Analyse CS – Donnarumma, des doutes dissipés ?
Le PSG a connu de grosses zones de turbulences la saison passée. Le point culminant de celles-ci, l’élimination en huitième de finale de Ligue des Champions sur la pelouse du Real Madrid (3-1). Au cours de cette rencontre, le fait marquant a sans doute été le premier but des joueurs madrilènes. Un but qui a permis aux adversaires du PSG ce soir-là de se relancer dans la course à la qualification. Gianluigi Donnarumma n’est pas exempt de tout reproche sur cette ouverture du score de Karim Benzema. Depuis, le portier italien semble traverser une période de doute en club mais aussi en sélection. Une saison, ou même une carrière, peut-être faite de haut et de bas, le but étant que les bas soient de courte durée. Avec le temps, Donnarumma, désormais gardien de but numéro un du PSG, semble dissiper les doutes qui planent au-dessus de sa tête.
Une confiance retrouvée, une panoplie à parfaire
Depuis le début de la saison 2022-2023, Gianluigi Donnarumma a retrouvé la confiance qui fait sa force. Si le rôle de numéro un lui a été confié depuis l’arrivée de Christophe Galtier sur le banc de touche Rouge & Bleu, cela a évidemment joué en sa faveur, et l’a libéré d’un poids. L’international italien est de nouveau décisif sur sa ligne, et permet aux parisien d’asseoir une certaine assise défensive grâce à ses arrêts. Pour imager cela, il est intéressant de se pencher sur les 11 arrêts effectués par Donnarumma depuis le début de saison. Parmi ceux-là, 8 sont issus du dernier match en date face au LOSC. Une performance qui fait office de record personnel pour le portier Rouge & Bleu, qui avait jusque-là réussi, au mieux, 5 arrêts durant un match depuis son arrivée au PSG. Au cours de la victoire (1-7) de ce week-end dans le nord de la France, l’ancien de l’AC Milan a été mis à l’épreuve, ce qui a engendré un chiffre intéressant. En effet, le portier parisien est l’auteur de 1,9 post shot expected goals. Ce chiffre signifie explicitement que Donnarumma a évité aux hommes de Christophe Galtier de prendre 0,9 buts de plus. Autrement dit, un gardien autre que lui, aurait encaissé près de deux buts, là où l’Italien en encaisse un. Un but encaissé sur lequel l’Italien ne pouvait rien, et qui lui est resté en travers de la gorge : « Je ne suis pas content du but encaissé, mais on a très bien joué, on a produit un très grand football. On travaille bien, ça se ressent sur le terrain« , a-t-il déclaré au micro de Prime Video à l’issue de la rencontre. À souligner la parade exceptionnelle qu’il a réalisé sur l’action du but lillois, avant d’exploser de colère lorsque le ballon a fait trembler les filets.
Malgré une assurance retrouvée sur sa ligne, un soucis demeure dans la panoplie de Donnarumma : le jeu au pied. En effet, malgré le chiffre de 92% de ses passes réussies, le portier Rouge & Bleu continue de faire peur aux supporters et observateurs du PSG lorsque le cuir est entre ses pieds. S’il joue constamment court afin de sortir proprement par des circuits de passes, ce choix semble parfois forcé, et n’est pas toujours très bien exécuté par le gardien de but. Pour imager cela, il est intéressant de se pencher sur deux relances aux 5,50 mètres face au LOSC.
Dans cette séquence à la 12e minute, on voit Donnarumma être trop attentiste pour relancer. Si l’idée est d’espérer aspirer les lillois, elle engendre une opportunité pour les Dogues dans la surface de réparation adverse, tant la mauvaise idée de relancer court dans cette séquence a laissé les nordistes récupérer le ballon en exerçant un pressing facile.
Dans cette seconde séquence, au retour des vestiaires, Donnarumma fait appel à Kimpembe pour jouer le six mètres, et ensuite jouer court. Encore une fois, l’idée ne semble pas être la bonne de la part du portier transalpin. Cette relance a donné un dégagement en touche de la part du défenseur français du PSG, et les lillois ont facilement récupéré le ballon.
En se penchant sur ses performances depuis la reprise, on constate qu’il regagne de sa grandeur et retrouve son niveau. Libéré du poids de la forte concurrence, il peut redevenir sous les cieux parisiens un des meilleurs gardien de but d’Europe. Mais en voyant le jeu au pied de Gianluigi Donnarumma, on peut parfois avoir l’impression que sa participation à la relance est forcée, et qu’elle est toujours une prise de risque, surtout face à une équipe comme le LOSC, qui même menée 4 à 0, était aux abords de la surface de réparation à chaque six mètres afin d’exercer le pressing. Des phases de jeu qu’il faudra travailler avec minutie au moment de jouer les grandes joutes européennes, tant la moindre erreur pourra coûter chère.