#BP « Quand on vire Blanc, c’est pour prendre Simeone, pas Emery ! » par Olivier

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier nous propose un nouveau billet.

Tout à l’ivresse du limogeage de Blanc, ses zélés contempteurs essaient de nous persuader (et eux avec probablement) que son successeur présumé, Unaï Emery, est le coach de génie qui va nous faire franchir une étape et gagner la LDC. Et de nous dresser un portrait dithyrambique d’un technicien dont ils n’avaient jusqu’à ces derniers jours probablement qu’une vague idée. Car, en dehors des passionnés de la Liga, hors les trois ogres : le Barça et les deux Madrid, qui connaît vraiment les autres acteurs de ce championnat, souvent réduits au rôle de faire-valoir ?
Alors pour dépasser la subjectivité des jugements de valeur d’un coach, souvent fondés pour le spectateur de base sur la très petite partie émergée de l’iceberg de sa fonction, soit son apparence publique (attitude sur le banc et prestations médiatiques), principaux arguments à charge du procès fait à Laurent Blanc, et finalement banalement assez proches de ceux avancés pour le lynchage pré Coupe du Monde 98 d’Aimé Jacquet, intéressons-nous plutôt aux éléments objectifs : les résultats.
En championnat tout d’abord, où, face à l’année de tous les records du PSG à la sauce Blanc, le FC Séville d’Emery ne peut opposer comme bilan qu’une 7éme place, avec 14 victoires pour 10 nuls et 14 défaites ! 51 buts marqués contre 50 encaissés ! 39 points de retard sur le champion ! J’entends déjà bien sûr les protestations indignés de ceux qui ne vont pas manquer d’avancer l’argument de la différence de moyens entre les deux clubs et celui aussi de la valeur respective de la concurrence rencontrée. Mais en quoi alors la situation de Séville diffère-t-elle tant que ça de celles de Villareal, Bilbao ou du Celta Vigo, qui le devancent aussi de respectivement 12, 10 et 8 points ?
Oui, mais il y a l’Europe ! Et les 3 succès successifs en Ligue Europa que les thuriféraires d’Emery assènent face à tout doute. Remarquons simplement que pour gagner la Ligue Europa … il faut être absent de la Champion’s League. Soit pour n’être pas parvenu à s’y qualifier en championnat. Soit pour avoir échoué en phase de Poule. Ce qui est le cas de Séville et d’Emery lors de cette campagne. Avec 4 défaites en 6 matchs. Dont, en passant, deux contre Manchester City avec une claque 3-1 à domicile. City ? Vous savez bien ? Cet adversaire facile que Blanc aurait dû éliminer pour accéder … en demies !
Qu’ajouter de plus à la crudité des chiffres ? Qu’Emery n’a jusque-là coaché que des équipes moyennes. Que sa seule expérience hors d’Espagne, au Spartak Moscou en 2012, s’est soldé par un lamentable fiasco (limogeage au bout de 4 mois !). Qu’il va devoir passer du club où tu as à gérer Gameiro et Rami à celui d’Ibrahimovic (ou son successeur à l’ego semblable) et de Thiago Silva. Et que si c’était le « Messie » annoncé par ses apôtres récemment convertis, il est intéressant de se poser la question pourquoi il n’est pas prophète en son pays puisqu’aucun des trois grands ne l’a débauché ?
Alors je ne dis pas que c’est un mauvais et qu’il ne réussira pas. Je dis que virer Blanc pour le remplacer par lui ne me semble pas changer fondamentalement la donne et garantir de franchir un palier. Ça reste un pari. Et si j’ai bien compris le discours du Président Nasser, aujourd’hui Paris ne veut plus de paris ! Il veut du sûr. Du top. Du qui a déjà gagné la vraie Coupe d’Europe ou qui aurait dû le faire. Et qui va donc pour ça vous amener au bout. Et ça, ça se compte sur les doigts d’une seule main. Et ça s’appelle : Guardiola, Mourinho, Ancellotti (zut, ça a déjà foiré) et Simeone.
Diego Simeone. Le seul qui s’imposait vraiment si on voulait vraiment changer. Par son jeu hyper réaliste tranchant avec celui de Blanc. Par ses résultats (deux finales de LDC). Par sa dimension médiatique capable d’électriser, joueurs, supporteurs et même journalistes, parfaitement à même de compenser, pour prolonger la quête d’image si importante pour le club, la perte du show Ibra.
Qu’avec les moyens illimités qui sont les siens, le PSG ne soit pas parvenu, une seconde fois, à l’attirer, doit faire se poser à ses propriétaires les bonnes questions. En sont-ils capables alors que, faute de réflexion et de préparation, le départ précipité du choix par défaut Blanc ne débouche, comme une montagne accouchant d’une souris, que sur le choix précipité et par défaut Emery ? Et n’est-ce pas plutôt à eux de franchir le pallier qui fait passer un propriétaire béotien d’un club acheté comme on se paie un jouet, à un Président d’institution ?
Allez, tout n’est peut-être pas encore perdu et merci à Blanc de rendre un dernier service au club en faisant traîner le plus longtemps possible le règlement de son départ. Peut-être qu’un miracle, ou l’intervention convaincante d’Antoine Griezmann, fera finalement changer d’avis El Cholo. Sa grinta au bord du terrain et une attaque Griezmann/ Cavani, vous n’avez pas envie de voir ça, vous ? A Nasser de sortir par le haut de la situation irresponsable dans laquelle il a mis le club. C’est à lui de prouver vraiment qu’il dream bigger.

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