Al-Khelaïfi : « S’ils sont raisonnables, on restera pour toujours au Parc »

Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, est très présent dans les médias ces derniers jours. Ce samedi, il a accordé un très long entretien à l’Equipe. Le Parc des Princes, les discussions avec la mairie de Paris, le mercato hivernal, la relation Antero Henrique-Luis Campos ou bien encore l’engagement à long terme de QSI au sein du PSG, l’ouverture du capital…Meilleurs extraits choisis.

L’ouverture du capital

« On m’a demandé hier (jeudi) :  »C’est vrai que vous allez vendre le PSG après la Coupe du monde ? » J’ai répondu :  »Ah bon, vous me l’apprenez. C’est une breaking news. » (Rires.) Non, non. Pour l’investissement, si on veut vendre 5, 10, 15 %, je ne sais pas. La vérité, c’est qu’il y a beaucoup d’intérêts. On regarde deux choses. Un investisseur et un partenaire stratégique, et la seconde partie est la plus importante. Si cette entité peut et veut aider le club à grandir, pourquoi pas ? Cela signifie-t-il que vous voulez mettre moins d’argent ? Ce n’est pas mettre plus d’argent ou moins d’argent, mais faire grandir la marque, notre expertise, notre business.« 

L’engagement de QSI

« Nous sommes ici pour du long terme. Ce à quoi nous réfléchissons, c’est comment développer le club ? Quel est le meilleur pour lui ? Au fond de mon cœur, je n’ai pas envie de vendre la moindre part. Mais si c’est dans l’intérêt du club, pourquoi pas ? On ne veut pas quelqu’un qui vient pour deux ans et qui vend ses parts. On veut quelqu’un qui amène beaucoup de valeur. »

Le déficit de 370 millions d’euros

« Il faut revenir un peu en arrière. Avant le Covid, nous avions fait quasiment 50 M€ de profit en 2017-2018 et 30 M€ en 2018-2019. Après, tous les clubs ont été affectés par la situation financière. Nous le sommes aussi, plus que n’importe qui. Parce que nous avons eu une baisse des droits télé, plus de Championnat pendant plusieurs mois, nous payons énormément de charges sociales si on compare à d’autres clubs. Et il y a une autre différence par rapport à nous, c’est que pour les clubs de Premier League, les droits télé sont supérieurs à la Ligue 1 de 3 milliards d’euros par saison. Le Covid, les droits télé en moins… Nous essayons de reconstruire encore. Si on ne fait pas ces investissements, c’est le sportif qui va en payer le prix. Il suffit de comparer avec les autres : Liverpool, Manchester City. Tout le monde investit, donc nous avons besoin de le faire. Sinon, on va encore perdre quatre-cinq ans sportivement. Ce n’est pas facile parce que nous sommes dans la Ligue française avec des revenus limités. Nous essayons d’amener les revenus à un niveau plus élevé. Avec (le fonds d’investissement) CVC, ça va nous aider. « 

Le rachat du Parc des Princes, réponse à une logique économique ?

« Bien sûr. Cela doit permettre d’augmenter les revenus et la valeur du club. Avec le stade ou sans, ce n’est pas la même chose. Après, j’ai entendu la mairie dire :  »Nasser joue avec nous. » Non, Nasser ne joue pas. J’adore le Parc des Princes, je l’ai toujours défendu, c’est le coeur du PSG. S’ils sont raisonnables, on restera pour toujours au Parc. Mais nous sommes dans une situation qui n’est plus possible. Une fois, on a dû fermer 2 000 places à cause d’un souci. La technologie n’est pas au niveau non plus. Le PSG n’a pas le stade pour arriver au top niveau financier et même sportif. Je vous donne un exemple : si nos supporters étaient plus proches de la pelouse, juste derrière le gardien, on marquerait 6 ou 7 buts avec leur pression (rires). Nous avons fait le plein sur 100 matches de suite et nous refusons des gens.« 

Vous comprenez que les supporters ne souhaitent pas quitter le Parc ?

« Mais moi non plus je ne veux pas. Je vous dis la vérité, on n’a pas le choix. Je l’ai dit à la mairie de Paris. On ne peut pas rester dans ces conditions. Si on peut franchir une étape, on restera. Mais on ne veut pas rester sans rien faire. La mairie devrait réfléchir à notre offre. On a déjà investi plus de 80 M€ dans le stade. La mairie a fait quoi dans le même temps ? L’offre de 40 millions d’euros ? J’ai une question. Quelle est la valeur du stade sans le PSG ? Ce n’est rien. La mairie doit aussi se demander ce que le club rapporte à la Ville de Paris. S’ils pensent que l’on va investir 500 M€, on va simplement aller construire un nouveau stade.« 

Emmanuel Grégoire

« Lui, il parle trop. En face de nous, il nous dit quelque chose et dans le journal sa version est différente. Ça, je ne peux pas l’accepter. S’il y a un problème, on se parle en face. Pas dans le journal. Si j’ai un message, je le fais en direct. Qu’avez-vous dit à la mairie de Paris en direct ? Que s’ils ne veulent pas accepter notre offre, on part. On ne menace pas. On se serre la main, on remercie la mairie et on se dit au revoir.« 

Depuis combien de temps on veut acheter le Parc ?

« Cinq ans ! À chaque fois, on nous a dit :  »Après l’élection à la mairie ». Puis :  »Après l’élection du Président. » On a perdu cinq ans. On aurait déjà pu construire un nouveau stade. Mais regardez les autres clubs ! Nous, on a besoin de je ne sais combien d’accords. On n’avance pas dans les discussions. »

La mairie a aussi la crainte de vendre le stade au Qatar. Si vous achetez le stade, il appartiendra au club ?

« Mais oui. On a investi dans le PSG et le club est français, non ? Ce n’est pas un club qatarien. Les joueurs jouent en France. Est-ce que vous dites que Chelsea est un club américain ? Nous avons fait augmenter la valeur du Championnat, de la ville, non ? J’aimerais bien qu’on fasse une étude sur ce que le club a rapporté à la ville. Combien de touristes ? On a ouvert notre musée par exemple et la fréquentation est énorme. Combien d’impôts avons-nous payés ? Sérieusement… Nous sommes de gentilles personnes, mais nous ne sommes pas stupides. On a été très gentils, maintenant, c’est fini. Ils profitent du fait qu’on a été gentils. Ça suffit !« 

Des pistes si le PSG doit partir du Parc ?

« Nous avons des options (sourire). Je ne peux pas vous dire où, mais on pourra construire un nouveau stade à Paris.« 

Une recrue cet hiver ?

« On verra, mais je ne pense pas. Nous n’avons besoin de personne. On doit garder la même équipe. Je pense qu’on a trouvé un esprit collectif et qu’on est bien. Galtier et Campos souhaitent recruter un défenseur ? Ils n’ont rien demandé. Parce qu’ils comprennent. On discute tous ensemble. Je respecte beaucoup le coach, je l’apprécie beaucoup parce qu’il a des valeurs humaines. C’est un très bon coach.« 

Je ne voulais pas de lui cet été ?

« Encore un commentaire incroyable qu’on a pu lire. Ce n’est pas vrai ! Sinon je n’aurais jamais signé avec lui. C’est l’un des deux entraîneurs pour qui j’ai le plus grand respect.« 

La relation Antero Henrique-Luis Campos

« Je ne vais pas le cacher. Il y a eu des problèmes entre les deux. C’est vrai. Mais, ce n’est rien de personnel. En fait, chacun est un peu entré dans le travail de l’autre. C’est pourquoi nous avons décidé d’arrêter ça. Antero a fait du très bon travail dans les ventes, les prêts… Luis aussi de son côté. Mais c’est difficile d’avoir deux têtes. C’est juste une histoire de communication. Antero va rester mais il ne va plus gérer l’équipe première. Il va aider à Braga (QSI a pris 22 % du club) et nous allons aller dans un autre club également.« 

Une erreur par le passé de dire trop vite que vous vouliez gagner la Ligue des champions ?

« Vous avez peut-être raison. Ce n’est pas une honte de dire qu’on a fait des erreurs. Il faut aussi dire que notre club est plus grand que ça. Il y a les féminines, le judo, le handball... »

Avez-vous entamé des négociations avec Messi ? Et si Mbappé ne prolonge pas, serez-vous obligé de le vendre l’été prochain ?

« Cette année, c’est la Coupe du monde. J’espère que Messi et Mbappé seront les plus forts de la Coupe du monde. Après, on parlera.« 

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