
Mbappé, Sergio Ramos, Ibrahimovic, Zidane… La mise au point de Leonardo !
Le PSG est à six jours d’affronter le Real Madrid dans le cadre des huitièmes de finale retour de la Ligue des Champions. Les Rouge & Bleu auront un but d’avance grâce à Kylian Mbappé. Alors que les rumeurs sur l’avenir de l’attaquant parisien deviennent de plus en plus insistantes, et que de nombreux dossiers restent en suspens, le directeur sportif parisien Leonardo s’est longuement confié au journal L’Équipe et a mis les choses au clair. Extraits choisis.
La Ligue des Champions :
« Quand on a commencé le projet, en 2011, quatorze ans
après que j’ai joué mon dernier match ici, je suis revenu parce
qu’on voulait construire un grand club. Pas seulement pour gagner
la Ligue des champions. C’est complètement différent. Parce qu’un
grand club, quand il gagne, c’est bien, mais l’année où il perd, il
sait rester compétitif. Aujourd’hui, c’est notre cas. On ne joue
pas à la roulette chaque année.
Le sentiment que le public peut avoir ? Parce que revient
toujours sur la table la C1. La base de la conversation est
importante : Paris est devenu un grand club. Après, je vais
commettre des erreurs, le club aussi. On prend mille décisions par
jour, c’est normal. Mais prenez chaque étage.
La formation ? On est leaders du Championnat – 17 ans,
leaders en – 19 ans, quart-finalistes de la Youth League, premier
au classement des centres de formation. Cette année, on a lancé en
pro quatre jeunes nés après 2003. Seul Rennes a fait mieux en L1,
avec cinq. On a un vivier d’excellence.
Les féminines ? C’est l’un des plus gros budgets d’Europe
et on joue pour gagner la C1.
Les infrastructures ? On est en train de créer un centre
d’entraînement ultramoderne qui restera pour toujours. Dans notre
effectif, O.K., on a des stars comme Messi, Neymar, Ramos, Mbappé,
Di Maria, Navas, mais on a aussi Mendes qui a 19 ans, Hakimi 22,
Donnarumma 22. Marquinhos vit sa 9e saison, Verratti sa 10e,
Kimpembe est « né » ici. On construit quelque chose qui
va durer. C’est pour cela que la base de la conversation ne peut
pas toujours être : si on ne gagne pas la C1, on est
nuls.«
La discipline et les propos d’Ibrahimovic :
« Je ne veux même pas répondre.
L’indiscipline, elle est où ? Je pense qu’il y a une raison
si, à chaque fois qu’un joueur quitte le PSG, il ne peut s’empêcher
de parler de nous. Tout le monde veut venir. Zlatan a essayé
plusieurs fois de revenir. J’attends encore son interview pour
remercier le PSG pour tout ce qu’il a fait pour lui. Le PSG a
existé avant et après lui. Mais dites-moi, où est
l’indiscipline ?
L’exposition du couple Icardi ? Il ne le fait plus. On a réglé
ces histoires en interne, comme on le fait toujours. […] On a géré
cette crise et tout le monde dans sa famille a respecté les
consignes. Je constate juste qu’il n’y a plus de retard aux
entraînements, que tout le monde bosse et on a une équipe, bien
ensemble, qui a très envie de gagner. Je reviens sur Neymar. Vous
savez ce qu’il a eu ? C’est grave. L’os de la cheville était
touché avec un problème de vascularisation. Pour revenir là où il
est aujourd’hui, c’est la preuve qu’il est impliqué. Quand j’ai eu
des problèmes avec lui, je le lui ai dit. Mais quand les choses
sont bien faites, il faut le dire aussi. On ne colle pas une
étiquette pour toute la vie. Quand il est sur le terrain, on se dit
à chaque fois que quelque chose peut se passer. Idem pour Messi.
C’est un génie. Il fait grandir les autres. Discuter Messi, c’est
discuter le football.«
Sergio Ramos :
« On l’a recruté, il était bien physiquement. Aujourd’hui, il a joué cinq matches. Malheureusement, il ne s’est pas passé ce qu’on imaginait. C’est dur pour lui, pour tout le monde. Mais nos rapports sont clairs. Le jour où on dit qu’il ne peut plus jouer, ce sera clair pour tous. Ce n’est pas le cas. Après, ne pas jouer rend compliqué pour lui d’être un leader. On attendra avant de tirer des conclusions, la saison n’est pas finie. Mais je n’ai pas peur d’assumer des erreurs quand j’en commets. Nasser m’accorde une confiance totale, me laisse une vraie autonomie et, pour cela, je le remercie. Travailler dans cet esprit te donne vraiment envie. C’est important. C’est aussi pour cela que je dis que le PSG est un grand club. »
Mbappé :
« L’offre annoncée par Le Parisien et AS ? Ce n’est pas vrai. On
n’a pas transmis d’offre précise. Il y a un élément
important : je pense que la dernière chose qu’on mettra sur ce
contrat, ce sera le montant. On a envie de le mettre dans les
meilleures conditions pour qu’il devienne le meilleur joueur
possible.
Si on sait ce qu’il veut ? De plus en plus. C’est une question
de ressenti. Le joueur français, quand il débute, a l’objectif de
jouer à l’étranger. Ce n’est pas un hasard si dans l’équipe
championne du monde en 1998, tu as une majorité de joueurs qui
jouent à l’étranger. Pareil en 2018, Kylian était le seul du onze
type qui jouait en France. […] Maintenant, je pense que Kylian a
vraiment une grande réflexion. Le ressenti qu’il y a eu samedi au
stade c’est magnifique. Quelque chose se crée, pas seulement pour
lui. Je ne suis pas là pour être mielleux mais d’autres clubs n’ont
pas des ultras comme ça. Ça peut peser.
[…] Il y a une réalité. Kylian, c’est le meilleur joueur au monde
aujourd’hui. Messi a toujours été à ce niveau, et pour moi il est
encore à ce niveau-là mais c’est normal qu’arrivent des gens qui,
doucement… Il ne s’agit pas de juger qui est meilleur. Il y en a un
qui a 23 ans, l’autre 34.
Un pourcentage qu’il reste ? Je ne saurais dire, mais on a des
possibilités. Tant qu’il n’y a pas de signature, on va tout
essayer, on va tout faire pour le garder. Je ne pense pas qu’il
jugera sur le résultat contre le Real. On a une génération qui
vient, on a des jeunes de la formation, on a l’envie de faire
d’autres investissements. Ce qui a été fait par le Qatar depuis dix
ans a amené le PSG parmi les grands. Aujourd’hui, le club est une
réalité. Il est aimé, admiré, respecté.«
Pochettino :
« Aujourd’hui, il a encore un an de
contrat (juin 2023). Honnêtement, on n’a jamais pensé à
changer d’entraîneur. Vraiment. On n’a jamais contacté Zidane ou
qui que ce soit. Avant de venir ici, Pochettino était dans le top 5
des entraîneurs et il l’est toujours. On voit la progression, même
si beaucoup de choses se sont passées. Je le vois toujours plus
impliqué car, avec le temps, tu connais mieux le contexte.
Oui. Je pense qu’il a peut-être eu des moments de doute, mais
il n’a jamais demandé à partir. Il a peut-être eu des périodes
difficiles, en février ou mars, il avait eu le Covid. Puis, pendant
l’été, il y a eu des rumeurs de départ. Lui dit qu’aucun club ne
l’a sollicité et personne ne nous a appelés.
Je n’ai aucun problème avec Pochettino. On est très clairs, on
parle de tout.
[…] Il n’a jamais demandé à partir. Un entraîneur dans sa
situation, comment ne pourrait-il pas être motivé ? Tu as un
effectif comme ça, tu as la C1 devant toi, tu es au PSG où tu as
toi-même joué. Je ne vois même pas en quoi c’est un sujet de
discussion.«
La formation :
« C’est impossible aujourd’hui pour un jeune de 18 ans de dire « je veux jouer sinon je m’en vais ». Tu dois passer par des étapes pour arriver là-haut. Et pour grandir dans le club tu dois avoir un peu de patience. Les Italiens, les Anglais, les Allemands, les Espagnols n’ont pas la culture de partir à 17 ans. »