Ce qui se joue actuellement au Qatar

Le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaifi a rejoint le Qatar vendredi, où il devrait selon toutes vraisemblances rencontrer la direction du Qatar Sports Investments (actionnaire majoritaire du club de la capitale) dans les prochains jours. Si l’homme d’affaire jouit d’une excellente cote en France auprès des supporters et des observateurs, la donne n’est pas la même à Doha où les critiques commencent à pleuvoir sur le dirigeant francilien. L’ancien tennisman est pointé du doigt par une partie de la caste qatarie qui lui reproche son manque de résultat, mais pas uniquement

Sa longue amitié avec l’émir du Qatar Tamim Al-Thani lui a permis de passer les premiers nuages noirs sans encombre mais l’arrivée du premier gros orage dans le ciel parisien pourrait prendre le dessus sur cette dernière. Sportivement, le club stagne, recule même pour certains. Alors que le PSG se devait de figurer à moyen terme dans le gratin mondial du football afin de servir de vitrine pour la Coupe du Monde 2022, dans les bureaux de Doha on vit cette nouvelle élimination cette saison en quart de finale de Ligue des Champions comme un véritable camouflet. Il faut savoir qu’au Qatar, l’organisation de la plus prestigieuse compétition de football n’a pas que des partisans, pire, elle est vécue par certaines familles puissantes comme le rêve d’un seul homme, l’ancien émir Hamad bin Khalifa Al Thani qui a abdiqué en 2013, et l’acquisition du PSG comme le nouveau « jouet » du nouvel émir Tamim Al-Thani, son fils de 35 ans.

Financièrement, la situation est aujourd’hui très compliqué au Qatar. Le gouvernement se serre la ceinture et de très nombreux chantiers sont en stand-by. A titre d’exemple, de nombreuses routes et infrastructures ne sont pas terminées, la bulle spéculative sur l’immobilier est sur le point d’exploser et la politique menée à l’international sème le trouble chez de nombreux « alliés ». Conséquences directes, les dépenses pour les projets secondaires sont contrôlées et extrêmement réduites. C’est le cas pour le PSG qui, d’un point de vue économique, n’est plus aidé par le petit pays du Golfe hors contrats de partenariats déjà signés. Impossible ou du moins extrêmement compliqué dès lors d’imaginer le club francilien poser par exemple 30 millions d’euros net par an pour un joueur ou 20 millions d’euros pour un entraîneur. Avec les charges, ce type de salaires plomberait rapidement le budget annuel parisien. Nasser Al-Khelaifi va donc devoir s’expliquer sur ses stratégies à venir en matière de recrutement mais aussi sur la dernière reconduction de contrat de Laurent Blanc qui devrait coûter cher au PSG en cas de licenciement (entre 10 et 15 millions d’euros selon Le Parisien de ce samedi).

Sportivement et financièrement donc, l’ancien président de BeIn Sport France va devoir rendre des comptes. QatarInfos.net, souvent bien informé, évoquait même la candidature sur place du Sheikh Joaan bin Hamad bin Khalifa Al-Thani pour prendre les grandes décisions du PSG depuis Doha. Cet ancien militaire, membre de la famille royale (il est le 5e frère de Tamim Al-Thani), fan de sport et grand connaisseur de la France pourrait devenir le prochain président du club et Nasser Al-Khelaifi, qui ne vient pas d’une grande famille qatarie et qui ne bénéficie donc pas d’un grand soutien, en devenir le président délégué sous tutelle du premier nommé. Une restructuration qui toucherait donc tous les étages de l’organigramme francilien : voilà ce qui se joue actuellement au Qatar…

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