[Edito] Comme l’impression d’un grand gâchis…

Une déception, presque une humiliation. Et un sentiment de gâchis. Voilà mon analyse quelques heures après la défaite du Paris Saint-Germain sur le terrain de Manchester City, en quart de finale de la Ligue des Champions. Cette élimination annonce le terminus d’une génération peut-être pas si dorée que ça. Avec Laurent Blanc en tête, le PSG a failli dans tous les compartiments du jeu sur la double-confrontation contre les anglais. A qui la faute ? L’entraîneur est-il le seul responsable ? Pouvait-on vraiment faire mieux au regard de la prestation adverse ? Beaucoup de questions se posent.

Après trois saisons à la tête du Paris Saint-Germain, avec un effectif aussi clinquant, Laurent Blanc n’a pu faire mieux qu’un quart de finale de Ligue des Champions. Pour les deux premières saisons, entre les blessés, les suspendus mais aussi les qualités des adversaires, cela pouvait servir d’excuse. Mais pas cette fois. Devant un Manchester City à sa portée et qui comptait lui aussi des absences de marque, le Paris Saint-Germain a encore failli. Outre la mauvaise attitude pointée du doigt par tous les consultants depuis la fin du match, on n’a pas pu ressentir de progrès dans cet effectif. Pire, depuis le premier quart de finale de Ligue des Champions sous l’ère QSI contre Barcelone (2-2, 1-1), on sent une régression à ce stade de la compétition. L’entraîneur parisien prend pour son grade l’élimination parisienne cette saison, il l’a dit et redit en conférence de presse. Assumer, c’est bien. Progresser avec le temps et l’expérience, c’est mieux.

Pour cette rencontre importante, certainement la plus importante depuis le début de saison, le manager parisien avait choisi de sortir un inédit 3-5-2. Ou plutôt le fiascotique 3-5-2, sans le tester au préalable en championnat malgré les 30 points d’avance et un titre déjà acquis. Laurent Blanc l’a expliqué, c’était pour canaliser toutes les offensives de City. Un système qui a pris l’eau dès les premières minutes avant que l’entraîneur arrête cette mascarade, par la force des choses, après 43 minutes et la sortie sur blessure de Thiago Motta. Cet aveu d’impuissance marque aussi le manque de préparation de cette tactique. Est-ce vraiment une surprise… Dans sa courte carrière d’entraîneur, les quelques paris tactiques du français se sont montrés infructueux lorsqu’il prend l’initiative de ne pas rester passif sur son banc de touche pour tenter des coups pas si majestueux. Le réel problème, c’est que tout ceci intervient dans des matches charnières. On se souvient qu’à l’Euro 2012, l’équipe de France se présentait alors contre l’Espagne avec Réveillère – Debuchy pour alimenter le couloir droit. En quart de finale d’une compétition internationale.

Plus récemment, avec le Paris Saint-Germain, Laurent Blanc avait tenté le 4-4-2 à Toulouse, en septembre 2014. Pour la première fois, il avait décidé d’instaurer un système avec deux pointes. Jean-Christophe Bahebeck en faisait partie, il était même buteur pour arracher l’égalisation. Mais la faible prestation parisienne posait déjà des questions. En fin de match, l’attaquant parisien déclarait que « l’équipe n’avait pas beaucoup préparé ce système tactique ». C’est ce qui m’a sauté aux yeux hier quand j’ai vu l’équipe tatillonner de cette façon. Le constat est encore là, ils n’ont pas préparé ce système. Dénaturer son jeu n’équivaut pas à une meilleure maitrise du résultat. Au contraire. Tout cela déstabilise sa propre équipe avant de déstabiliser l’adversaire. Ce n’est pas un hasard si le Paris Saint-Germain a commencé à avoir un meilleur visage lorsque le schéma tactique est redevenu plus traditionnel.

Lors des précédents échecs du Paris Saint-Germain en quart de finale, « le manque d’expérience » était le mot-clé comme pour justifier une sortie de route. Manchester City n’a pas eu besoin de quatre quarts de finale pour évoquer un quelconque manque d’expérience. Mieux, le club jumeau a eu besoin que d’une tentative pour rejoindre les demi-finales de Ligue des Champions. Adrien Rabiot, qui ne comptait que 75 minutes à ce stade de la compétition, n’a pas eu non plus besoin de cette expérience pour rayonner à l’Etihad et être, avec Thiago Silva, le meilleur parisien de la rencontre. Au contraire, même. Où étaient Zlatan Ibrahimovic, Angel Di Maria et consorts, habitués des joutes européennes et recrutés pour apporter cette fameuse expérience en Ligue des Champions ? Sur la pelouse certes, mais certainement pas concernés par les enjeux de l’évènement.

Et maintenant, que faire… Laurent Blanc a eu trois saisons pour faire grandir ce Paris Saint-Germain, là. Triompher sur la scène nationale, personne ne pourra lui enlever. Réaliser le quadruplé historique, non plus. Malheureusement, au regard des investissements, cela ne suffit pas. On attend ce club au sommet de l’Europe. Ce n’est donc toujours pas encore la bonne année. Le temps défile et Paris n’a toujours pas passé de cap européen. Alors qu’il vient de prolonger jusqu’en 2018, le maintien de l’entraîneur se pose. Est-ce vraiment lui le messie tant attendu qui offrira la première Champions League aux parisiens ? De vous à moi, je ne prends pas beaucoup de risque pour vous dire non. Encore cet été, il souhaitait Di Maria et un nouveau gardien, il les a eus. Sa prolongation de contrat, il l’a eue. La direction lui a offert les clés d’une Ferrari qui allait peut-être un peu trop vite pour lui. Comme l’impression d’un grand gâchis. Comme l’impression que tous ces investissements depuis 2012 n’ont pas servi à grand chose, au moins, sur la scène européenne.

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