#BP « Au revoir Laurent, et merci » par Gavroche

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Zoher alias Gavroche nous propose un billet. Un hommage à Laurent Blanc.

Au revoir Laurent, et merci. Bien sûr, mille et une raisons m’ont poussées à remettre en question ton travail. En même temps, il faut avouer que c’est tellement facile de réfléchir sans avoir à supporter la pression inhérente à la fonction d’entraîneur d’un club sur-médiatisé.

Tu es arrivé par la petite porte, toi le champion du monde, tu n’étais qu’un huitième choix. Huitième choix, putain. Pourtant, c’est avec le sourire, et la ferme volonté d’imposer une philosophie de jeu, que tu as signé. Tu succédais à Carlo Ancelotti, un italien vainqueur de la LdC avec un Milan Ac de légende. Kaka, Inzaghi, Pirlo, Maldini, etc. rien que ça… Un coach qui n’a pas vraiment réussi à marquer la ligue de football française de son empreinte. Mais bon, il faut bien respecter la réputation, l’histoire, le passé, etc. Toi, et ton staff technique, vous avez réussi à inculquer quelque chose d’important à notre club. Nous étions un club de coupe. Même avec tout l’argent de Canal + le PSG n’avait jamais réussi à maîtriser son sujet en France. Le contexte l’explique peut-être un peu, puisqu’il existait alors en France des clubs ambitieux. Mais tu as réussi à balayer tout ça, tu as dégoûté tous les clubs de France. Bien sûr, il était peut-être aussi plus facile d’évoquer la suprématie d’un QSG. Quand il faut trouver les excuses pour se dédouaner, les paroles (paroles, paroles…) ne manquent pas. La vérité, c’est que tu les as écrasé. Oui, Zlatan, Thiago Silva, Verratti, ça aide. Oui, mais voilà, il faut savoir les faire jouer, les mettre en confiance. Thiago Silva est bien placé pour le savoir. A défaut de satisfaire d’éternels insatisfaits, d’épancher la frustration des uns et des autres. Tu as remporté des titres, ceux que M. Ancelotti, en personne, n’a pas réussi à décrocher. Oui, mais voilà, il y a le contexte. De la littérature…

Tu as une sale gueule Laurent, et en plus, t’es un peu marseillais quand même. T’avais rien pour toi, en fait. Huitième choix, touillette, marseillais, franchement, tu cherches la merde. Enfin bon, ça t’as pas empêché de tous les allumer en France. La France, c’est peut-être trop petit pour les ambitions qataris, et celles des fans, apparemment habitués à voir plus grand. D’ailleurs, moi, je n’ai pas su apprécié ton travail. J’avais même sacrément envie de t’assommer, à toujours foutre Pastore sur le banc. Merde alors. Huitième choix, touillette, marseillais, Pastore. A quoi tu joues, Laurent ? Bon, on s’est quand même bien marré. T’as bien fait flippé Madrid, hein. Et puis, entre nous, le soir où t’as viré Mourinho, avoue que Mme Blanc s’est bien amusée elle aussi. C’était bien mérité. On t’as tellement saoulé avec ce portugais, « special one », normal one, bla bla bla.

Tu seras peut-être jamais Carlo Ancelotti. Mais t’as bien envoyé balader José, hein. Il avait tellement les boules, qu’il a failli envoyer Chelsea en seconde division, mort de rire… Merci pour ça. Bon d’accord, il y a toujours plus fort que soi. On s’est aperçu face à Manchester City qu’on rêvait peut-être un peu trop grand. Oui, on s’est vu trop beau. Qu’est ce qu’on s’est foutu de la gueule de Clichy, Sagna et Mangala, et d’autres, oui, beaucoup d’autres. Moi le premier. C’est comme ça. Mais le football n’est pas une science exacte, et le football professionnel, c’est pire, c’est du divertissement. Et avec toi, c’était pas la franche rigolade, il faut le dire. T’es pas une bête de cirque. Tu t’agites pas, mais t’as toujours ton agitateur dans la gueule. On a pas compris. Mais c’était sympa. On avait peut-être besoin de ça, passer notre frustration sur toi. On se voyait déjà, en haut de l’affiche… Tu comprends ? Imagine un peu le cirque, si monsieur Ancelotti s’était décidé à faire stagner le PSG en 1/4, pendant trois ans lui aussi. Sur qui on aurait pu rejeter la faute ? Mais, il faut dire que tu as quand même sacrément apaisé le climat autour du Paris SG. Nous, on voulait Léo, on voulait que ça parte en couilles. Comprends nous, le football est un divertissement, et toi, t’étais pas trop marrant. C’est pas grave, aujourd’hui, le club, les dirigeants, et l’effectif, connaissent bien la France, son football, sa ligue, ses coupes. Et c’est quand même un peu grâce à toi. Ca va faire zizir à ton successeur, à mon avis. Et aujourd’hui, l’OM ne peut plus se vanter d’être le club français le plus titré. Ça vaut bien une Ligue des Champions. Merci Laurent. Pour la vraie, il faut dire qu’aujourd’hui, on ne peut plus trop magouiller comme à l’époque. La concurrence, il faut lui marcher dessus. Bon, toi, on peut pas dire que ça te connait l’Europe. Mais tu as beaucoup appris aux côtés du Paris SG. Tu emportes cette expérience avec toi, et j’espère qu’elle te servira à l’avenir. Car il faut le dire, tu représenteras toujours un peu le PSG. Tu seras le plus Parisien des sudistes, monsieur le champion du monde. Nous, on verra bien ce qui nous attend. Peut-être qu’on éteindra nos télévisions, ou peut-être qu’on appréciera la nouvelle aventure. On a beaucoup appris ensemble, certains ont même découvert toute la palette de couleurs de la haine grâce à toi. Il faut aller de l’avant maintenant… Moi, j’aime pas les « au revoir » Laurent. J’aime qu’on se quitte en silence, avec trois points de suspensions. Mais bon, le mal est fait, la machine médiatique fout déjà un bordel pas possible. 22M€ par ci, par là. J’me suis dis, si toi tu touches toute cette thune, alors moi, j’ai bien le droit à une tribune sur CS pour te dire au revoir, tu me dois bien ça, Laurent…

Gavroche

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