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Mauro Icardi, dernier candidat du jeu du loft

Avec le départ de Rafinha officialisé ce samedi soir, le loft mis en place par le PSG ne compte plus que Mauro Icardi sur les huit éléments qui le constituaient, preuve que cette technique a eu le mérite de fonctionner pour ce qui est de son objectif principal de dégraissage de l’effectif.

Si la Star Academy fera bientôt son grand retour sur TF1, une autre émission des années 2000 de la chaine a été remise sur le devant de la scène grâce au PSG, tout du moins sous le ton de la plaisanterie sur les réseaux sociaux : Loft Story. Pour ce qui concerne le club parisien, ne retenez que le premier terme, « loft », visant à caractériser le fait qu’une partie des éléments du vestiaire a été isolée du reste de l’effectif. Derrière le trait d’humour du terme et les blagues qui en ont résulté au cours de l’été, la mise en place d’un tel dispositif était avant tout la matérialisation d’une mission cruciale pour le PSG cet été : enfin parvenir à dégraisser son effectif.

Cette mission était tout sauf aisée. Depuis des années, le club parisien ne parvenait pas à se séparer de ses joueurs mis dans des conditions plus que confortables au PSG et à Paris, aussi bien sportivement qu’économiquement, sans compter le cadre de vie rêvé offert par la capitale française. Difficile, dans un tel contexte, de convaincre des joueurs dont les performances ne répondaient pas aux attentes – dans le meilleur des cas – de plier bagage pour aller là où ils gagneront moins et où ils auront à relever un challenge sportif de moindre envergure. 

La manière douce ne fonctionnant pas les fenêtres de transferts se succédant, la manière forte a été privilégiée en cet été 2022. Le cadre était totalement légal. Les joueurs n’étaient pas privés d’entraînement, ils travaillaient simplement en marge du groupe de Christophe Galtier. Quand les hommes entrainés par le technicien français se présentaient le matin, les autres arrivaient en milieu d’après-midi pour s’exercer avec un groupe de jeunes n’entrant pas dans les plans du staff parmi lesquels Edouard Michut, finalement parti à Sunderland, ou Djeidi Gassama, qui va prolonger au PSG avant de rejoindre Eupen en prêt.

Un groupe de huit rapidement identifié

Ander Herrera, Georginio Wijnaldum, Layvin Kurzawa, Julian Draxler, Rafinha, Thilo Kehrer, Idrissa Gueye et Mauro Icardi. Ils étaient le groupe de huit. Huit joueurs poussés vers la sortie. Huit joueurs dont les départs n’étaient clairement pas garanti au début de l’été malgré la volonté du PSG. Huit joueurs qui ont progressivement intégré ce groupe des bannis au gré des arrivées.

Comme proclamé par une expression bien connue, « à la fin, il n’en restera qu’un ». La théorie s’est vérifiée : au dimanche 4 septembre, il n’en reste plus qu’un, à savoir Mauro Icardi. Ironiquement, on pourra dire qu’il est le grand vainqueur de ce jeu du loft. L’Argentin est le boss final. Telle une partie de Mario Bros, les sept premiers mondes ont été conquis, il ne reste plus que le huitième château à conquérir, incarné par ce joueur qui n’a de cesse d’agacer depuis janvier 2020.

Annoncé dans les viseurs de Galatasaray et du Besiktas, le buteur argentin a jusqu’au 8 septembre et la fermeture du mercato en Turquie pour rejoindre l’une de ces deux équipes, faute de quoi sa situation au cours de cette première partie de saison promet de ne pas être aisée. Il pourrait notamment se voir accorder du temps de jeu avec l’équipe de National 3 gérée par l’association du PSG, mais pas question d’une réintégration dans le groupe de Christophe Galtier. Mauro Icardi finira-t-il par céder face la pression, lui qui n’a pas l’intention d’effectuer la moindre concession sur son salaire ? La réponse sera connue dans les quatre prochains jours, à moins d’une porte de sortie surprise en MLS ou en Argentine.

Les six autres candidats, eux, ont lâché prise de manière progressivement tout au long de l’été, plus ou moins facilement. Georginio Wijnaldum a par exemple été touché par sa mise à l’écart pour la tournée au Japon. Il n’a ainsi fait aucune vague au moment de rejoindre l’AS Roma dans le cadre d’un prêt avec une option de 8 M€ pouvant devenir obligatoire sous conditions. Thilo Kehrer ne s’est pas non plus accroché lorsque West Ham s’est intéressé à lui, club qu’il a rejoint dans le cadre d’un transfert chiffré à 16 M€. Officiellement parti ce samedi soir du côté d’Al Arabi au Qatar, Rafinha cherchait lui-aussi un point de chute pour se relancer après six mois de prêt du côté de la Real Sociedad en seconde partie de saison 2021/2022. Le plus dur n’était pas de le convaincre d’aller voir ailleurs, mais plutôt de lui trouver une porte de sortie. Le Brésilien était arrivé librement il y a deux ans et repart de la même manière, privant ainsi le FC Barcelone de 35% du montant d’un éventuel transfert.

D’autres éléments du groupe de huit ont néanmoins été plus difficiles à faire partir. Ander Herrera s’est longtemps accroché à son confort parisien sans que sa situation ne semble le toucher plus que cela. Le départ de Layvin Kurzawa n’était pas une mince affaire, aussi bien en raison de ses prétentions que par la difficulté de trouver un prétendant prêt à recruter un joueur qui n’avait plus joué en compétition officielle depuis plus d’un an. La situation était similaire pour Julian Draxler, très à l’aise à Paris malgré sa situation sportive à la dérive au PSG, tandis qu’Idrissa Gueye n’a pas souhaité faciliter les choses pour effectuer un grand retour à Everton qu’il souhait voir se concrétiser dans le cadre d’un transfert libre à un an du terme de son contrat.

Artisan des départs, Antero Henrique s’est trouvé bloqué dans ces quatre niveaux du jeu du loft. Fort heureusement, la persévérance paye et les solutions ont été trouvées. Ander Herrera a retrouvé le Pays-Basque et l’Athletic Club en partant dans le cadre d’un prêt qui aura deux finalités possibles en fin de saison : un achat ou une nouvelle saison prêté malgré un contrant courant jusqu’en 2024. Layvin Kurzawa et Julian Draxler ont de leur côté été prêté sans option d’achat à Fulham et Benfica. Selon Abdellah Boulma, le club anglais prend en charge la majorité du salaire du Français, alors que l’Allemand voit 80% de son salaire être payé par le PSG malgré son départ. Quant à Idrissa Gueye, son transfert s’est concrétisé contre seulement 2 M€.

Malgré de nombreux prêts, la mission d’origine est accomplie

C’est ainsi que le loft a été quasiment vidé et que le PSG se retrouve désormais avec le seul Mauro Icardi comme ultime occupant. D’aucuns pourront regretter le manque de transfert et le fait que la majorité des départs se soient réglés par le biais de prêts. Certes, Paris va continuer à prendre en charge une partie des salaires. Julian Draxler et Layvin Kurzawa reviendront en fin de saison, tandis qu’il existe une possibilité que Georginio Wijnaldum effectue aussi son come-back en juin 2023. Mais faut-il réellement s’en lamenter ?

L’idéal aurait évidemment été d’enregistrer uniquement des ventes. Seulement voilà, de toute évidence, cela n’était pas possible. Certains éléments étaient purement et simplement invendables. Le vrai enjeu pour le PSG était d’offrir à Christophe Galtier la possibilité d’avoir un groupe réduit, chose qu’il appelait de ses voeux dès sa présentation en tant qu’entraîneur le 5 juillet : « Je vais faire en sorte que les joueurs soient heureux sur le terrain et dans le vestiaire. Je pense ainsi que l’effectif doit être réduit. On ne peut pas avoir des joueurs qui ne jouent pas. On va faire en sorte de réduire et trouver la bonne taille d’effectif ». 

C’est presque une réussite totale sur ce point. La balle est désormais dans le camp de Mauro Icardi. S’il consent à s’en aller dans les quatre prochains jours, la mission impossible aura été bel et bien accomplie par le PSG. Et si on revient trois mois en arrière, la partie était loin d’être gagnée.

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