Son avenir, le Real Madrid, Mbappé, la colère des supporters… Verratti se confie

Arrivé au PSG au début de l’ère QSI, Marco Verratti vit actuellement sa dixième année avec le maillot des Rouge & Bleu (377 matches). Une longévité qui devrait se poursuivre pour encore quelques années dans la capitale française. L’international italien a par la même occasion remporté huit titres de champion, un record en France. Dans une interview exclusive apparue ce mercredi dans Le Parisien, le milieu de terrain de 29 ans a répondu à de nombreuses questions comme l’élimination face au Real Madrid, l’avenir de Kylian Mbappé, la colère des supporters et une éventuelle prolongation de contrat avec le PSG. Extraits choisis.

Comment expliquer le naufrage face au Real Madrid ?

« À ce niveau-là, en Ligue des champions, ce sont des matchs où tout peut aller très vite. D’ailleurs, le Real l’a répété face à Chelsea et Manchester City. Madrid est une équipe qui a l’habitude de jouer ces matchs et de souffrir. Ici à Paris, on oublie parfois qu’il faut souffrir pour gagner. Et ça, on doit le comprendre tous ensemble : les joueurs, le club, les supporters. Nous sommes sur le terrain, mais il y a cette atmosphère autour qui fait qu’il faudrait toujours que nous gagnions 3, 4 ou 5-0. Mais le football, ce n’est plus ça. Il n’y a plus de petites équipes en Ligue des champions. »

Comment Donnarumma a vécu son erreur à Madrid ?

« Il a beaucoup souffert. Mais pour moi, il y avait faute (de Benzema sur le premier but) (…) Mais oui, Gigio a souffert, comme tout le monde. Il a gagné l’Euro, c’était le meilleur au monde, il fait une erreur, c’est le plus nul. C’est pour ça que pour nous joueurs, la chose la plus importante au-delà des qualités, c’est l’équilibre que nous devons trouver. Sinon, tu fais des montagnes russes au niveau des émotions, et ce n’est pas bon. C’est aussi pour ça qu’il faut vivre le football comme un divertissement, car si on ne s’amuse pas sur le terrain, on ne donne pas de plaisir aux gens. »

Comprend-il la colère des Ultras du PSG ?

« Sincèrement ? Avant de jouer au foot, j’étais un supporter de Pescara. On n’a jamais gagné un championnat, on luttait toujours pour ne pas descendre, mais j’ai pris du plaisir même si on perdait quasiment toujours. Je pense que leur colère n’est pas simplement liée aux résultats. Madrid a été le révélateur de tout ça, mais il y avait des attentes énormes au début de la saison. On disait : Leonardo et Nasser (Al-Khelaïfi) ont acheté des joueurs formidables, et aujourd’hui c’est leur faute si on ne réussit pas ? C’est trop facile… Les supporters ont le droit de siffler mais pas pendant le match. Pendant le match, on est tous ensemble. Parfois on n’avait plus l’impression de jouer à la maison. C’est dur à comprendre. On a besoin des supporteurs, et il y a d’autres manières de faire comprendre sa colère. On peut discuter par exemple. »

Est-il prêt à rencontrer les supporters ?

« Je n’ai aucun problème avec ça. Si c’est une discussion comme aujourd’hui, calme et respectueuse, oui. Je sais que les supporters dépensent de l’argent pour les abonnements, pour se déplacer… Donc ils ont le droit d’applaudir, de siffler à la fin des matchs, mais si on veut grandir tous ensemble, il ne faut pas tout jeter à la poubelle. C’est dur, mais on a été éliminés par Madrid, une grande équipe. Imaginez si on avait été sortis par Villarreal comme le Bayern Munich, on ne serait même pas sortis du stade ! Il faut être unis pour atteindre notre rêve. Je sais que Paris deviendra le meilleur club au monde. Il faut simplement du temps. »

Que manque-t-il au PSG pour remporter la Ligue des champions ?

« Depuis que je suis au PSG, j’ai l’impression que l’équipe a énormément évolué. Quand vous voyez les autres clubs dire que le PSG est un des favoris de la compétition, c’est déjà une preuve de l’évolution. Je me rappelle les premières années, on se faisait toujours éliminer (Paris a été éliminé quatre fois en quart de finale entre 2013 et 2016). Mais depuis, on a fait une finale et une demi-finale. Il faut continuer à grandir, être sérieux et ne pas tout jeter. La seule chose qui nous fera aller au bout, c’est le travail, et les sacrifices. Ce sont les seuls secrets pour réussir dans le foot comme dans la vie. »

L’avenir de Kylian Mbappé

« Cela aura un impact sur le club quelle que soit sa décision. C’est un des plus grands joueurs de la planète en ce moment donc on veut tous qu’il reste ici. Mais quand je parle avec lui, c’est plus pour rigoler. En football, quand on a quelque chose dans la tête, qu’une décision est proche, on n’en parle pas beaucoup. C’est sa décision, et je l’attends, comme vous. Quand je suis en repos et que je vois des notifications qui disent que Kylian est à Madrid, ça me donne mal au ventre (rires). Même si après il me dit : Tranquille, j’étais en vacances. On attend tous de savoir. »

Son meilleur souvenir au PSG

« J’en ai beaucoup. Mais le premier championnat que nous avons remporté en battant Lyon sur sa pelouse (en 2013) et la fête qui a suivi derrière, c’était grand ! Je venais d’une petite ville, gagner un championnat, ce n’était même pas un rêve. Je voulais juste prendre du plaisir en jouant, donc gagner un championnat à l’étranger, ça m’a vraiment fait quelque chose. Je me souviens des supporters qui faisaient la fête, je me rappelle du bordel que c’était. Ce jour-là, je me suis senti vivant, j’ai éprouvé des émotions très fortes. »

Va-t-il prolonger avec le PSG ?

« Peut-être ! Actuellement on négocie avec le club. Enfin, moi je n’ai même pas envie de discuter, ce sont les dirigeants qui prennent la décision, ils savent ce qu’ils veulent faire avec moi. Si un jour ils me disent qu’on ne prolonge plus, alors je vivrai peut-être une autre expérience. Mais je reviendrai ici, au stade comme spectateur, ça c’est sûr ! Le PSG restera toujours dans mon cœur. Je reviendrai vivre à Paris, c’est ma ville de cœur. Il n’y aura jamais de problème, c’est le club qui décidera si je dois prolonger ou pas. »

Restera-t-il à Paris après sa carrière ?

« J’ai vécu les plus belles années de ma vie ici, et quand je terminerai ma carrière, oui, je viendrai vivre ici. Mes enfants sont nés là, ils aiment tous les deux vivre à Paris. Ma femme est d’ici, mon ex-épouse a décidé d’habiter ici aussi. On vit tous à côté les uns des autres. On se sent très bien à Paris. Peut-être que je partirai en novembre, décembre, janvier car il fait un peu froid (rires). Mais j’adore tout à Paris. Je demanderai peut-être la nationalité française après ma carrière. »

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page