité à s’épanouir au cœur du onze de Pochettino qui doit également repenser l’animation de son arrière garde, en grande difficulté contre Bruges

Avec ou sans Messi, Paris dispose depuis quelques années d’un secteur offensif particulièrement garni. Évoluant régulièrement avec 4 attaquants, l’équipe souffre toujours des mêmes lacunes au milieu de terrain qui manque considérablement d’activité et de volume de jeu pour compenser les assauts de Neymar, Mbappé, Di Maria ou encore Icardi. Ainsi, aligner sur la même composition de telles pointures est un rêve auquel tout supporter veut croire, mais qui peut très vite laisser place à la frustration si l’équipe ne relève pas son application dans l’entrejeu.
Le PSG a beaucoup de travail devant lui et doit impérativement assumer son rôle de favori (même face à des équipes plus modestes comme Bruges). Heureusement Pochettino peut cette année compter sur de nombreuses solutions avec un groupe plus fourni et qualitatif que jamais

Les débuts mitigés du vainqueur de la dernière Copa America reflètent les axes d’amélioration d’une équipe promise à l’excellence. Mais pour l’heure, il est bien trop tôt pour tirer la moindre conclusion sur le jeu du Sud Américain, qui après seulement 120 minutes disputées sous ses nouvelles couleurs, est encore loin de son meilleur niveau. Enfin, la fin de match portée vers l’avant de Messi et ses coéquipiers contre le Club Brugge, se doit d’être un réel motif d’espoir pour appréhender les prochaines échéances dans les meilleures conditions. Il sera également intéressant de suivre l’évolution du jeu entre Messi et Di María (suspendu pour les trois premiers matches de C1), complices en sélection nationale. Premier élément de réponse dimanche soir avec la réception de Lyon (20h45, Prime Vidéo).

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